Visite mouvementée dans le département du Lot-et-Garonne pour la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier après que Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, lui a déclaré qu'elle n'était pas la bienvenue dans le département. Des paroles suivies d'effets... Explications au micro de Boulevard Voltaire.

 

Marc Eynaud. Pourquoi vous êtes-vous opposé à la visite de Marine Tondelier dans votre département ?
Serge Bousquet-Cassagne. Pour la simple raison que durant la journée de dimanche, j’ai visionné des reportages sur les chaînes d’info qui montraient l’extrême violence à Sainte-Soline. Ces violences ont complètement été couvertes par EELV. Donc, je ne voyais pas arriver en Lot-et-Garonne, où se trouvent des paysans respectueux, travailleurs et performants, quelqu’un qui viendrait nous dicter ce qu’on a à faire chez nous et, surtout, qui viendrait nous dire que c’était les gendarmes qui avaient mis eux-mêmes le feu à leur véhicule. Voilà pourquoi nous avons décidé que cette dame ne viendrait pas en Lot-et-Garonne et que nous avons mené ces actions qui ont fait qu’elle a pu seulement participer à une petite manifestation à Marmande pendant un quart d’heure. Ensuite, elle a dû être exfiltrée de la manifestation par les forces de l’ordre. Toutes les opérations qu’elle devait mener et ses réunions n’ont pas eu lieu.
M. E. N’avez-vous pas l’impression qu’il s’agit d’une forme de violence, d’interdire à un élu de circuler librement sur le territoire national ?
S. B.-C. Pas du tout ! J’ai trente ans de syndicalisme agricole derrière moi, j’ai souvent mis du purin sur les voitures de gendarmerie, mais je ne les ai jamais brûlées. Il y a une espèce d’escalade qui fait que nous qui sommes des paysans « républicains » et respectons l'ordre, nous ne tolérons pas que des gens perchés viennent nous raconter leur vie, que des citadins ou des Parisiens viennent nous inventer une nouvelle façon de faire l’agriculture, alors que nous sommes les paysans les plus vertueux, les plus performants du monde.
M. E. N’y a-t-il pas un certain conflit entre une écologie déconnectée de la réalité selon les agriculteurs et une agriculture non vertueuse selon les écologistes ?
S. B.-C. C’est le rat des champs contre le rat des villes. On n'est pas compris, et on ne cherchera plus à expliquer, cela ne sert à rien. Les consommateurs ou les élites politiques de tous bords sont déconnectés du travail des paysans. Ici, en Lot-et-Garonne, c’est un jardin, les paysages sont magnifiques ils ont été façonnés par la main de l’homme, par les paysans depuis des siècles. On produit de tout, excepté l’avocat et la banane ! On vient nous donner des leçons alors que nous respectons toutes les normes à la con qu’on nous fout dans le museau pour nous empêcher de travailler. On respecte tout, on est bosseur, on produit. Pendant le Covid, nous étions au boulot. À un moment donné, il faut que tout cela s’arrête. J’y associe mes amis ruraux, mes amis chasseurs qui, eux aussi, en ont « plein le cul » (et je pèse mes mots) qu'on vienne taper sur leurs traditions, leur façon de vivre et de chasser. Finalement, on ne vient les chercher que pour des battues administratives car dans ce pays, la friche a tellement gagné. La déproduction mortifère prônée par Europe Écologie Les Verts et d'autres fait qu’on ne produit plus rien. Tout vient de l’étranger. On est à côté de la plaque et vous voulez qu’on l'accueille pour qu’elle nous donne des leçons ? Elle rentre chez elle, et nous on reste chez nous.
M. E. Vous n’attendez plus rien, de la classe politique, quelle qu'elle soit ?
S. B.-C. Non ! À mon âge, après moulte expérience, avec beaucoup d’espoir porté dans les uns et les autres, je réalise qu’on n'attend plus rien de Paris, ni de Bruxelles. On demande juste qu'on nous foute la paix et qu’on nous laisse travailler.
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29 mars 2023

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28 commentaires

  1. EELV sont des écolos de salon . Ils ne connaissent strictement rien au monde rural . Amenez-les à la campagne , ils sont incapables de différencier un chêne d’un châtaignier , un lapin d’un lièvre , un pinson d’un moineau , uns vache d’un taureau … Qu’il s’occupent de la pollution de leur esprit . N’est-ce pas Sandrine Rousseau ? Et Tondelier …

  2. Je suis un rural tendance écolo-nationaliste (je pense qu’il faut protéger l’envirronement et notre pays en pêrmettant aux agriculteurs de produire). je ne peux pas supporter les ecolos urbains de EELV qui ne connaissent rien à la campagne mais donnent sans cesse des leçons. Bravo à ce monsieur courageux.

  3. Les écologistes ne sont au figuré: que des refoulés
    et au sens propre: que des socialistes qui n’ont trouvé que ce créneau pour paraître
    Nous, modestes lambdas, faisons plus à notre niveau qu’ils n’en feront jamais tellement ils vivent loin de nos réalités
    Nul besoin d’eux pour faire des économies d’eau, d’énergie, de chauffage pas d’opportunisme seulement notre bon vieux bon sens et nos modestes moyens.

  4. Tout à fait d’accord avec Serge Bousquet-Cassagne qu’ils les laissent bosser et surtout qu’ils leurs foutent la paix et à nous aussi . Marre de ces incompétents destructeurs .

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