[POINT DE VUE] Pour Malika Sorel

Depuis qu’elle a annoncé qu’elle quittait la délégation du RN au Parlement européen, Malika Sorel est l’objet d’attaques qui ne grandissent pas leurs auteurs. J’ignore les raisons de sa rupture, que je regrette, avec le RN, mais je connais bien et depuis longtemps celle que Libération qualifiait de « recrue phare du parti lepéniste aux européennes » et je ne la retrouve pas dans le portrait qu’en font certains responsables du RN ou médias dits « de droite ». En 2017, je lui ai remis le prix Clara Lanzi du Secours de France, un an avant de l’attribuer à son grand et très cher ami Boualem Sansal.
Le Secours de France a été créé pour venir en aide aux victimes de la fin tragique de l’Algérie française et pour éviter qu’à la défaite politique, fruit paradoxal de la victoire militaire, ne s’ajoute la perte de la bataille de la mémoire, dont chacun constate qu’elle est malheureusement en très bonne voie. Nous voulions honorer celle qui, par ses écrits, ses prises de position, son action au Haut Conseil à l’Intégration (dissous par F. Hollande en 2013) dénonçait des élites devenues indifférentes à la France, ayant « accompli l’exploit de défaire en seulement 30 ans ce que les rois de France et les républiques avaient mis 1000 ans à bâtir », et n’ayant « ni su ni même voulu préserver le patrimoine culturel des Français, noyau dur de leur identité, mettant en jeu la continuité historique du peuple qu’ils forment ». Celle aussi qui se battait pour éviter à la France de subir le multiculturalisme adopté par beaucoup de pays européens et poussé avec détermination par Bruxelles. Celle enfin qui a mis à jour la destruction méthodique du modèle français d’assimilation, ou plus modestement d’intégration qu’exécutait ainsi Thierry Tuot, chargé d’un rapport sur ce thème par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault : « l’intégration mène des populations mal définies sur un parcours incertain pour rejoindre on ne sait quoi ».
À ce sujet — [TRIBUNE] Boualem Sansal, il y a urgence !
Indépendance d'esprit et liberté de jugement
Malika Sorel est hantée par le déclin de la France et son incapacité à gérer l’intégration de ceux qu’elle accueille en beaucoup trop grand nombre, à faire aimer son histoire, sa culture, sa civilisation. Elle pense pouvoir jouer un rôle utile sur cette question existentielle pour l’avenir de notre patrie, du fait de son expérience et de son histoire personnelle d’enfant d’immigrés algériens, née en France où elle a fait ses études jusqu’à la fin du secondaire avant de passer une quinzaine d’années en Algérie, d’où, diplômée de l’Ecole Polytechnique d’Alger, elle a choisi de revenir en France car, comme Marc Bloch, elle y voyait « la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur ». C’est la mission que François Fillon lui aurait confiée s’il avait été élu président. C’est ce qu’elle espère toujours être en mesure de faire, en accordant beaucoup plus d’importance à la mission à remplir qu’à la coloration du ministre, gouvernement ou parti susceptibles de la lui confier. C’est aussi peut-être, avec son tempérament affirmé, une indépendance d’esprit et une liberté de jugement clairement revendiquées, sa sensibilité vive qui peut se muer en susceptibilité, une raison de sa mésentente avec les responsables du RN au Parlement européen.
Mais c’est mal la connaître et la maltraiter que de la présenter comme guidée par des préoccupations « alimentaires » ou de satisfaction d’ego personnel. Il y a tout juste un an Le Monde, comme le rappelait Etienne Lombard sur Boulevard Voltaire le 23 avril, disait d’elle : « ses livres ne mentent pas, comme son discours depuis plus de quinze ans : Malika Sorel a toujours récité le bréviaire identitaire ». A défaut de lui servir de viatique vis-à-vis de ses détracteurs venus de la droite de l’éventail politique, voilà qui devrait au moins les faire réfléchir.
Pour beaucoup de Français, dont moi, elle est celle qui a écrit qu’elle avait faites siennes ces paroles de Marc Bloch : « La France, patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J’y suis né, j’ai bu aux sources de sa culture. J’ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux ». Grâce lui en soit rendue.

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3 commentaires
Ce n’est pas Malika Sorel qui a changé, c’est d’abord les LR, puis le RN, qui vont de renoncement en renoncement. Le principal combat du parti de Marine Le Pen c’est la retraite à 62 ans… J’observe d’ailleurs que les intentions de vote pour elle ou Bardella déclinent légèrement et surtout qu’ils sont désormais donnés perdants au second tour des présidentielles. Ils ne sont ni Trump, ni Meloni, ni Milléi. J’ai toujours pensé que la nièce était plus cohérente que la tante, je pense qu’elle l’est aussi davantage que Jordan Bardella. La meilleure chance pour la France c’est de Marion Maréchal et espérons que Malika Sorel rejoindra le groupe ECR qui lui correspond mieux.
La meilleure chance pour la France c’est de Marion Maréchal et espérons que Malika Sorel rejoindra le groupe ECR qui lui correspond mieux.
Le RN n’a pas d’autre solution que Marine,Jordan ou Si les » éléphants « du RN acceptent car tous ont des » ambitions » demesurees Marion. ..donc c’est déjà fichu..il vaudrait mieux retourner à la vraie droite : Reconquête Zemmour Président, Bardella 1er ministre,chenu a l’interieur,knafo à l’économie ,au budget et comptes publics, marion marechal à la justice,Odoul à l’immigration.Philippe devilliers a l’éducation et culture,Marine lepen a la diplomatie,le général devilliers aux armées.. Philippot Europe.Poisson ou ciotti ministère de l’immigration..une équipe resseree 15ministres pas plus..si certains LR quittent leur parti pour faire union,après vérification des leurs motivations..pourquoi pas…