Le ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a été reçu, le 27 avril, par le président azerbaïdjanais Aliyev. Lors de cette entrevue, « de substance », selon une phrase publiée sur Twitter, Catherine Colonna dit avoir rappelé la position de la France, à savoir les négociations de paix entre Azerbaïdjan et Arménie, et le déblocage du corridor de Latchine. Et cette conclusion, très macronienne dans son décalage entre le discours et les faits : « Rebâtir la confiance passe par des gestes concrets. »
Long entretien de substance avec le Président Aliyev.
La France encourage les négociations de paix entre l'#Azerbaïdjan & l'#Arménie, dans le respect du droit international. Elle appelle au déblocage du corridor de Latchine.
Rebâtir la confiance passe par des gestes concrets. pic.twitter.com/OGm0pwPSWc— Catherine Colonna (@MinColonna) April 27, 2023
L'Arménie est un vieux pays chrétien, qui souffre depuis des siècles d'un voisinage musulman pour le moins agressif. Le génocide perpétré par les Turcs entre 1915 et 1923 a fait mourir les deux tiers du peuple arménien. Assez bien documenté désormais, ce massacre a également été photographié. La plus insoutenable de ces photographies est peut-être celle de ces jeunes filles arméniennes, crucifiées nues, tête baissée, leurs longs cheveux protégeant leur corps souffrant. Aux Turcs ont succédé les Azéris, que le pouvoir turc aide et finance, au vu et au su de la communauté internationale. Les Arméniens n'ont d'autre tort que d'être ce qu'ils sont : c'est déjà trop pour Erdoğan et ses satellites.
Defense Ministry of #Armenia published the data of the Armenian women soldiers killed during #Azerbaijan’s aggression.
Susanna Grigoryan
Anush Apetyan
Alisa Melkonyan
Irina Gasparyan
Gayane AbgaryanThey fulfilled their duty to the Motherland till the end.
RIP Heroes… pic.twitter.com/07rHofIfYp
— Jora (@TheScarmind) September 18, 2022
À ce sujet — L’Arménie est en danger de mort !
La guerre menée par l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, si elle a été, d'un point de vue tactique et opératif, un remarquable exemple de guerre hybride (faisant intervenir du matériel acheté dans le commerce, de l'armement de pointe, des équipements vieillots mais utiles et du système D), a également été, une nouvelle fois, un massacre immonde, commis par des musulmans contre des chrétiens, pour des motifs religieux. À la différence de leurs voisins, les Arméniens n'ont pour les femmes ni mépris ni haine. Beaucoup se sont battues comme des lionnes contre l'Azerbaïdjan. L'une d'elles, Gayané Abgaryan, a été capturée par les troupes de Bakou à l'automne 2022. Torturée, violée puis démembrée, cette femme héroïque, morte en martyre, était tireur d'élite dans l'armée arménienne. Il faut relire la tribune de l'acteur Simon Abkarian pour prendre la mesure de la haine ethnique, raciale, de la barbarie sans complexe des Azéris envers l'Arménie.
Pendant que Madame Colonna serre la main du président Aliyev, des soldats azéris sont peut-être en train de retourner des cimetières chrétiens au tractopelle, de violer des mères de famille ou de pilonner des villages arméniens. Et si ce n'est pas en ce moment, ça ne tardera plus. Mais, que voulez-vous, nous avons besoin de gaz. C'est comme ça, quand on met l'économie russe à genoux, n'est-ce pas ?
Une entrevue « de substance », disiez-vous, Madame ? Quelle « substance », au juste ? Curieuse formulation pour parler d'un entretien sur des sujets de fond. Nous allons vous aider un peu : cette « substance », Madame, c'est le sang noir des martyrs qui ruisselle sur votre main diplomatique, ce sont les pleurs des enfants qui ont vécu l'horreur et dont tout le monde, à Paris, se fiche éperdument. Le voilà, le véritable fond de cet entretien. Le pragmatisme diplomatique, finalement, vous arrange de temps en temps. Nous nous alignons par idéologie servile sur les options américaines, mais quand il s'agit de cautionner un massacre industriel aux portes de l'Europe, on se prend pour Bismarck ou Richelieu. C'est tout de même commode.
L’ONU pourrait peut-être s’intéresser à cette partie du monde ?
l’UE a doublé ses importations de gaz d’Azerbaidjan en 2022 sans que cela n’émeuve le gouvernement Macron malgré les horreurs perpétrés sur les arméniens pour tenter de leur enlever leur territoire du Haut Karabakh à l’automne dernier, ainsi notre pays contribue à enrichir l’Azerbaidjan et même à lui vendre de l’armement . Le gouvernement français et l’UE sont hypocrites, se prétendant dans le « camp du Bien » en boycottant le gaz russe…mais pas le gaz azéri
Quand est ce que Boulevard Voltaire nous présentera une analyse objective du conflit du Haut Karabach, et non pas celle du gentil Arménien (qui avait attaqué en 1992 cette partie de l’Azerbaïdjan pour en prendre possession) attaqué par le monstrueux Azéri, le tout sur conflit religieux, alors qu’en fait il s’agit d’un conflit territorial, que de nombreux propos transforment malhonnêtement en conflit religieux (il faut rappeler que l’Azerbaïdjan est un pays laïque, sans doute plus guidé par ses intérêts économiques et politiques, et qui semble-t-il maîtrise mieux que la France les poussées de l’islam radical). Alors, à part son « de substance » incompréhensible, mais peut-elle voulait-elle dire « de subsistance » en rapport avec le gaz, Madame le Ministre a eu tout à fait raison de discuter avec le président de l’Azerbaïdjan. Mais ce n’est certainement pas la lecture de votre article qui va ajouter de l’eau au moulin d’un règlement pacifique de ce conflit qui a vu des monstruosités commises par les deux côtés et des victimes des deux côtés. Cordialement
On a du mal à comprendre comment vous pouvez écrire de telles absurdités. L’Artsakh (ou Haut-Karabakh) est peuplé d’Arméniens depuis la nuit des temps, Les Arméniens ont été victimes d’un génocide exercé par les Turcs. Les Azéris sont turcophones et poursuivent la politique de leurs cousins, voisins et alliés. L’Azerbaïdjan compte plus de 10 millions d’habitants; son PIB est de 54,5 milliards $. L’Arménie est peuplée de 2,8 millions d’habitants; son PIB est de 13,9 milliards $. Le pays n’a ni soutien, ni allié. Prétendre que dans ces conditions, l’Arménie ait pu être à quelque moment de sa malheureuse histoire l’agresseur défie le bon sens.
En 1915, l’empire ottoman a attaqué et massacré une grande partie de la population arménienne, un véritable génocide, dans le but de créer un empire panturc obéissant dans toutes ses régions. En 1921, l’URSS qui avait repris dans son giron l’Arménie et l’Azerbaïdjan, a donné la région arménienne du Haut- Karabakh à la république azerbaidjanaise, probablement pour punir les arméniens d’avoir manifesté contre les soviétiques en 1921. En 1994, puis à l’automne dernier 2022, le conflit a repris, cependant l’ampleur des atrocités commises par les Turcs puis par les Azéris, alliés des Turcs, semble sans commune mesure : les Arméniens sont en position de défense et les azéris les attaquent avec tortures et bombes au phosphore, pour occuper la région du Haut Karabakh ou Artsakh dans laquelle les Arméniens vivent depuis des millénaires, pour tenter de réaliser une grande région « turque » qui relierait dans une continuité territoriale la Turquie à l’Azerbaidjan riche en énergies fossiles jusqu’aux rives de la Caspienne
L’Europe, soumise à l’OTAN et donc aux US, ne pense qu’au gaz et se fout des Arméniens, comme des Yéménites.
N’est pas Sergueï Lavrov qui veut et dire que tout ce gouvernement est du même tonneau .