Nouveau hic : les JO 2024 vont bloquer le transit du blé

Champ_de_blé_Seine-et-Marne

Lors de son entretien sur la 5, Emmanuel Macron a tenu à nous rassurer : « En cas de menace potentielle » dans les jours précédant les JO, « il y a évidemment des plans B, des plans C, etc. » pour la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet.

Le Président a dû oublier que nous sommes déjà en situation de menace potentielle. C’est bien Mme Borne, son Premier ministre, qui, le vendredi 13 octobre dernier, a décidé « d’élever la posture VIGIPIRATE au niveau Urgence attentat sur l’ensemble du territoire » en raison de la situation explosive au Proche-Orient ? On ne sache pas qu’elle se soit calmée depuis et l’on doute fort que la tension puisse retomber, d’ici juillet…

Donc, le Président Macron aurait dans sa manchette un plan B à utiliser en dernier recours. Il semble, en revanche, qu’on ait en haut lieu oublié un détail d’importance : la Seine est un axe fluvial essentiel au transport de marchandises, et dans ces marchandises, il en est de particulièrement sensibles : les céréales.

Ils ont oublié le transport fluvial…

C’est Le Point qui vient de lever le lièvre : « L'arrêt total de la circulation fluviale pour préparer les Jeux olympiques, en pleine période des moissons, menace des filières entières. Les pertes pourraient atteindre un demi-milliard d'euros. »

Jean-François Lépy, le secrétaire général d’Intercéréales, tire la sonnette d’alarme depuis des mois. « Les organisateurs ont prévu de couper toute circulation sur la Seine du 19 au 27 juillet, possiblement même quelques jours plus tôt, pour déminer le parcours des athlètes et installer les éléments provisoires de Paris 2024 sur le fleuve », explique-t-il. Une fois ces opérations effectuées, la circulation sur le fleuve sera coupée tous les jours, pendant environ trois semaines, de 2 à 11 heures du matin, pour permettre le déroulement des épreuves. Or, 22 millions de tonnes de marchandises transitent par la Seine, chaque année. Pas grave, ont dit les gentils organisateurs, les containers attendront des jours meilleurs.

Décaler les moissons : il fallait y penser

Oui, mais voilà, « personne n'a pensé que les céréales, justement, ne sont pas une marchandise comme les autres. Pour elles, c'est la nature qui commande », dit J.-F. Lépy. Et de rapporter cette remarque ahurissante d’un énarque : « Et on ne pourrait pas décaler la date des récoltes, par exemple au 29 juillet ? » Ben non, monsieur, on ne peut pas. « Quand le blé est mûr, il faut le couper », a-t-il tenté de lui expliquer, et quand il est coupé, il faut se dépêcher de l’ensiler avant qu’il ne fermente.

Ce sont, chaque année, trois millions de tonnes de grains destinées à l’exportation qui sont acheminées par la Seine jusqu’à Rouen, « dont 600.000 à 700.000 tonnes entre juillet et août », chargées généralement là où se trouvent les terres à blé… c’est-à-dire à l’est de Paris. Mais les énarques ont réponse à tout : pourquoi pas les stocker en bout de champ ? « C'est insensé ! », dit le céréalier.

Gâchis en vue 

D’autres crânes d’œuf, pleins d’espoir, ont tout à coup trouvé des vertus au réchauffement climatique : « On peut espérer une récolte plus précoce. Cela réglerait le problème », dit l’un. Sauf qu’« à cause des inondations de cet automne, de nombreux agriculteurs ont dû décaler leurs semis. Plus de 130.000 hectares sont concernés », lui répond Sébastien Graff, l’un des responsables d’InVivo. « Nos silos vont tourner à vide dans le port de Rouen et sur la façade atlantique. […] On risque surtout de créer un trou dans le marché qui impactera la ferme France. D'autres pays vendront à notre place, avec un risque de rupture en bout de chaîne. […]. Quel gâchis ! »

On aura les Jeux, mais pas le pain qui va avec… À moins, suggèrent quelques malins peu chatouilleux sur le bilan carbone, qu’on achemine tout cela par la route ? Mais oui, bien sûr : 70.000 camions (c’est l’estimation) à faire circuler alors qu’on s’apprête à interdire la capitale aux bouseux, c’est pas une belle idée ?

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Je ne comprend pas bien cette polémique. SI le blé va vers Rouen, c’est pour être exporté par bateau en Amérique ou en Afrique, pas pour le pain des français ! Il faut savoir qu’il stationne parfois dans des péniches ou des wagons plusieurs semaines en attente de la remontée des cours à la bourse de Chicago (les céréales étant payés au prix de la bourse au moment du passage de frontière.)

  2. 1789 la « populace » criait dans les rues : « Du pain » et la guillotine a fonctionné non pas pour couper « le pain » mais …des têtes!…

  3. Parti comme c’est, je ne suis même pas certain que nous ayons les jeux, je pense que nos « irresponsables » seraient bien inspirés de les reporter « sine die », pour ne pas susciter des idées d’attentats par les temps qui courent, car si les islamistes de base sont des très bas du front, il n’en est pas de même de leurs gourous, alors entre ceux qui peuvent agir d’initiative et ceux sur commande ça fait beaucoup de monde à surveiller et je pense qu’il risque d’y avoir hélas, des trous dans la raquette, la sécurisation d’un tel évènement n’a rien à voir avec celle d’un match de foot.

    • oui mais trop tard . A moins qu’il n’y ait un évènement catastrophique qui là du coup les stopperaient net. La probabilité existe mais j’en ignore le pourcentage

    • Vous n’y pensez pas , Macron veut ces jeux pour sa gloriole et sa com pour démontrer à la terre entière combien la France mondialisée peut faire de miracles . Comme déplacer des migrants de Paris à la campagne mais se passer des céréales de ces mêmes campagnes . On pourra attendre après le blé de l’Ukraine quand ils en auront fini avec cette guerre inutile et meurtrière . Mais d’ici là les poules auront des dents puisque Macron insiste lourdement pour continuer les hostilités

  4. Nous n’avons plus de grands comiques en France c’est un fait. disparues Fernandel, Bourville, Coluche et tant d’autres. À leurs places nous avons des énarques pour nous faire rire ou plutôt pleurer chaque jour qui passent. Les milliers de tonnes de blé de nos paysans ne valent pas les milliards blé que rapporteront ces olympiades à quelques personnes. A si l’Ukraine faisait partie de l’Europe, les choses auraient été certainement plus simples aux yeux de nos éminents et clairvoyants politicards !!!

  5. Mais qu’allions nous mettre dans cette galère ! Ces JO vont précipiter la dégringolade française et pour quel spectacle en l’absence des Russes …

    • tant mieux que la dégringolade arrive vite, car tous les jours une nouvelle « énarquerie » plombe notre pays à petit feu. finissons de souffrir au plus vite, nous rebâtirons notre cher pays avec sa culture française et ses valeurs Chrétienne

  6. Décaler les moissons ! Et dire que ces énarques dirigent notre pays . Pas étonnant que le pays soit au fond du trou sur tous les plans

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