Marseille : et si l’on parlait aussi de la corruption des politiques, avec leur clientélisme criminel ?

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Marseille par-ci, Marseille par-là. Marseille ville des pauvres, Marseille ville oubliée. Marseille et ses taudis, Marseille et son chômage, Marseille et ses dealers, Marseille et sa violence, Marseille qui cherche ses transports…

De qui se moque-t-on ?

Parce qu’une fois de plus, une fois encore, les mafias de la drogue règlent leurs comptes dans « la deuxième ville de France », voilà Marseille au cœur de toutes les attentions. Friand de ses rencontres avec le petit peuple, Emmanuel Macron s’est donc précipité dans « la cité phocéenne », comme disent les dépliants de l’office du tourisme. Trois jours pour répandre la bonne nouvelle : le président de la République est arrivé avec des milliards dans sa hotte. « Le plan le plus important jamais présenté », nous dit-on, cela, pour restaurer les écoles où courent les rats et les cafards, ripoliner les 100.000 taudis que compte la ville et – on peut croire au miracle – doter la ville d’infrastructures dignes de ce nom.

Je répète : de qui se moque-t-on ?

De nous. De vous et moi, Français qui payons des impôts dont une partie, depuis des décennies, s’évapore au soleil du midi pour financer la prospérité de politiques indignes qui, de Defferre à Gaudin en passant par tous leurs épigones de gauche comme de droite, ont livré la ville à la misère et aux mafias. Comme le dit Nicolas Beytout, ce sont eux qui « ont truffé la ville de fonctionnaires municipaux par milliers, qui l’ont endettée, l’ont livrée à des syndicats spécialistes de la bidouille, le port à des gros bras amateurs eux aussi de cette délicate pratique du check-point qui permet de contrôler un territoire ; ce sont eux qui ont admis que la ville soit sale, que les immeubles ne soient pas entretenus, qui ont négligé d’investir massivement dans les infrastructures, les transports, le métro. Eux qui, au final, ont laissé s’enclencher le cycle infernal de la paupérisation, de la violence, des règlements de comptes et de la drogue. »

Ces gens-là ont-ils rendu des comptes ? Va-t-on leur en demander ? Non. Tout juste seront-ils évoqués, le jour lointain où se déroulera (peut-être) le procès consécutif à l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, rue dont la plupart des bâtiments appartiennent à la ville, quand ce n’est pas à des élus marchands de sommeil.

Jean-Claude Gaudin coule une retraite heureuse et son successeur, le socialiste Benoit Payan, arrivé là par un énième tour de passe-passe, fait comme les autres : il tend la sébile.

Des dizaines de milliards, en près de soixante-dix ans de gestion corrompue, ont déjà été déversés sur Marseille. Pour quels résultats ? Le premier milliard apporté par Emmanuel Macron (sur les trois plus ou moins promis) ira à la rénovation de 200 écoles, sur les 400 recensées comme insalubres. C’est donc nous, contribuables, qui allons payer des travaux d’entretien qui incombaient et incombent à la mairie de Marseille, mais qu’elle n’a jamais pris la peine de réaliser. Ce sont les Français dans leur ensemble qui vont financer la création de transports urbains quand, sans doute, bien des villes qui n’ont pas les atouts de Marseille se saignent pour financer les leurs.

Car Marseille est une ville qui a tout pour elle : sa situation géographique enviable, son paysage et son histoire, son port et son trafic maritime, un aéroport international et le TGV qui la met à trois heures de Paris ; elle a le tourisme, la mer, le soleil…

Et qu’ont fait les politiques marseillais de tant de richesses ? Une ville pourrie par la drogue et la misère.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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