Marc-Olivier Fogiel, VRP de la GPA… Il se souvient que c’est illégal ?

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Il en va de certains journaux people comme des magazines féminins : parce qu’ils sont souvent bébêtes, on les croit inoffensifs. Et toutes les professions libérales de France et de Navarre les laissent traîner dans la salle d’attente pour distraire le client comme s’ils n’avaient pas plus de coloration idéologique qu’Auto Moto ou Mon Jardin & Ma Maison. Grave erreur.

Quel titre fracassant trouve-t-on sur le site de Gala, entre "L’affreuse faute de goût de Carole Middleton, la mère de Kate Middleton", et "Danse avec les stars : Pamela Anderson décevante" ? "Marc-Olivier Fogiel et sa famille pris à partie par un haut responsable de l’Église", accompagné de ce sous-titre : "L’animateur n’avait pourtant rien demandé".

Ce haut responsable de l’Église, c’est Monseigneur Aupetit, archevêque de Paris. Il n’a pas "pris à partie" - autrement dit "attaqué", selon le Larousse - mais répondu à la question d’un journaliste du Parisien sur le dernier livre de Marc-Olivier Fogiel. Ce dernier n’a peut-être "rien demandé" mais a commis un bouquin (Qu’est-ce qu’elle a ma famille ?) s’apparentant à une ode à la GPA via sa propre expérience familiale, en assure actuellement en fanfare sa promotion dans de nombreux médias et doit donc se faire à l'idée, en toute logique, que certains le lisent, et même (soyons fous) en parlent… sans forcément ceindre son front d’une couronne de gloire, attendu, faut-il le rappeler, que ce qu’il a fait par deux fois est parfaitement illégal en France.

"Elles sont encore jeunes, mais à l'adolescence… Ce moment où l'on cherche à savoir d'où l'on vient. Le risque d'un déséquilibre est alors important", a répondu Monseigneur Aupetit : "Je ne souhaite bien sûr aucun mal à cette famille mais je dis simplement : est-ce qu'on prend la mesure de ce que les enfants qui sont dans cette situation vont avoir à vivre."

Il y a encore fort peu de temps, Marc-Olivier Fogiel menaçait de procès quiconque évoquait de près ou de loin le mode de conception de ses filles. Sans doute ne jugeait-il pas le moment opportun et son public encore prêt à l’entendre. Sans doute craignait-il de nuire à sa carrière et à sa popularité. Mais à présent, le contexte est bien différent. La PMA n’est pas encore votée que la GPA a déjà mis le pied dans la porte, la machine est lancée, le pilonnage de l’opinion bien orchestré, avec la grosse caisse médiatique et Marc-Olivier Fogiel au violon pour vous tirer les larmes : "Je suis d’abord papa" (France Info Plus), "Marc-Olivier Fogiel défend avec émotion la GPA à laquelle il a eu recours" (BFM TV), "Marc-Olivier Fogiel : la GPA, le bonheur d’être père", "Depuis que mes filles sont nées, je pleure tous les jours" (LCI), "Marc-Olivier Fogiel parle de ses filles et défend la GPA" (20 Minutes), etc.

Quiconque émettra une note discordante dans ce joli concert, si on ne peut lui faire grief - même en grattant, tronquant, extrapolant - d’aucun dérapage, sera donc accusé a minima de "prendre à partie" parce qu’il a pris parti : en discuter, c’est déjà suspect.

Certains disent que la GPA suivra la PMA. Ils ont tort, elle est déjà là.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

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