Légaliser le cannabis ? Une mauvaise idée. La preuve par le Canada

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Une toute récente étude (D. Miran et coll., JAMA Network open) a été réalisée au Canada, où le cannabis a été légalisé il y a cinq ans. « Cannabis récréatif », disent ceux qui feignent d’ignorer que la « récré » peut tourner au drame. Les résultats de l'expérience canadienne sont sans appel. Les hospitalisations liées à la consommation de cannabis ont été multipliées par deux, alors que 25% des canadiens déclarent avoir consommé du cannabis au cours des douze derniers mois ; un tiers d’entre eux à raison d’au moins trois fois par semaine, installant leur imprégnation permanente par le THC, qui persiste très longtemps dans l’organisme. Ces chiffres rejoignent ceux du Colorado et de l’État de Washington. Une telle augmentation des hospitalisations est rapportée dans une étude Américaine pour la Californie, l’Oregon, l’État de Washington. Exit donc l’argument d’une absence d’augmentation de la consommation ; exit l’argument de l'innocuité. Les effets de la légalisation du cannabis à l’étranger apportent des arguments supplémentaires pour nous en prémunir.

La schizophrénie coûte cher à la nation

En France, des idéologues politisés sont aux « manettes » de l’addictologie et tétanisent les praticiens sérieux de cette discipline au point qu’ils s’abstiennent de les contredire, pour ne pas être voués aux gémonies et par souci de tranquillité, sachant de plus que les médias ne répercuteront pas leurs propos ou les déformeront.

Parmi les divers diktats que ces addictologues politisés ont imposé, arrêtons-nous à celui concernant les relations entre la consommation du cannabis dont ils réclament la légalisation et la survenue de cette maladie grave qu’est la schizophrénie. Une affection qui engendre un drame personnel, familial, sanitaire et social. Elle affecte en France 650.000 de nos concitoyens (1% de la population) ; elle coûte très cher à la nation en matière d’hospitalisations, de médicaments, d’improductivité et d’assistance sociale. Si ces addictologues à contre-emploi admettaient que 15% des cas de schizophrénies sont liés à la consommation de cannabis, responsable en France de près de 100.000 cas de cette affection, cela annihilerait leur projet de légaliser cette drogue.

La France est la nation européenne qui en consomme le plus. Or la dangerosité du cannabis s'accroit : la concentration en THC s’est accrue d’un facteur 7 en 40 ans. Sa consommation commence de plus en plus tôt (dès la cinquième au Collège). Son THC s’abat sur un cerveau en pleine phase de maturation (12 à 24 ans). Il laisse perdurer des synapses (interfaces entre deux neurones) qui n’étaient pas mobilisées par une fonction, lesquelles deviendront des voies neuronales empruntées par les troubles délirants et hallucinatoires. Il élague des synapses qui participaient à des fonctions, produisant alors des amputations cognitives avec involution de l’intelligence : ce sont les manifestations principales de la schizophrénie.
Ces 100.000 cas de schizophrénie recrutés par le cannabis sont passés inaperçus à ces addictologues aveugles, estimant qu’il n’y a pas d’augmentation perceptible du nombre de schizophrènes dans notre pays alors que la consommation de cannabis s’est envolée. Pourtant, sur les 650.000 schizophrènes attendus, seuls 300.000 d’entre eux sont diagnostiqués et traités. Que font-ils des 350.000 qui manquent à l’appel ? C’est dans le vivier des sujets incarcérés et des marginaux de la rue qu’ils devraient chercher ces schizophrènes dont ils n’ont pas vu croître le nombre.

Une étude de 1853 !

Revenir sur cela peut donner l’impression de réinventer l’eau tiède, de tels constats ayant été faits de longue date, mais ils ont été occultés. Ainsi, l’étude de Tennant et Groesbeck (1972) sur les soldats américains stationnant en Europe après la guerre ; ainsi l’étude de M.-L. Arsenault (Nouvelles Zélande) montrant que sur 1 000 collégiens qui s’adonnaient au cannabis, 10% étaient schizophrènes à 18 ans (2002) ; ainsi l’étude de S. Andréasson (Suède) (1983) montrant à partir des 50 000 conscrits de l’armée suédoise de 1971 que si leur consommation de cannabis avait excédé 50 « joints » dans la période précédant la conscription, leur risque de développer une schizophrénie dans les dix ans était multiplié par 6. Enfin, n'oublions pas le livre de l’aliéniste J.-J. Moreau, intitulé « Du haschisch et de l’aliénation mentale » publié en... 1853 ! L'étude canadienne s'ajoute à une longue liste.

Jean Costentin
Jean Costentin
Docteur en médecine

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Il convient de ne jamais oublier un élément essentiel : Quel peut-être l’objectif des dirigeants trop passifs à l’égard de ces dérives et de bien d’autres aussi ? Le contrôle des masses par l’abrutissement, par la peur -Covid – Guerre en Ukraine par les défauts ou autrement dit la ruine de l’enseignement. On fabrique autant d’idiots que possible et alors un Macron paraît génial… Réfléchissez.

  2. Désolé ! mais sur tous ces commentaires, combien ont déjà fumé un pétard dans leur vie ? … Comme toutes plantes, le cannabis a des effets secondaires… Le drame c’est qu’on a boosté les graines afin de monter le THC au point de 20 à 25% voire plus ! ce qui n’est plus naturel et devient juste de la défonce !… Combien de morts avec le cannabis : très peu ! Combien par l’alcool : 41000 ! Combien par les médicaments : difficile à obtenir mais significatifs !. Certaines personnes ne devraient jamais toucher à rien ! ni alcool, ni cannabis, ni médicaments ! Tout le problème c’est le pourquoi de ce besoin de s’évader, pour échapper à un quotidien de plus e plus insupportable ? … ou pour se relaxer et devenir créatif ! Chacun a sa dose de sensibilité alors, d’abord apprendre à se connaitre et reconnaitre ses limites. Tout interdire reste une utopie !… Ecce Homo

  3. Bonjour . Pourquoi faire mieux quand on persiste à faire pire ? Personne ne doute ni ne conteste les arguments du Dtr. Contestin confirmant la dangerosité de la consommation de Cannabis et les néfastes conséquences qui s’en suivent . PERSONNE . Bien que ces arguments pourraient tout aussi bien s’appliquer à l’Alcool et au Tabac , dont la consommation est réglementée , mais pas interdite , les Pays qui ont eu le « courage » de légaliser le cannabis ne se vantent pas de leurs résultats . Mais quels sont les objectifs d’une éventuelle Légalisation ? RÉPONSE : Les mêmes que ceux qui ont amenés nos « Aïeux » , sans doute moins « bornés » que nous , à renoncer rapidement à la prohibition de l’Alcool qu’ils avaient pourtant eux mêmes instaurée . En conclusion , pour faire court : Devons nous persister dans la « Prohibition/Répression » , couple qui n’a démontré que ses « ÉCHECS en TOTALITÉ » , ou tenter la Légalisation qui n’objectiverait que des « ÉCHECS PARTIELS » ? La réponse parait évidente …………. pourtant …… !

  4. Un adolescent sous l’emprise du cannabis est immédiatement repéré dans une classe. Il peut être béat, agressif, argumentatif, inerte, hilarant, bref incapable de se concentrer et peut-être si perturbateur qu’il devient impossible pour le professeur de faire son travail telle est mon expérience. Le plus triste étant de constater la transformation de jeunes gens avec de gros potentiels gâchés par une politique inefficace de nos dirigeants en matière de trafic de drogues et du laxisme judiciaire.

    • Tout ça est archi-connu et n’apporte rien à la question : Doit t’on légaliser l’usage du Cannabis ou laisser la totalité de cette filière au seul et unique profit des Trafiquants ?

      • Définitivement, il ne faut pas légaliser. Si tel était le cas, les trafiquants continueraient comme avant en proposant un produit avec un taux de THC supérieur à celui qui serait proposé « légalement ». Par ailleurs, je ne peux accepter que l’état puisse être celui qui détruirait volontairement et « légalement » le cerveau de nos concitoyens (qui certes, s’ils ont 2 sous d’intelligence, passeraient leur chemin, que ce soit avec du canabis légal ou illégal).

      • Archi-connu peut-être mais alors pourquoi veut-on le légaliser ? Cet article démontre que la régularisation ne résout pas le problème. Comment régler la question : de fortes condamnations pleinement effectuées dès la première offense, confiscations des fruits du trafic, expulsion des logements sociaux. Ca, c’est pour commencer et si ça ne marche toujours pas : on augmente les peines. On pourrait aussi appliquer toutes les OQTF des dealeurs qui pourrissent la vie de nos quartiers. C’est malheureusement de l’utopie car la justice, la bien-pensance et les associations sont telles en France que ces mesures se seront jamais adoptées et le manque de places de prison serait aussi un obstacle de poids. Quant aux trafiquants, légalisation ou pas, ils trouveront toujours un moyen pour survivre : baisser les prix, produit plus concentré en THC, drogues plus fortes …. Si on commençait par ces quelques mesures qui n’ont jamais été essayées, ce serait déjà un pas dans la bonne direction mais comme les dealeurs, les consommateurs existeront toujours et l’objectif initial doit être de minimiser au maximum la consommation de cannabis par les plus jeunes qui surtout quand ils sont en groupe ont beaucoup de difficulté à dire non et ce n’est pas juste une question d’intelligence.

    • J’ai toujours eu du mal à comprendre comment un jeune, soit disant intelligent, pouvait « en même temps » consommer du cannabis ; s’il est un tant soit peu intelligent, il n’a même pas besoin d’avoir fait polytechnique pour savoir (et en 2023, la terre entière le sait) que le cannabis, « ça bouffe les neurones » et qu’il faudrait être bien bête pour commencer à en prendre. Même s’ils ne sont pas encore « majeurs », ils sont censés tout de même être capables de réfléchir et de dire « Non ! ».

      • ils ont peut être pas envie de dire non ! Le côté cynique de l’affaire c’est que les sans cervelle se condamne d’eux même à disparaître…

      • C’est comme le tabac, ou même les bonbons, ou toute autre adiction. On peut être intelligent, et avoir envie d’y goûter. Les obèses peuvent aussi être intelligents, mais sont incapables de résister à la nourriture, sans contrôle ni équilibre.

      • Vous avez raison , si l’État se « gave » en taxant l’Alcool et le Tabac , c’est parce que ces deux substances sont inoffensives ! C’est parce que les Canadiens , une vingtaine d’États des « States », l’Uruguay , les « Bataves » et bien d’autres ont opté pour la Légalisation , c’est parce qu’ils sont « idiots » ! Je suis désolé d’avoir à me répéter , mais sans doute au début des années 1900 , nos « Aïeux » ont été moins « bornés » que nous , en ayant rapidement reconnu leur erreur et abandonné la « Prohibition » qu’ils avaient eux mêmes instauré . Je ne vais pas davantage perdre mon temps ici , à forcer à boire aux « ânes » qui n’ont pas soif , mais simplement , donnez moi UN SEUL argument qui justifie la persistance à « Prohiber/Réprimer » , UN SEUL , qui ne soit pas au SEUL avantage des Trafiquants !

  5. Ben oui ! Si vous vous retrouvez en Cour d’Assises on déclarera que votre jugement a été altéré que vous avez eu des bouffées délirantes …. et vous ne serez pas condamné. Vous irez quelques temps à l’hôpital … et vous serez remis dans la nature … au bout d’un certain temps. Le cannabis a toutes les vertus. Ben voyons.

  6. Pourquoi croyez vous que certains veulent légaliser le cannabis dans un premier temps et d’autres drogues plus dure ensuite, mais pour s’arroger un certificat de bonne conduite. Les exemples de manquent pas dont le dernier en date au sujet de ce sénateur, ou nombre de personnalités proches du pouvoir sont incriminées de près ou de loin dans affaires de trafics. La santé de leurs concitoyens est le cadet de leur souci. Seul compte pour eux de jouir sans entrave, vous savez, ce célèbre slogan soixante-huitard.

  7. Les promoteurs de la légalisation du cannabis sont au niveau de l’enseignement reçu de l’Éducation Nationale. Une réflexion à courte vue. Ils ont pourtant l’expérience du tabac sous leurs yeux. Sa légalisation a-t-elle supprimé les trafics ? A-t-elle diminué la qualité du tabac en trafic ? A-t-elle réduit la consommation ? Par contre, elle a enrichi l’État, produit à augmenter, et les trafiquants, produit à concurrencer, et augmenté l’activité donc les effectifs des forces de police et de justice, combattre les trafics plus que jamais.

  8. Pas si mauvaise idée que ça, si l’on part du principe que nous sociétés post industrielles, n’ont plus besoin de la classe ouvrière et moyenne inférieure, qui sont remplacées par des robots, par l’externalisation des productions et par la main d’œuvre immigrée; il vaut mieux que ces « sans dents » soient sous l’emprise de stupéfiants, ils seront beaucoup moins revendicatifs, que s’ils ont à assurer l’avenir d’une famille et tout ce qui va avec, donc plus de promotion sociale, l’abrutissement généralisé.

  9. Merci pour ce rappel. Mais faites confiance aux bobos gauchistes pour prouver le contraire tant leur idéologie les aveugle.

  10. Monsieur Costentin, heureux de vous retrouver.
    Sans doute une nouvelle technique pour réduire la population mondiale prônée par Bill Gates, mais à visée plutôt sur les jeunes. une forme d’euthanasie pour cette population.

    • D’autant qu’en ajoutant subrepticement, au produit de base, quelques substances aux effets mortifères on accélère le process.

  11. Le » cannabis récréatif « quel euphémisme pour désigner un amalgame de substances chimiques dont l’ ingrédient principal est le THC ,qui altère les neurones et les fonctions cognitives de celui qui en prend ,au début en légères doses puis en doses plus soutenues pour un meilleur effet ,empruntant la piste qui mène à l’ addiction et à l’ ingestion de drogues plus fortes!
    Je ne veux pas voir mon pays peuplé bientôt de zombies !
    Il ne faut pas légaliser cette drogue ,c’ est le seul nom que mérite le cannabis!

  12. Merci pour vos analyses pertinentes.J’ai lu vos livres et les apprécie beaucoup.Nos compatriotes hélas sont bouchés…

  13. Qu’est-ce que c’est que ces Etats (France, Canada…) qui ne sont pas capables de faire respecter les lois qu’ils décident et qui, du coup, y renoncent ? Ils faillissent à leurs devoirs.

  14. Nos enfants ont été convertis non pas à l’effort, mais à la paresse. Donc drogué, c’est à dire le paradis artificielle. Comment voulez-vous que cette jeunesse acceptent tout à coup un changement de régime radical. La faute à qui, mais aux parents riches ou pauvres, ils voulaient bien une descendance, mais sans efforts. Voilà le résultat. Nous les mécréants étions visés par ce peuple qui nous exècre. Voilà pourquoi notre jeunesse a penché vers la facilité et la docilité. La vie est un combat de chaque instant, maintenant pour les jeunes Français, je ne sais pas.

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