Le Philippe III ? Un gouvernement plutôt à l’ancienne…
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Le nouveau gouvernement est arrivé. Il est fait à l’ancienne. Exit les « sociétés civiles » et autres facéties du Nouveau Monde...
Nommé ministre de la Culture, Franck Riester remplit toutes les cases politiciennes, comme au bon vieux temps. Élu gaulliste de Seine-et-Marne, sarkoziste puis coppéiste, il lâchera le candidat Fillon dès sa mise en examen puis, exlu des LR, fondera Agir, la droite « humaniste » ralliée à Macron. Homosexuel déclaré, il fut favorable à la loi Taubira. C’est le « philippien » de l’arrivage.
Nouveau ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, lui aussi, coche toutes les cases politiciennes, mais pas les mêmes. Proche de François Hollande, il a été directeur de campagne de Manuel Valls à la primaire de 2017. Sénateur de la Drôme, il était président du groupe PS au Sénat jusqu’en janvier dernier où il décida alors de démissionner pour "changer de vie", en réalité pour présider le comité d'organisation de la Coupe du monde de rugby de 2023. Las… le poste était « honorifique » ! Du coup, retour éclair au Sénat, mais le groupe socialiste, entre-temps, s'était choisi un nouveau président, le trouvant trop « macroniste ». Le Président lui offre là un joli lot de consolation… et se met la partie ralliée, et "ralliable", du PS dans sa poche !
Christophe Castaner voulait être ministre de l’Intérieur. Il l’est, mais en titre seulement. Celui qui sera à la manœuvre, c’est Laurent Nuñez, nommé secrétaire d’État à la Sécurité intérieure. Ancien directeur de cabinet du préfet de police de Paris, puis préfet de police des Bouches-du-Rhône, spécialiste des réseaux terroristes et du trafic de drogue, il avait été nommé, en juin 2017, patron de la DGSI.
Bilan : PS ralliés fait ; LR ralliés fait ! Restait le MoDeM...
Le député du Loir-et-Cher, Marc Fesneau, actuel patron du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, réputé pour ses positions « humanistes de solidarité avec les migrants », qui avait posé sa candidature à la présidence de l’Assemblée nationale, devient, en remplacement de Christophe Castaner, ministre chargé des Relations avec le Parlement.
Quant à la sénatrice MoDeM du Loir-et-Cher, Jacqueline Gourault, une des rares catholiques revendiquées « anti-mariage pour tous » du gouvernement, elle est propulsée à la tête d'un grand ministère de la Cohésion des territoires. Lui seront adjoints deux ministres délégués : Sébastien Lecornu et Julien Denormandie.
Sébastien Lecornu, ministre délégué aux Collectivités territoriales. Juriste, élu de l’Eure, rallié LR à En Marche ! dès la mise en examen de Fillon, ex-secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, président du Musée des impressionnismes à Giverny, il fut aussi, en tant que colonel de réserve, le supérieur d’un certain Alexandre Benalla.
Julien Denormandie, ministre en charge de la Ville et du Logement. Ingénieur agronome, diplômé de l'École nationale des eaux et forêts, père de quatre enfants, il est effectivement... de Normandie (Argentan). Il connut Emmanuel Macron à Bercy et fonda En Marche ! avec lui.
On notera, dans cette composition, un équilibre droite-gauche revendiqué, mais aussi un certain déséquilibre géographique en faveur de la Normandie. Après le temps du « en même temps », qui commençait à agacer sérieusement, le temps du « P’têt ben qu’oui, P’têt ben que non » serait-il arrivé ?
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