Le grand désastre des villes vertes : à Annecy, l’automobiliste est devenu l’ennemi public numéro un
La circulation est l’un des principaux problèmes de la ville d’Annecy. La densité de population dans la ville augmente fortement depuis plusieurs années, le centre-ville est donc de plus en plus bouché aux heures de pointe. Seulement voilà, les voitures importunent le maire sortant, qui a décidé de leur faire une guerre sans merci. Cela fait maintenant dix-huit mois que François Astorg, candidat écologiste, a été élu à la mairie d’Annecy. Au terme d’une campagne rassemblant différents partis de LFI jusqu’à LREM, le candidat a emporté la mairie avec 27 voix d’avance sur le maire sortant. Un an et demi plus tard, la pagaille semble régner dans l’administration de la ville. Le manque de préparation des équipes et les divisions internes ont réduit comme peau de chagrin les projets du candidat. Ceux-ci semblent donc pour l’instant se résumer à la lutte contre les automobilistes.
Depuis son élection, la répartition de la chaussée s’inverse. Les pistes cyclables deviennent de véritables autoroutes et les automobilistes s’entassent sur des axes deux fois plus petits qu’auparavant. « C’est un enfer », nous confie Vincent Lécaillon, tête de liste RN aux dernières élections. Information confirmée par Bruno Basso, conseiller municipal LR de la ville. Dans la lignée de cette politique punitive pour les habitants qui ont besoin d’une voiture, un projet de parking sous-terrain, d’une capacité de 700 places, a été abandonné par la mairie. Le maire a également refusé de prendre en charge les voies d’accès à un projet de périphérique mené par la préfecture, qui aurait permis de désenclaver la ville. Le projet est donc à l’arrêt. L’opposition dénonce surtout le manque d’alternatives proposées par le maire. Un projet de tram est bien en cours pour le grand Annecy (soit la communauté des communes qui entourent Annecy), mais il patauge. Adopté à une voix près, ce projet fait l’objet d’un recours : les élus devront voter à nouveau en janvier. Quoi qu’il arrive, il ne sera pas opérationnel avant six ans. Pendant ce temps, les Annéciens subissent.
L’automobiliste d’Annecy n’est pas la seule victime des équipes municipales qui patinent et s’enfoncent dans l’ornière verte. Un an et demi après l’élection, le plan pluriannuel n’a toujours pas été voté. L’ambiance à la mairie est exécrable, on compterait une centaine de départs d’employés municipaux, dont plus de dix à la culture, selon les opposants. La ville a perdu sa tranquillité d’hier. En témoigne le caillassage de policiers, le soir de la fête de la musique, ou les débordements pendant l’Euro de football cette année. Il en est de même pour le trafic de drogue et la petite délinquance, qui s’installent petit à petit. La municipalité dirige ses efforts ailleurs en conservant la « brigade environnement » (créée par l’ancien maire). Cette « brigade » est chargée de s’assurer du comportement écocitoyen des Annéciens. Parmi ses missions, vérifier que les haies des jardins sont correctement coupées ! Autre mesure essentielle adoptée par le maire, le « barème de l’arbre ». Chaque arbre d’Annecy a désormais une valeur, dont on doit tenir compte dans l’arbitrage des projets. À Annecy, les arbres sont heureux ! Quant aux habitants…
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