La France stagne au concours PISA… et c’est préoccupant !

salle de classe école

Le concours PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves) a pris une très grande importance. Piloté par l’OCDE, instauré en 2000, il teste, tous les trois ans, 600.000 élèves de 15 ans (dont 6.300 en France) répartis dans 79 pays. Grâce à lui, nos ministres de l’Éducation successifs ne peuvent plus prétendre comme autrefois que nous avons la meilleure école du monde et qu’il n’y a rien à changer, bien au contraire. PISA a permis de prendre conscience des ravages du « pédagogisme » qui a longtemps sévi en France ; il a incité M. Blanquer à revenir à des méthodes de lecture traditionnelles, à abandonner l’effroyable méthode globale qui a généré des dizaines de millions de quasi-analphabètes.

PISA est dominé par les pays asiatiques (Chine, Singapour), mais leur modèle éducatif privilégiant la compétition et où les enfants ont des emplois du temps à rallonge (les cours du soir sont nombreux) n’est guère exportable chez nous. Pour notre part, nous stagnons dans le cru 2019 (qui s’est déroulé, en fait, en 2018). Nous sommes au 22e rang pour la lecture, domaine qui, cette fois-ci, était privilégié. Avec 493 points, nous dépassons légèrement la moyenne ; nous nous comparons à la République tchèque, l’Allemagne, la Belgique, le Portugal et la Slovénie. Nous occupons une position présentée par certains experts comme honorable, étiquetée « moyenne plus », mais d’autres observateurs estiment que ce rang est problématique pour la 7e puissance industrielle. Nous stagnons également en mathématiques et en sciences, deux autres domaines explorés par l’étude.

Il n’y a pas eu de choc PISA comme il s’en est produit un en Allemagne après le cru 2000 qui avait montré à notre voisin d’outre-Rhin l’inefficacité de son système éducatif. L’Allemagne avait alors réussi à redresser sensiblement la barre en 2009 en réformant le mode de fonctionnement de ses écoles. Rien de tel chez nous.

Une autre particularité française est le fossé qui existe entre l’élite (qui tire notre classement vers le haut) et les élèves les plus faibles. Nous serions, avec Israël, le Luxembourg et la Hongrie, les champions de l’inégalité sociale. Le Royaume-Uni, confronté à ce problème dans les années 2000, a réussi à redresser la barre en instaurant notamment une heure de lecture par jour dans les écoles primaires. Cette inégalité sociale qu’il ne faut surtout pas nier s’explique en partie par les méthodes « pédagogistes » pourtant prônées par la gauche, qui sont en fait des machines de guerre contre les enfants issus de milieux défavorisés. La méthode globale marche très bien avec les enfants des milieux culturellement aisés ; leurs parents vont les stimuler et leur apprendre eux-mêmes à lire ; elle est une catastrophe pour les enfants pauvres.

S’y rajoute aussi, en France, le défi de l’immigration et des élèves non francophones. Jadis, quand notre système éducatif marchait mieux, beaucoup d’enfants ne parlant absolument pas le français à 7 ans faisaient, néanmoins, de brillantes études. L’échec massif des enfants immigrés n’est donc pas une fatalité. Dernier point qui explique notre médiocrité éducative : il n’y a que deux pays au monde (sur 79 !) où l’indiscipline est pire que chez nous, l’Argentine et le Brésil. Si nous rétablissions l’ordre en classe, nous gagnerions sans doute une dizaine de places à PISA.

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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