Flambée des prix : chronique d’une faillite générale qui menace

billet brule

Bon gré mal gré, l’économie redevient le thème central de la présidentielle française. Une preuve supplémentaire que la question de la souveraineté ne peut jamais être éludée. En l’occurrence, le CAC 40 poursuit sa chute, notamment sur fond de guerre entre la Russie et l’Ukraine. De fait, comment créer de la croissance sans consommation, investissement et exportation ? Ainsi, une flambée des prix, ceux des énergies fossiles, des autres matières premières et des biens de première nécessité, qui est exponentielle depuis le début de l’année. Une perte durable de pouvoir d’achat, ce qui constitue le problème numéro un des politiques qui ambitionnent de glaner beaucoup de suffrages. Seulement, la politique tend à disparaitre quand la finance pèse de tout son poids dans la balance de l’économique et du social. Comme si une crise financière majeure devait advenir, plus grave que celle de 2008. En réalité, c’est bien cette crise qui a entraîné celle d’aujourd’hui. Comment et pourquoi ? Chronique d’une faillite générale.

La crise sanitaire, qui a débuté en décembre 2019, a obligé les banques centrales à poursuivre plus intensément encore la production massive de liquidités, l’usage artificiel de la « planche à billets » qui avait débuté après la chute de la banque d’investissement Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. Le principe était clair : racheter des dettes avec de l’argent virtuel, le tout entraînant une latente guerre des devises entre le yen, le dollar et l’euro. Il convient, également, de jouer avec les taux directeurs, leur baisse entraînant la multiplication des emprunts, tant pour acheter des actions que des dettes d’État. Mais le pire n’était pas encore atteint, puisque l’économiste et banquier Mario Draghi (dirigeant de Goldman Sachs de 2002 à 2005), placé à la tête de la Banque centrale européenne de 2011 à 2019, a levé la règle des 3 % de déficit par rapport au PIB, ce que son prédécesseur, Jean-Claude Trichet, refusait de faire. Pour une raison simple : le risque de faire exploser les dettes publiques au point de générer des politiques d’austérité, surtout à l’endroit des plus pauvres. Depuis, Draghi est devenu le Premier ministre de l’Italie.

Comme en 1929, c’est la spéculation excessive et incontrôlée qui génère la dépression. Cependant, beaucoup d’économistes considèrent que celle-ci ne peut que rimer avec la déflation, la baisse des prix inhérente à la réduction des devises et à la diminution de la production. Inversement, l’inflation est la conséquence directe de la hausse de la production et de l’injection massive des monnaies. En substance, la haute finance tourne à vide, de « plan de relance » en « plan de relance », l’activité n’étant plus que de la dette. Tragiquement, le Covid a provoqué l’accélération de l’agenda financiariste, qui plus est sur la base de la nouvelle économie, celle des molécules et des data. Un agenda qui divise les sociétés civiles en deux : entre élus et exclus, entre anciens riches et nouveaux pauvres, entre ceux qui spéculent (ou télétravaillent) et ceux qui travaillent trop pour gagner peu, le tout générant une baisse fallacieuse du nombre de chômeurs. Ou comment désespérer définitivement le petit peuple : anéantir sa capacité de réaction, si ce n’est de révolution. Coup double, donc : ni krach boursier ni crise sociale. Pas à pas vers le trou noir.

Henri Feng
Henri Feng
Docteur en histoire de la philosophie

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Stupéfiant …..!!! avec plus de 3000 milliards de dettes on continue a faire les beaux……!!! et on veut faire peur et donner des leçons……on laisse une bombe a nos enfants

  2. en bref apprenez à parler le grec, dans pas longtemps on sera au même niveau, et les pleurnichards « découvriront » la supercherie macroniste et européenne, mais il sera trop tard. Tout ces bobos qui soit disant pensent à leurs enfants quand il s’agit d’écologie, s’en foutent complètement quand il s’agit d’économie !

  3. Sans oublier le plus important : la France, 1% de la population mondiale, produit 4% de la richesse mondiale (en baisse), mais paye 15 % des prestations sociales mondiales (en hausse). Ces prestations sont financées par la dette : 10 % de toutes les dettes mondiales.
    Rien d’étonnant à un désastre annoncé.

  4. La bourse sera toujours bénéficiaire.
    Pour ceux qui peuvent placer leurs économies : un immense marché financier va s’ouvrir avec la généralisation des voitures électriques. La pénurie en cuivre (= moteurs) et en lithium ( = batteries) va provoquer un enchérissement important des matières premières. L’explosion des bornes de recharge va créer du travail et entrainer une poussée des impôts sur l’énergie. N’oubliez pas qu’il faudra que l’Etat se récupère des pertes sur les carburants pétroliers.

    • Vous oubliez quelque chose. La voiture électrique, avec notre technologie actuelle, est un non-sens économique et industriel. Le marché ne tient debout que grâce aux primes, d’état, destinées à disparaître dès que le quorum des heureux bénéficiaires sera atteint.
      La seule évolution prévisible : après la faillite programmée de nos constructeurs historiques nationaux, retour en force des voitures chinoises, Diesels, dans un marché désertifié.

      • En effet, tout ne pourra pas marcher à l’électricité : des millions de voitures, de chauffages, d’usines, etc. Où irons-nous chercher cette électricité ? Une aberration économique, mais qui permettra à certains de s’en mettre plein les poches, au début.

  5. J ai eu dans ma societe un directeur commercial diplôme du Céram (école supérieure de commerce de Sophia Antipolis )
    Lorsque nous parlions d économie ,il ne connaissait pas les grands économistes comme Bastiat ,Sue et bien d autres )
    Nous n avons aucun diplômé de l INSEAD parmi nos gouvernants

    Ne pas s étonner des mesures macro économiques désastreuses qui ont conduits à cette situation

    Le dernier qui en parlait ,Raymond Barre a été marginalisé par des énarques ,Chirac Giscard

  6. Tout est calculé avec Macron. Devant quelques agriculteurs au Salon de l’Agriculture, il commençait à expliquer que le conflit ukrainien aurait des conséquences sur le commerce extérieur et l’augmentation des coûts énergétiques. Il commence doucement à tenter de se dédouaner des 85 milliards de déficit du Commerce Extérieur déjà existants et au dossier catastrophique de l’énergie en France. Et ça passe.

    • Ben oui. Tout ça, ça va être la faute à Poutine. En somme, une situation bien providentielle pour Macron et sa cour que cette guerre aux portes de l’Europe.

    • A force d’emprunter à l’excès, la France de Macron, celle de cette monnaie fictive qu’est l’Euro, ne trouvera plus de prêteurs…

    • Toujours la stratégie du bouc émissaire. Le problème, c’est que beaucoup de Français sont dupes « il a fait ce qu’il a pu… ».

    • Il annonce aussi que cette guerre sera longue, serait elle planifiée de longue date avec ses maîtres, et serait elle la suite à de l injection obligatoire pour camoufler les effets secondaires graves qui se dénoncent un peu partout, étouffer tout ça avec une guerre et garder la main sur un peuple affolé

  7. Je suis choquée de constater, voyant l’état de crise économique de notre pays, que la seule aide que la France est capable d’apporter à l’Ukraine c’est du carburant !!!! C’est certain, cela va renflouer l’économie française …. Nous sommes le seul pays à apporter une aide matérielle à l’Ukraine qui ne profitera absolument pas à l’économie française, mais aux pays du golfe, et autres républiques bananières. Et Jupiter en est fier ?

    • La France est dans une crise économique et une faillite sans précédents et son président immature, pour bomber le torse décide d’apporter de l’aide à un pays dont les électeurs ont choisi un clown comme président.

    • Carburant que les français paient de plus en plus cher, avec 60 % de taxes qui rentrent dans les caisses de l’Etat, puis que l’on redistribue aux Ukrainiens…Cherchez l’erreur !

  8. Comme disait l’autre dans un film : »c’est pas mal pour les affaires une bonne petite guerre, surtout avec Hitler, c’est un homme à poigne ! ». La poigne de Poutine n’est pas non plus à démontrer.
    Et comme disaient les anciens : « Il faut acheter au son du canon et revendre au son du clairon. »

  9. Retour à la lampe à huile, aux calèches et à la marine à voiles : c’est le Jadot qui va exulter !
    On lui fait confiance, il trouvera toujours une cause indispensable à défendre, un concept à dégenrer, des avantages à accorder aux personnes qui ont des règles, etc.
    Mais comment fera-t-il entendre sa bonne parole, puisque la TV et Internet ne fonctionneront plus ?

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois