Étude : les médias français parmi les moins crédibles au monde
C’est une étude géante, ce Digital News Report 2022, mené par le Reuters Institute dans 46 pays auprès de 93.000 personnes ! Ses résultats viennent de sortir : ils ont de quoi dessiller les yeux de ceux que les Français ne croient plus.
L’une des nombreuses questions porte sur cette grande peur des gendarmes de la pensée : qui fait encore confiance à nos grands médias pour nous informer ? Ou plutôt, pour reprendre les termes beaucoup plus prudents de la question posée, « Quelle est la proportion de ceux qui font confiance à la plupart des nouvelles, la plupart du temps ? » Question parfaitement calibrée pour ratisser large et obtenir des scores de maréchal à nos médias dominants. Car la question devrait être plus simplement : « Qui fait toujours confiance aux nouvelles des médias ? » Mais la précaution est vaine. Patatras ! La France arrive en toute queue de peloton, au 41e rang sur les 46 pays étudiés, avec un score honteux de 29 % des Français confiants dans leurs médias ! Juste au-dessus des États-Unis, de la Hongrie, de la Slovénie, de Taïwan et de la Grèce, mais en dessous, très en dessous de... tous les autres !
Un score en forme de gifle pour un pays qui dépense plus de trois milliards d’euros, chaque année, pris sur l’impôt des citoyens pour entretenir des médias publics. La France joue en effet la lanterne rouge des pays de l’Ouest européen : elle arrive bonne dernière de ce groupe derrière les Pays-Bas (56 %), la Belgique (51 %), l’Allemagne (50 %), la Suisse (46 %) et l’Autriche (40 %), avant-dernière du groupe, qui domine encore la France de… 11 points ! Parmi les pays qui font le plus confiance à leurs médias, la Finlande affiche un taux de 69 %, le Portugal convainc, lui, 61 % des sondés. Les grands médias de Finlande et du Portugal suscitent ainsi une confiance de leur public deux fois plus importante que les médias français !
Que s’est-il passé ? Pour la gauche tendance LFI, c’est simple : nos médias sont contrôlés par des industriels, donc par la droite, donc tout est faux, donc on n’a pas confiance. Argument à balayer. Sans ces industriels, de nombreux journaux n’existeraient plus, à commencer par Libération, toujours prompt à donner des leçons de déontologie, d’indépendance et de traitement objectif de l’information. Ces méchants industriels ne tiennent pas la main des journalistes qui restent libres, en France. Nos industriels détiennent des médias de gauche (Libé, propriété jusqu’à récemment du milliardaire des télécom Patrick Drahi), de droite (Le Figaro, propriété de Dassault) et du centre (Le Parisien, propriété de Bernard Arnault ou TF1, propriété de Martin Bouygues). Enfin, nos complotistes de gauche oublient volontiers… l’État. L’État qui règne en maître sur la télévision (près de 10.000 salariés à France Télévisions, plus du double de TF1), sur la radio (Radio France est de très loin le plus grand groupe radio français) et sur le Web via les déclinaisons Internet de France Télévisions et Radio France.
Ils oublient aussi, nos militants anti-patrons, que les journalistes parisiens, employés dans les médias nationaux, sont majoritairement de gauche, voire très à gauche. Ils oublient le poids du politiquement correct qui écrase la liberté éditoriale en France. On l’a vu avec l’immigration, le Covid, on l’a vu avec l’Ukraine. On ne fera pas ici la liste des sujets et des chiffres interdits. On n’en sortirait pas. On ne fera pas la liste des équipes payées par l’État ou quelques organismes internationaux tout sauf neutres pour maintenir la doxa dans tous les domaines. Que ce soit clair : tout ce qui est écrit n’est pas vrai, notamment sur le Web, et un journal digne de ce nom se doit d’être prudent, plus encore depuis l’apparition des réseaux sociaux. Mais cette chasse aux « fake news », aux règles obscures, recouvre le plus souvent une implacable lutte idéologique... subventionnée.
Tout cela, les Français le savent. Quand ils ne le savent pas, ils le sentent. Et ils le disent, dans cette étude et dans d’autres, régulièrement. Ces médias bien trop bordés et trop proches du pouvoir à tous égards, c’est simple, ils n’y croient plus. Alors, à qui la faute ? Pour ces médias bafoués dans leur amour-propre, la faute revient aux autres, à ces voix médiatiques dissonantes qui, comme dans toute bonne dictature qui se respecte, ne devraient pas exister. L’étude aurait de quoi troubler les grandes consciences qui font la chasse aux opinions divergentes, à la télévision et ailleurs, et intriguent au niveau européen, toujours sous le prétexte de la chasse aux « fake news », pour resserrer encore le champ de la liberté d'opinion. Ils manifestent, ils accusent : ils montrent l’agacement de ceux qu’on n’écoute plus.
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