[Entretien] J.-F. Poisson : « Des restrictions s’installent petit à petit dans notre pays ! »

photo-output (1)

En décembre dernier, Jean-Frédéric Poisson, président de VIA | la voie du peuple, signait un manifeste « appel solennel, transpartisan et populaire, pour la sauvegarde des libertés et de notre modèle social » intitulé « Des peuples libres, dans une Europe libre ! » Alors que la campagne pour les élections européennes commence à bouger, notamment avec la désignation de Valérie Hayer comme tête de liste du parti macroniste, que Jordan Bardella, tête de liste du RN, est à Marseille avec Marine Le Pen pour un meeting de lancement de campagne, Jean-Frédéric Poisson revient sur les enjeux des élections européennes du 9 juin prochain.

Gabriel Decroix. Dans la mesure où la Commission européenne est à l’initiative et où le Conseil des ministres a le dernier mot de l'Union européenne, quelles attentes peut-on avoir des élections européennes, qui vont peut-être permettre de rebattre les cartes au Parlement ?

Jean-Frédéric Poisson. Je crois que la chose principale à en attendre, c'est un certain nombre de prises de parole, d'alimentation de débats politiques, de la capacité qu'ont les parlementaires européens à poser les sujets, de les faire entrer dans l'esprit des gens, de les faire débattre. Il s’agit d’un travail de politique, de communication ; de guerre cognitive, en quelque sorte.
Voilà d’abord ce qui s’impose, car il convient de reconnaître que les pouvoirs du Parlement européen sont limités sur la Commission et les instances exécutives de l'Union européenne. Donc, il faudra voter contre quand ce sera nécessaire. Pour l’heure, le vrai travail du Parlement européen est indéniablement un travail politique d'alimentation de la contestation, y compris judiciaire, si c'est nécessaire, contre les dirigeants européens. Arriver à cela serait un bon début et je pense que l'exaspération croissante des Français, et d'autres peuples à l'égard de la mécanique européenne, apporteront cette fois sans doute davantage de résonance aux débats que jusqu’alors. Les parlementaires européens engagés dans ces débats se devront de faire leur métier. J'observe que beaucoup ne le font pas, ce qui est un drame national assez français.

G. D. Je voudrais revenir sur votre manifeste. Expliquez-nous quelles attentes vous avez de ce manifeste : éveiller les consciences, ou davantage ? 

J.-F. P. J’aimerais d’abord faire prendre conscience aux Français que leurs libertés sont en danger : en danger de mort. Nous pouvons aisément constater que des restrictions s'installent petit à petit dans notre pays, dans tous les aspects de notre vie quotidienne, y compris ces jours-ci. Cela se traduit notamment avec les attaques directes et violentes que la chaîne CNews est en train de subir contre la liberté d'expression. À un tel niveau d'atteinte des libertés, il faut que les Français prennent conscience du fait que nous vivons dans un régime de restrictions, sur le plan de la liberté, qui est extrêmement dangereux. Il est alimenté par des projets fous de l'Union européenne que sont l'identité numérique, la suppression de l'argent liquide, le mécanisme de contrôle qui se met en place partout. Au nom de la sécurité, les décideurs peuvent faire subir aux gens à peu près n'importe quoi et, la plupart du temps, ils acceptent sans savoir ou sans se rendre compte.
L'objectif de ce manifeste, c'était effectivement de participer à l'éveil des consciences, pour que les Français se rendent compte de ce qui arrive. Cela doit leur permettre, en fonction de ce qui arrive, d’effectuer des choix éclairés au moment de voter pour leurs futurs députés européens, et au-delà.

G. D. J’entends que les traités européens sont à un niveau au-dessus des lois françaises, alors en suivant cette logique, finalement, que peut faire la France pour essayer de garantir sa souveraineté ? 

J.-F. P. Il faudrait d'abord changer d'exécutif, mais ce n’est pas pour tout de suite. Le calendrier prévoit 2027, malheureusement pour nous tous. J'ai été un des premiers parlementaires à déposer une motion de révision constitutionnelle pour faire en sorte que les lois françaises soient protégées de l'application des traités quand elles le décident. Il s’agit du fameux article 55 de la Constitution, qui a été modifié par le traité de Maastricht. Il faut absolument réviser cet article, sans quoi nous serons indéfiniment sous l'égide des traités, et en particulier des jugements de la Cour européenne des droits de l'homme qui s'imposent à nos juridictions. Mais plus généralement, en dehors d'une révision constitutionnelle de cette nature, sur le plan du droit, il n'y a pas d'autre issue. Mais cette révision constitutionnelle nécessite un certain nombre de dispositions, de votes majoritaires, un travail politique, une ambiance et une volonté des dirigeants qui n'existent pas pour l'instant.
En revanche, la deuxième chose à faire, qui est très politique, consiste à ce que la France proteste vigoureusement et qu'elle marque son désaccord sur des politiques européennes qu'elle décide de ne pas appliquer. Dans le même temps, elle devrait opérer comme l'ont réalisé certains pays européens, sur des sujets qui l'intéressent et qui sont de notre intérêt général, de notre bien commun. Cela concerne, en premier lieu, les retraits d'un certain nombre de traités internationaux qui nous soumettent. Encore faut-il une volonté politique. Celle-ci n'existe pas dans le milieu politique actuel. C'est ce que j'appelle la politique de la chaise vide. Mais cette politique peut aller au-delà. Quand le Président Macron nous explique, avec son Premier ministre et le ministre de l'Agriculture, qu'ils vont s’évertuer à ne pas soumettre les Français à un certain nombre de contraintes, ils s’activent seulement à cause de la pression de la rue. Les agriculteurs finiraient par tout renverser s'ils n'obtenaient pas ce qu'ils voulaient. C’est ainsi que lorsque l’État est contraint et forcé, miraculeusement, nous constatons que des pistes d'action sont possibles. Il faudra regarder sur d'autres champs des politiques publiques si le même type de volonté n'est pas également susceptible d'être appliqué.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Tout est mis en place, effectivement , pour emm…….les français, en appliquant la politique du mensonge. Après le mensonge sur le covid, qui a paralysé nos concitoyens pendant deux ans, l’UE et Macron s’attaquent à leur mobilité. Puisque le prix de l’essence, les radars, les ralentisseurs dans les rues, les taxes multiples, le diktat de la voiture électrique alors qu’elle dysfonctionne, ne suffisent pas pour nous empêcher de rouler, voici venir l’usine à gaz de la révision des permis de conduire, frappant principalement les seniors, ces retraités qui coûtent un pognon de dingue !
    Et les français supportent encore et toujours un peu plus la restriction de leur liberté fondamentale !

    • Cela n’a rien d’exceptionnel, c’est juste une évolution naturelle des régimes soviétiques historiques.

  2. C’est exactement ce qu’il faut faire, comme l’avait fait le Général de Gaulle en son temps…
    Malheureusement ça ne sera possible qu’en 2027, si le RN gagne les présidentielles, avec ma préférée, Marine. Mais c’est pas moi qui commande. Pui refuser de payer la moindre cotisation au budget européen. Puis réhabiliter l’art. 55 de la Constitution et retrouver notre souveraineté juridique, de défense, économique et fiscale, etc… Mais, rester dans la zone Euro. Revenir à la règle de la CEE des Six. et recommencer l’extension au fur et à mesure, avec Espagne, Portugal, Danemark, Autriche, Tchéquie, Pologne et Hongrie…. et puis reprendre un respiration, essentiellement fiscale, pour ensuite, réintégrer l’ensemble Suède, Finlande et les Pays Baltes. Respirer encore, pour réintégrer Croatie et Roumanie. Et on arrête.
    Pendant tout ce temps là, on aura éliminé la commission, la cedh, et tous les trucs inutiles.

  3. Le Pouvoir a tout fait pour que les citoyens se désintéressent de la politique : des jeux télévisés ineptes, un smartphone et quelques miettes de pain, et le bon peuple se laisse mener par le bout du nez. Il creuse lui même sa tombe, il consent à son effacement.

  4. L’Union Européenne réduira toujours les peuples en esclavage car, supranationale, elle est antidémocratique par nature. Si M. Poisson a le sens des responsabilités, il réclamera la sortie immédiate de la France de cette puissance étrangère qui nous asservit pour nous exploiter toujours plus. C’est notre devoir, envers les générations futures que nous devons protéger. La collaboration avec l’ennemi est toujours méprisable, elle restera comme une honte.

  5. Toutes décisions de l.U.E dont la France est soumise par la volonté d’ un pseudo président qui se voit à la tête des États-Unis d’ Europe uniquement pour le bien de sa personne, sont liberticides. Un Brexit s’ impose pour retrouver l’ idée d’ une Europe des nations libres de leurs propres choix . Tous ces technolopes de cette assemblée sont des destructeurs et profiteurs . Le temps du changement arrive.

  6. Tous les jours l’eurgoulag se referme un peu plus sur nous. Il est urgent que les Français se rendent compte qu’il faut en sortir au plus vite. FREXIT, la seule solution pour vivre libre, retrouver la prospérité, mais surtout avec des gens compétents.

    • Frexit ! Sur la base de quelle valeur économique ? Et puis on gardera toujours les mauvais au pouvoir. Macron a la solution, se mettre sous la protection du Qatar

  7. Et ce n’est pas le Macron qui va nous aider , bien au contraire ,il n’a de cesse pour détruire la France , il a même commencé avant d’être au poste suprême quand il était sinistre de l’économie , il obéit à sa maîtresse , les autres dirigeants européen aussi , à croire que la présidente de cette moribonde Europe possède un élixir de fascination sous forme de gaz asphyxiants afin de dérouler les ordres qu’elle reçoit des wookistes progressistes mondialistes multi milliardaires , ce qui est sûr c’est que notre liberté disparaît vitesse grand V et que la France en priorité est conduite de façon identique aux feed lot américain … pas beau du tout du tout

    • « à croire que la présidente de cette moribonde Europe possède un élixir de fascination » Pas besoin; il lui suffit simplement d’exécuter sa feuille de route écrite à Washington.

  8. « L’identité numérique, la suppression de l’argent liquide, monnaie numérique, le mécanisme de contrôle se met en place partout. » (loi Orwell- Bruno 2025). On est foutu ! Frexit ? Macronxit ?

  9. Macron est l’incarnation même de la faiblesse. Il n’a pas de cap, il n’a pas de boussole……comment voulez-vous que dans ces conditions il mène la France ailleurs que dans le mur ?

    • Beaucoup d’insolence et d’insuffisance. Souvenez-vous de « Qu’ils viennent me chercher ! » Notre peuple est trop vil.

      • Je suis d’accord. c’est un matamore dangereux pour la France (voir la dernière déclaration sur la guerre russo-ukrainienne) et cela confinerait au ridicule si ce n’était aussi sérieux pour l’avenir de la France. Mais sans vouloir appuyer là où ça fait mal… Il a été réélu ! Et il reste 3 ans. Cela risque d’être très long.

  10. Tant que nous aurons des élus soumis à l’UE rien ne changera , il est donc urgent de virer les nuisibles . Dans quel état sera ce pays en 2027 , je n’oses y penser à l’allure ou Macron s’acharne à le détruire .

    • Il est temps de virer l’Union Européenne de notre pays. Changer de serviteur de l’empire européen ne changera strictement rien, on le sait tous très bien. La collaboration avec l’ennemi est une honte. L’U.E. est par nature antidémocratique car supranationale. Assez de déni, protégeons-nous (liberté, économie, santé, culture…) en agissant en adultes responsables. Notre faiblesse est très coupable envers nos enfants, les générations futures.

  11. Il y a longtemps que la France s’est entièrement mise dans les mains de la Commission UE. Et elle applique à 110% ses lois et directives, car il faut faire confiance à nos dirigeants : si c’est maléfique pour nous, ils feront pire dans l’application. L’Allemagne, en revanche, a toujours eu le droit de confronter toutes les décisions UE avec sa « Loi Fondamentale », c’est-à-dire faire examiner leur adéquation avec sa Cour de Karlsruhe – équivalent (en bien mieux) de notre Conseil Constitutionnel – et gardé la possibilité de ne pas les appliquer. Nous sommes les dindons de la farce éternelle. Vaniteux et bernés si facilement.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois