Élections régionales en Italie : l’alliance centre droit échoue en Émilie-Romagne et l’emporte en Calabre

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Ce dimanche 26 janvier, les électeurs de deux régions d’Italie, la Calabre et l’Émilie-Romagne, ont été appelés aux urnes afin d’élire leur président respectif, ainsi que les membres des deux assemblées régionales. Si ces scrutins s’inscrivent dans un contexte régional, la politique nationale s’est immiscée dans les deux campagnes électorales. En effet, les dirigeants des deux partis patriotiques, Matteo Salvini de la Ligue et Giorgia Meloni de Frères d’Italie, tentent de faire tomber le gouvernement national composé de quatre formations politiques : le Mouvement 5 étoiles (M5S), qui est anti-système, le Parti démocrate de centre gauche, Italia Viva situé au centre et le parti de gauche Libres et égaux.

Les deux partis patriotiques se sont présentés, tant en Calabre qu’en Émilie-Romagne, au sein d’une coalition de centre droit avec le parti conservateur Forza Italia de Silvio Berlusconi et ont fait face à une coalition de centre gauche alors que le M5S a pris part seul aux deux élections.

En Calabre, la candidate du centre droit, Jole Santelli, membre de Forza Italia, est élue avec 55,29 % présidente de la région, face au candidat de centre gauche qui décroche 30,14 % alors que Francesco Aiello, pour le M5S, reçoit 7,35 % des voix.

À l’élection de l’assemblée de la région de Calabre, la Ligue obtient 12,25 % et 4 sièges et Frères d’Italie 10,85 % et 4 sièges, alors que Forza Italia a 12,34 % et 5 sièges. Le M5S n’a pas d’élu.

Par rapport au scrutin précédent, en 2014, la candidate du centre droit obtient plus du double, en pourcentage, du score de la candidate de cette tendance politique de l’époque. Forza Italia se maintient, la Ligue fait son apparition sur les listes et Frères d’Italie multiplie son score par 5. Le M5S progresse en passant de moins de 5 % à près de 7,5 %.

L’Émilie-Romagne, bastion de la gauche, reste aux mains de celle-ci, mais les patriotes y connaissent une forte progression. En effet, à l’élection du président de la région, la candidate du centre droit Lucia Borgonzoni décroche 43,63 %, face à Stefano Bonaccini du centre gauche, qui est élu avec 51,42 %. Simone Benini, du M5S, obtient 3,48 %. En 2014, Alan Fabbri, de la Ligue, avait obtenu, à la tête du centre droit, 29,85 %, et Giulia Gibertoni, du M5S, 13,30 % alors que le candidat du centre gauche emportait la présidence de la région avec 49 %.

À l’élection de l’assemblée de la région d’Émilie-Romagne, la Ligue obtient presque 32 % et 14 sièges, et Frères d’Italie 8,59 % et 3 sièges, contre respectivement 19,42 % et 1,91 % en 2014. Les deux partis patriotiques doublent donc ensemble leur score. Ils s’imposent également au sein du centre droit par rapport à Forza Italia, qui reçoit 1 siège avec 2,56 % et qui avait obtenu 8,36 % en 2014. Le M5S a 2 sièges, avec moins de 3,5 %.

Ces deux élections régionales représentent donc une nouvelle progression pour la Ligue et Frères d’Italie et leur dirigeants respectifs Matteo Salvini et Giorgia Meloni, bien que l’Émilie-Romagne soit restée à gauche. L’objectif de prendre cette dernière afin de tenter de faire tomber le gouvernement national a échoué, mais il constitue une sorte de but impossible à atteindre pour le moment, l’Émilie-Romagne est « un pont trop loin » pour les patriotes.

Une nouvelle salve d’élections est prévue pour mai-juin 2020 au sein de six régions.

Lionel Baland
Lionel Baland
Écrivain et journaliste belge francophone

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