Éducation sexuelle et autorisation parentale : et si l’Italie avait tout juste ?

Sur bien des questions, les Italiens nous en remontrent. La dernière en date n’est autre que l’enseignement de l’éducation sexuelle à l’école. Le 30 avril dernier, le gouvernement de Giorgia Meloni a annoncé vouloir soumettre ces cours à l'approbation des parents. Pour ce faire, il entend promulguer un décret-loi devant garantir « le consentement préalable et éclairé des familles concernant les activités scolaires liées à la sexualité ».
Désormais, les parents d'élèves devront donc donner un accord écrit « pour la participation aux activités extrascolaires et à celles qui s'inscrivent dans le cadre de l'élargissement de l'offre éducative portant sur des sujets liés à la sexualité ». Contrairement à la France, l’Italie considère que l’éducation, et plus spécifiquement l’éducation à la sexualité, est du ressort des parents et qu'ils ne doivent pas être mis devant le fait accompli.
Souveraineté parentale
Pourquoi une telle différence ? Entre autres parce que, de l’autre côté des Alpes, le sujet n’est pas traité par le prisme de l’idéologie. Pour preuve, un rapport de l'Union européenne mentionné par Le Figaro et datant de 2020 indiquant qu’en Italie, l'éducation sexuelle « tend à uniquement se concentrer sur les aspects biologiques plutôt que sur les aspects psychologiques, sociaux ou émotionnels, plus larges ». Tout le contraire de la France où les parents n’ont pas leur mot à dire et où l’on fait devant des classes de primaire le distinguo entre genre et identité de genre.
Comme la chef de son gouvernement, l’Italie est une nation majoritairement catholique où les valeurs de la famille traditionnelle sont mises en avant. Résultat : seulement 47 % des adolescents transalpins suivent ce type d’enseignement. Le pays est-il pour autant arriéré ? Cela ne saute pas aux yeux, même si le CESIE (Centre européen d'études et d'initiatives), dont le siège est situé à Palerme, prétend qu’en « bloquant l'éducation sur les relations, le consentement et la sexualité, ils renforcent les stéréotypes de genre et maintiennent un système patriarcal marqué par la violence sexiste ». Pourtant, si l’on en croit les statistiques publiées par l’INSEE sur cette dernière question, le pays de Giorgia Meloni est un bien moins mauvais élève que la France. En effet, entre 2014 et 2018, le nombre de violences sexuelles enregistrées a connu une « hausse de 13 % en Italie » alors qu’elle « s’établit à 60 % en France ».
Enseignements italiens
Comme quoi vouloir absolument déresponsabiliser les parents et confronter les enfants à des questions qu'ils ne se posaient pas nécessairement n’est pas la solution miracle. Et, contrairement à ce qu'affirment nos confrères de France Info, avec sa nouvelle mesure, le gouvernement transalpin n’acte pas forcément un « nouveau recul [...] pour l'éducation des enfants italiens à la vie sexuelle et affective ». C’est peut-être même bien tout le contraire. Puisse Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale française, tirer les enseignements de ces statistiques. Puisse la France prendre exemple sur l’Italie sur cette question et sur d’autres.

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27 commentaires
L’Italie va-t-elle devenir la nouvelle locomotive sociétale de l’Europe de l’Ouest , étant donné que la France a lourdement chuté du podium.
Parler de sexualité à des bambins est criminel !
La preuve que, contrairement à la France, l’Italie est une vraie démocratie.
On ne peut que féliciter cette décision intelligente des ITALIENS . En FRANCE l’autorité parentale est piétinée par ceux qui gouvernent . En FRANCE quand un pas est fait , c’est toujours en marche arrière .
L’Italie a une première ministre de choc ,Giorgia Meloni. Grande dame qui fait ce qu’elle a promis en faisant une union des droites. La botte italienne en passe de devenir le premier pays d’Europe par le patriotisme de ses dirigeants. En France, république devenue bananiere nous sommes sous le jour de politicouards gamellards incapables de redresser le pays. Nous avons le devoir de nous réveiller.
Macron parait de plus en plus petit face à Méloni. Et pourtant, si cette dame n’est pas grande par la taille, elle développe un sens de la diplomatie exemplaire. Le bon sens certainement soutenu par une intelligence hors pair rend dame Meloni performante, à l’opposé d’un Macron limité aux bavardages, stérile par nature.
Orban, Méloni, des chefs d’Etat à nous en mordre les doigts. Quelle impuissance de notre bord !
« L’éducation, c’est la famille qui la donne. L’instruction, c’est l’Etat qui la doit » – Victor Hugo, 1876. Tout est résumé dans cette citation.
L’initiative italienne devrait être imitée en France
Quand on nait Borne, Borne tu restes pour toute la vie. Et ce n’est pas l’école Polytechnique qui amène l’intelligence, elle ne fait généralement que la mettre en valeur, mais dans le cas présent, c’est plutôt le contraire. Quel dommage !