Dis-moi comment tu manges et je te dirai pour qui tu votes !
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Dis-moi comment tu manges et je te dirai pour qui tu votes ! C’est, grosso modo, le sujet de l’enquête réalisée par Cluster17 pour Le Point.
On y apprend sans surprise que les utilisateurs des plates-formes pour commander en ligne de la nourriture (je n’ose parler de repas) sont de jeunes urbains diplômés en majorité orientés politiquement à gauche. Après tout, ce mode de consommation international correspond au côté « no border » et multiculturel de la gauche urbaine et des Verts.
En revanche, l’étonnement réside dans le fait que les mêmes qui utilisent les services des grandes sociétés comme Uber Eats sont réfractaires à l’enseigne FNAC. Peut-être ces utilisateurs préfèrent-ils servir le capitalisme d’outre-Atlantique plutôt que le circuit court d’une entreprise française ? Faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Pourtant, la FNAC a la réputation d’avoir toujours été à la pointe du progressisme.
Pour ce qui concerne la société bien connue Amazon, le clivage est encore plus marqué. Cette société emblématique de la vente en ligne est délaissée par les électeurs de LFI et de ceux qui apportent leurs suffrages à EELV. Curieusement, les votants pour le RN n’hésitent pas, pour plus des trois quarts, à commander chez Amazon. Peut-être parce que le libraire du coin maugrée lorsqu’ils commandent le dernier livre d’Éric Zemmour ?
Et moi, dans tout ça ? Je ne me reconnais pas dans ce type de consommateur et ce n’est pas pour le plaisir de me distinguer mais en raison de mes profondes aspirations. Cette bouffe industrielle livrée par de pauvres hères m’inspire l’apitoiement et le dégoût. C’est l’esclavage des temps contemporains au service des bobos qui passent leur temps à faire la morale sur le « vivre ensemble ». Contrairement à ce que l’article accompagnant l’enquête prétend, j’affirme pouvoir jeter la première pierre à ceux qui conspuent le capitalisme en mangeant un poke bowle livré par un coursier à vélo. D’ailleurs, je ne sais même pas ce qu’est un poke bowle. Une cuisine dont les mets ont une consonnance anglaise ne m’inspire pas confiance. J’ai une saine répulsion pour tout ce qui commence par « Uber » . Pour moi, ce n’est pas Uber Eats mais plutôt « Uber Hate » ! Malgré mon hermétisme à la langue des marchands, je suis très fier de mon jeu de mots.
Je jure de n’avoir jamais emprunté les voitures Uber. Je préfère héler un taxi lorsque je suis las de badauder. J’éprouve un sentiment d’insouciance de pouvoir improviser mon chemin sans être tenu par ces maudites applications. Je préfère la gauche caviar à la gauche poke bowle, c’est vous dire… Peut-être sont-ils de la même famille ? Pendant que les parents mangent du caviar dans leur belle salle à manger du VIe arrondissement de Paris, les enfants commandent des poke bowle dans leur studio du XIe.
Bien sûr, vous avez deviné que je suis un adepte du jambon-beurre et du traditionnel bistrot avec des nappes vichy. En outre, si je ne puis me déplacer, je me fais livrer par le traiteur du quartier. Beaucoup d’entre eux pratiquent la livraison depuis le confinement ; c’est son seul effet bénéfique. Le véritable écologiste exemplaire qui fait ses courses à pied, qui ne pollue pas ni avec Internet ni avec sa voiture, celui qui n’est pas client des multinationales exploiteuses, celui qui va chez le cordonnier donner une seconde vie à ses chaussures, c’est moi ! Je ne sais pas si mon mode de vie est de droite ou de gauche, mais il est français.
32 commentaires
Traversez les villages de France, il n’y a plus aucun commerces, parcontre les pizzeria foisonnent. Quelle tristesse ce pays.
J’aime la choucroute, le foie gras, la pizza, la raclette, l’osso-buco, le couscous, le champagne, vin blanc et rouge un bon whisky de temps en temps et plein d’autres bonnes choses faites…maison. J’adore cuisiner. Qui suis-je?
Mon dieu seigneur !!!… comme nous sommes bien à la campagne, avec le vrai boucher chez qui on trouve des os à moelle pour une vraie blanquette, et qui est voisin de la petite librairie /journaux qui est toujours souriante (elle vote à droite droite) , pas loi de la supérette de dépannage et de la place du marché couvert et de la petite vraie boulangerie, à 40 m de la pharmacie et des amis vétérinaires… la vie est agréable, toujours quelqu’un pour vous donner un coup de main. Le supermarché à 20 minutes, en face du caviste marchand de vin, une fois par semaine. La maison de 250 ans en pierre, sur un hectare, la première maison à 4 kms à vol d’oiseau, la toubib sympa à 1/4 d’heure, et qui vient à la maison, les infirmières à 1,5 km… quoi de mieux ? C’est ça la Vraie France … devinez pour qui nous votons ??? C’est bientôt Noël, j’ai commandé à notre boucher 3 kilos de foie gras mi-cuit à…97 € le kilo !!!! Alors, Paris ? Même pas en rêve ! Je n’y irai plus, et certains articles et photos n’en donnent pas envie… courage… fuyons cette Capitale de la crasse et de.la racaille.
Bienvenue dans mon coin de campagne qui ressemble beaucoup au vôtre… sauf les 3 kgs de fois gras !
Je vous félicite Charles-Henri, moi par contre vivant dans un village dortoir sans petit bistrot ni traiteur a porté de vélo et à quinze kilomètres d’un cordonnier, j’ai du mal à trouver mon jambon beurre; le premier épicier sur mon chemin est halal….