De l’eau lyonnaise dans le gaz qatari ?

Nasser AL-Khelaïfi
Nasser AL-Khelaïfi

Pour bien comprendre la une de L'Équipe du 16 septembre 2017: "Jean-Michel Aulas.... Pas le bienvenu", et ce ceci à la veille du match phare de la sixième journée du championnat de France de football, PSG-OL, décryptage...

Jean-Michel Aulas, le tout puissant et remarquable président de l'Olympique Lyonnais, principal actionnaire de son club, dit tout haut ce que beaucoup de personnes pensent tout bas. Ainsi, en marge du tirage au sort de la Ligue Europa, le 25 août dernier, il n'avait pas mâché ses mots que L'Equipe avait, du reste rapportés.

À savoir qu'un État, en l'occurrence le Qatar, soit le propriétaire du PSG au travers de son fonds d'investissement souverain pour le sport (QSI), cela fausse le championnat de France de football. QIA (Le Qatar Investissement Authority), la maison mère de QSI, recèle plus de 100 milliards de dollars. Ces moyens financiers hors norme qui permettent au club qatari de s'offrir les meilleurs joueurs de la planète, garantissent presque automatiquement la première place de la Ligue 1.

Ce que l'homme fort de l'OL a mis 30 ans à construire, avec au passage sept titres de champion de France consécutifs, de 2002 à 2008, les Qataris l'on fait en à peine cinq ans. Les budgets n'ont plus rien de comparables. Celui du PSG est aujourd'hui supérieur de 300 millions d'euros à celui de l'OL. Imaginez un championnat du monde de Formule 1, dans lequel une écurie automobile disposerait de bolides ayant une cylindrée largement supérieure à celle de ses adversaires !

De plus, nous sommes dans le championnat de France - souligné trois fois - de football. Pour imager, et ceci sans trop caricaturer, on peut dire que notre compétition nationale comporte deux clubs étrangers. L'un est le PSG, avec des moyens financiers incommensurables, et l'autre est l'ASM (Monaco), avec un statut fiscal très avantageux (n'en serait-il pas de même pour l'équipe du président Nasser Al-Khelaïfi ? raison d'État oblige, nous ne saurons sans doute pas).

Sachant que seul les deux premiers de notre championnat participent automatiquement à la lucrative Champions League, la rentabilité du stade des Lumières, propriété de l'Olympique Lyonnais, est devenue très aléatoire.

Pour résumer, nous voyons sous nos yeux s'affronter le président Aulas, président de la plus belle entreprise du football français aux capitaux majoritairement français, la seule a être propriétaire de son stade, avec le président Nasser AL-Khelaïfi de" l'équipe de football du Qatar". Les médias, dans leur immense majorité, asservis à l'État français, ont pris parti pour le dirigeant qatari.

Et pourtant, les propos du patron du club rhodanien sont frappés du bon sens: "Je n'ai pas aimé le ‘Welcome Neymar’ sur la Tour Eiffel. C'est une question de sensibilité nationale... On utilise la Tour Eiffel pour remercier un État, le Qatar, qui se mêle de la gestion au jour le jour du football français"...

Finalement, la dhimmitude volontaire s'applique aussi au football français.
Dans un pays comme le nôtre, où l'on apprécie déjà guère la réussite des hommes d'entreprise, nous ne pouvons plus nous étonner de ceci.

Mais fort heureusement, la croisade de Jean-Michel Aulas commence à porter ses fruits. Le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, avec beaucoup de précautions, commence à lui donner raison. Certains chroniqueurs du football, dont Éric Di Meco, posent la question.

Il y a bien de l'eau lyonnaise dans le gaz qatari, avec la polémique soulevée par l'homme courage du football français. Le réveil de nos dirigeants du football français concernant la question "le Qatar propriétaire du PSG", a peut-être commencé sous son impulsion...

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