Croix gammées et arbre tronçonné : une horde de jeunes vandalise une maison de la Meuse

© Photo personnelle. Droits réservés
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Un mois et toujours sous le choc. Le 29 avril, Maxence et ses parents, de retour après un week-end loin de leur village, découvrent avec stupeur leur maison de famille saccagée. « D’après l’expert que nous avons rencontré et selon les premiers devis que nous avons reçus, il y en aurait au moins pour 40.000 euros de travaux », détaille le jeune homme, étudiant en droit, auprès de BV. Une somme astronomique à laquelle s’ajoutent environ 10.000 euros de vol et au moins 5.000 euros pour les premières réparations sur la voiture familiale, vandalisée également. « Ce matin - comme par hasard, après nos passages dans les médias -, l’assurance nous a annoncé que les réparations liées au vandalisme seraient prises en charge. C’est un soulagement, même si les vols, eux, ne sont pas remboursés », poursuit Maxence.

Une soirée « Projet X »

Rien de tout ce carnage n’aurait dû avoir lieu. Le dimanche 28 avril, E., une adolescente de 16 ans, fille des propriétaires, passe la soirée avec deux amies, avec l’autorisation de ses parents absents pour le week-end. Alors que les jeunes filles publient une photo sur les réseaux sociaux, plusieurs amis demandent avec insistance à les rejoindre. E. refuse dans un premier temps, mais sous la pression, ces amis finissent par arriver. Très vite tout s’emballe… « Ces cinq amis ont invité d’autres personnes qui ont elles-mêmes passé le mot à d’autres. Rapidement, entre 40 et 60 personnes se sont retrouvées chez nous, rameutées sur les réseaux sociaux », raconte Maxence. « Ma sœur, terrorisée, n’a pas pu nous prévenir ou appeler la police. Ils l’ont menacée, ils lui ont dit qu’ils la retrouveraient si elle nous alertait », ajoute-t-il. S’ensuit alors une longue soirée de vandalisme, jusqu’au petit matin.

« Tous nos souvenirs ont été détruits, toute notre maison a été retournée », s’émeut, un mois après les faits, le fils aîné des propriétaires. Les jeunes fêtards, qui voulaient s’en nul doute reproduire le film Projet X (2012) dans lequel une soirée entre adolescents dégénère, ont saccagé chacune des pièces de cette maison rurale. Œufs jetés sur les murs, radiateurs et prises arrachés, arbre tronçonné, sommiers détruits, murs repeints, placards vidés… rien n’a été épargné. Des objets de valeur (vêtements de marque, montres, stylos de marque…) et du quotidien ont également été dérobés. Au lendemain de cette nuit cauchemardesque, les propriétaires ont par ailleurs découvert des excréments sur leur lit et des traces d’urine dans toutes les pièces.

Des croix gammées au plafond

Mais de toutes les pièces détruites par les jeunes vandales, la chambre de Maxence est celle qui a été la plus abîmée. « Ils ne le savaient sans doute pas au départ, mais quand ils sont entrés dans ma chambre, ils ont dû découvrir des tracts du Rassemblement national », nous explique le jeune homme, qui milite pour le parti à la flamme depuis plusieurs années. Une découverte qui encourage alors ces adolescents barbares à s’acharner sur la pièce. Après avoir repeint les murs, détruit le lit et vidé les placards, ils ont ainsi tagué des croix gammées au plafond et inscrit le nom de « Le Pen ». « C’est extrêmement choquant. Parce que je milite au RN, je pourrais être assimilé à ça… C’est de la bêtise », réagit, aujourd'hui, l’étudiant en droit.

Au total, trois jours et une vingtaine de personnes seront nécessaires pour nettoyer la maison. Au-delà des réparations matérielles, la famille demeure sous le choc. « J’ai été le plus épargné parce que je ne vis pas à la maison pendant mes études, précise Maxence. Mais ma mère est dans un état d’incompréhension et de stupeur. Elle a, aussi, peur que ça recommence… » Pour garder un œil sur la maison, les propriétaires ont donc installé un clic-clac dans l’une des pièces les moins vandalisées. Leurs enfants sont logés chez leurs grands-parents ou dans la famille. « Ma sœur vit un traumatisme important. Elle n’a pas parlé pendant deux jours. Elle se retrouve isolée. Mes parents ont dû la déscolariser à cause des menaces et, l’année prochaine, elle changera d’école », ajoute Maxence.

Un mois après les faits, le jeune homme et sa famille attendent désormais une réponse judiciaire. Une enquête préliminaire a été ouverte et se poursuit. « Il n’y a toujours pas d’information judiciaire, à l’heure où je vous parle. Quand les faits se sont passés, il aurait peut-être fallu mettre en place une enquête de flagrance, faire des perquisitions et des saisies pour retrouver ce qui a été volé. Maintenant, c’est trop tard… » se désole Maxence, qui espère qu’une information judiciaire sera prochainement ouverte.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. On peut donner à ses enfants un téléphone portable sans accès à internet s’ils ne sont pas assez mûrs pour s’en servir !

  2. Effarant ! du danger des réseaux sociaux et des faux amis, surtout pour les jeunes en âge de vulnérabilité ( la jeune fille immature..)

  3. Ça donne une certaine tendresse pour la gauche, ses dirigeants, ce gouvernement, les institutions, enfin pour tous ceux du même tonneau. Vivement le retour de balancier.

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