CNews, un moment de sérénité
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Un peu moins de 6 % de Français qui ne détiennent pas de téléviseur. Une ultra-minorité de rebelles alors que la population passait, au plus fort du confinement, 4 h 40 par jour, en moyenne, devant son poste. Par ailleurs, au sein du foyer, plus de cinq écrans - smartphones et tablettes inclus - se disputent l'attention familiale. Sans faire de sociologie de comptoir en analysant les causes multiples de la non-détention de cet objet si central dans la vie de nos concitoyens, on peut se demander si, chez certains, cette décision ne relève pas d'un rejet total de la petite musique progressiste distillée à longueur d’antenne ?
Journalistes militants, reportages à charge, présentateurs empreints de politiquement correct doublés de faux comiques idéologues ont eu raison des réfractaires lassés de voir qualifié tout ce qui est à la droite de Bayrou, d’essssstreme droite. Le tableau ne serait pas complet dans cette Pravda médiatique si le qualificatif d’ultra-droitier n’était pas systématiquement accolé à l’endroit de l’hebdomadaire Valeurs actuelles ou du site Boulevard Voltaire, par exemple. Je n’évoque même pas, ici, un brillant chroniqueur non déclaré à la magistrature suprême qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre Histoire, selon l’expression consacrée, évincé de l’antenne tel un croquemitaine... L’électeur de gauche ne s’offusque pas de ce pluralisme nord-coréen que son inconscient lui décrit comme normal.
Par le plus grand des hasards, j’ai regardé CNews, la semaine dernière, et quelle ne fut pas ma stupeur de ressentir cet excès de sérotonine habituel au prof de gauche écoutant quotidiennement la matinale de France Inter. Un échange entre Eugénie Bastié et Gabrielle Cluzel, que nos lecteurs connaissent bien, suivi d’une interview de Marion Maréchal-Le Pen par notre Québécois préféré, Mathieu Bock-Côté, conclu par Arthur de Watrigant, cofondateur du mensuel L’Incorrect. Voilà un plateau qui a de la gueule, où 100 % des chroniqueurs pensent mal. Ce cauchemar télévisuel pour le quidam abruti par le « wokisme », la cancel culture et autres inepties progressistes fut un moment de sérénité télévisuelle sans précédent. Point d’Aphatie, de Ruquier, de Joffrin, de Plenel et autres tristes sires de la bien-pensance à l’horizon. Fort de ce constat jubilatoire, je consentirai à reprendre un téléviseur uniquement s’il dispose d’une seule chaîne : la 16e.