Bouli : la star des réseaux sociaux répond aux questions de BV

Mis en cause dans la presse de gauche, le twittos connu sous le pseudo « Bouli » a accepté de répondre à nos questions.
Capture d'écran X
Capture d'écran X

L’extrême gauche le déteste. Avec son ton caustique et ses tweets pleins d’ironie, Bouli a réussi à fédérer une communauté de plus de 100.000 abonnés, sur X. Ce compte à l’effigie d’un souriant bonhomme de neige - dont le propriétaire tient à rester anonyme - livre sur le réseau social d’Elon Musk une analyse sans fard de l’actualité. Insécurité, matraquage fiscal, immigration… ses thèmes de prédilection sont toujours abordés avec finesse, souvent par le biais de « memes » humoristiques devenus sa marque de fabrique. « Dans un Twitter ultra censuré dominé par la gauche, il y avait peu ou pas d'humour de droite quand j'ai commencé, se souvient Bouli, contacté par BV. Mon compte a prospéré sur ce vide. Et la période est riche en actualités à tourner en ridicule, ce qui facilite mon travail. »

Le twittos est notamment connu pour un visuel représentant le « contrat social », dans lequel un jeune actif prénommé « Nicolas » finance contre sa volonté toutes les gabegies de l’État français, ses douloureux prélèvements obligatoires servent ainsi à payer les allocations familiales généreusement versées à un jeune à casquette ainsi que la luxueuse croisière d’un couple de retraités. « Même si je n'ai fait que contribuer à sa diffusion, "le contrat social" est mon meme préféré », avoue notre bonhomme de neige, pas peu fier.

Mais dans la presse convenue, le succès de Bouli inquiète au plus haut point. « Ces petits bonshommes de neige qui paraissent mignons à première vue prolifèrent sur X », enrage, par exemple, le média L’ADN. Il est vrai que le meme représentant le fameux « Nicolas » est devenu si populaire qu’il se répand bien au-delà des comptes de droite… au risque de contaminer le camp du Bien ! Militant de gauche, un certain Thomas s’est ainsi fourvoyé, retweetant à son insu une œuvre de Bouli. « Honteux et confus », il a depuis juré qu’on ne l’y prendrait plus. Même cas de conscience pour Julie, jeune femme progressiste et ex-abonnée du facétieux personnage. « Il y avait ce bonhomme de neige avec une loupe, qui était assez mignon. J'aimais bien l'utiliser… », regrette-t-elle aujourd’hui, penaude.

L’habituel procès en « racisme »

Dans un article publié le 16 juin dernier, les journalistes de Libération tirent la sonnette d’alarme : les tweets de Bouli n’auraient désormais plus de frontières et trouveraient « un retentissement dans le monde anglo-saxon, notamment au Royaume-Uni ». Horreur ! Si c’est vrai, c’est très grave. D’autant plus que ces messages très populaires au sein de la « fachosphère » véhiculeraient « des représentations racistes »

Libération évoque là un autre meme-star des réseaux sociaux : l’expression « Tout le monde sait ». Une « phrase codée », explique le quotidien de la gauche parisienne, qui permettrait de souligner la surreprésentation des personnes issues de l’immigration dans d’innombrables faits de société.

Le commentaire « Tout le monde sait » est en effet devenu viral, sur X. Et pour cause. Si une bonne partie de la presse continue de désinformer et tait opportunément le profil exotique de certains malfaiteurs, les Français ne s’en laissent plus compter et le font savoir. La multiplication des attaques au couteau, le harcèlement de rue, la fraude dans le métro, les affrontements entre gangs, l’explosion du trafic de drogue, la hausse des agressions homophobes, les violences physiques visant les enseignants… comme dit Bouli : « Tout le monde sait » ! Chacun a bien compris, en effet, que ces phénomènes récents ne sont pas sans lien avec le bouleversement démographique que notre pays connaît depuis les années 80-90. Face à une politique migratoire à laquelle ils n’ont jamais consenti, les Français sont peut-être en droit d’exprimer publiquement leur exaspération. N’en déplaise à Libération.

La chasse au Bouli

Qualifié de « facho » sur les forums d’extrême gauche, Bouli est aussi la cible régulière de menaces physiques venant de représentants de la diversité. L’intéressé y répond toujours avec humour, mais sans pour autant les prendre à la légère. « Ces messages confirment que l'anonymat sur Internet est nécessaire à la liberté d'expression », confie-t-il à BV.

Est-ce précisément pour limiter cette liberté d’expression que certains veulent interdire l’anonymat sur les réseaux sociaux ? En mars 2024, 125 députés de la majorité présidentielle avaient en effet appelé à « avancer sur ce sujet au niveau européen ». Leur demande n’a pas encore abouti, mais on peut compter sur l’extrême centre pour faire de la censure des discours à contre-courant l’une des priorités des temps à venir.

En attendant, on a appris que l’Élysée « garde un œil sur un courant libertarien pro Javier Milei » qui se développe sur le Net. France Info évoque des influenceurs « souvent teintés de racisme, qui critiquent le système, estiment qu'on paie trop d'impôts, suivis parfois par des dizaines de milliers d'abonnés ». Bouli ferait-il partie de ces quelques comptes qui « préoccupent au sommet de l'État » ? Possible. Ce serait cependant prêter au bonhomme de neige un pouvoir que lui-même ne pense pas avoir. « Une influence politique ? Manifestement non, si je m'en tiens à la manière dont la France est gouvernée », observe-t-il. Pas faux.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

9 commentaires

  1. Libération auto-détenteur de la vérité enrage , La Pravda française ne supporte pas les dissidents . Humour , dérision et sens critique ne font pas bon ménage avec la doxa .

  2. Tous les vrais humoristes ne peuvent être que de droite (même s’ils prétendent le contraire). La gauche se prétend trop sérieuse pour faire un humour décapant et, surtout, auto-dérisoire. Ce qui fait que l’humour dit « de gauche » ne fait rire personne et que les radios sont obligées de passer derrière des enregistrements de rire forcé pour faire plus vrai.

  3. Il m’est arrivé de regarder un moment ce film « La Boum » du début des années 1980. Bon, c’est un milieu de bourges et la fifille est un peu dans les clous mais je regarde, comme d’habitude, un peu au delà des images pour constater que notre environnement socio-politique s’est gravement dégradé, c’était un autre monde, et il faudra des ouvrages pour décrire comment nous en sommes arrivés où nous sommes.

    • J’ai élevé mes enfants sans TV, ni radio, ni twitter, ni tiktok, ni jeux vidéos, ni gaspillages quelconques en produits à la mode, sans intérêt à mes yeux. Nous vivons dans le même bonheur d’amour et de paix familiale instauré par nos ancêtres, il y a …des siècles! Comme moi, ils ont été premiers de classe et assument de hautes responsabilités professionnelles très rentables!! Personne ne nous obligera à vivre comme la majorité en dérive. C’est simple comme Bouli.

    • Qu’est ce que l’impôt déjà ? La contribution de chacun pour l’intérêt général .Quand la société n’est plus homogène, le contrat est rompu . Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles , lorsque l’impôt sur le revenu et les différentes caisses ont été créée , la société français avait un visage totalement différent . On ne peut appliquer de vieilles recettes à la France avec des ingrédients totalement différents. Il faudrait faire comme avec les vieilles chaines hifi , lorsque l’on veut faire passer un flux numérique à travers un ampli analogique on utilise un convertisseur . Il faudrait que les petits hommes gris de Bercy se bougent un peu et fassent preuve d’imagination au lieu de taxer toujours les mêmes par fainéantise d’esprit . c’est si facile de prendre toujours aux mêmes . Le problème est qu’à leur tête , ils ont souvent des idéologues de gauche ! Souvent des socialistes de l’argent public pas cher ! Tel Macron qui se revendique socialiste au départ ;

  4. certains comme BOULI prennent comme enseigne un bonhomme de neige, d’autres la défécation lors d’une crise de gastro.

  5. Tempête dans un verre d’eau. Il est des vérités qui ne sont pas bonnes à dire, n’en déplaise à la presse de gauche.

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