Bienvenue dans la jungle des normes administratives

lumière ampoule

Le voyage de TF1 dans le monde des normes administratives a laissé le contribuable dubitatif. Trois jours de formation pour changer une ampoule en mairie. Chacun de sourire... Normalement, tout un chacun maîtrise la technique.

Sur X, des internautes dénoncent la présentation simpliste, voire populiste, du sujet. De manière anormale, le journaliste aurait omis de préciser que l'apprentissage global consiste en une formation aux risques électriques. Il ne serait pas rare que des usagers s’électrocutent au cours de cet exercice de haute voltige à fort voltage. Toujours sur X, l'un des rescapés témoigne. À la lueur d'une bougie, le détracteur du reportage de TF1 déplore son orientation quasi complotiste.

Complexification inattendue de la norme mise en lumière par le journaliste : petit culot ou gros culot, les ampoules ne font pas appel au même enseignement. Simple formation pour les premières, certification à renouveler tous les trois ans pour les autres. Le préposé a pu oublier dans quel sens tourner l'ampoule. Vissée à l'envers, le conseil municipal se tient dans la pénombre. Ambiance propice aux pires tractations et diverses enveloppes glissées sous la table. En certaines mairies, des employés furent formés à court-circuiter le réseau électrique du bâtiment. Trois jours pour comprendre comment obscurcir les budgets alloués aux associations. Le travail exige quelque compétence.

Les images nous emmènent dans les profondeurs du Code du travail en milieu hostile. Selon le journaliste en charge de l'exploration, débrancher une machine à laver nécessite également un diplôme « maison ». Une explication par un spécialiste verra le novice maîtriser le maniement de la prise. Dans un sens : elle marche. Dans l'autre sens : elle marche plus. Idem pour l'interrupteur de la salle des mariages. Jour/nuit. Jour/nuit. Sur demande, Jacquouille la fripouille intervient pour former le débutant. Un maire interviewé en plein jour déplore la surenchère législative en vigueur : « Les normes succèdent aux normes et les anciennes ne disparaissent pas toujours. »

« La preuve par l'image », claironne la voix off du reportage. Un Code du travail aussi épais qu'un rapport du GIEC. 3.818 pages. Code du commerce : 3.535 pages. Les chiffres pleuvent. Depuis 2002, ce dernier s'est épaissit de 364 %. Celui sur l'environnement de 653 %. Les livres ne passent plus les portes des administrations. Élargir les encadrements suppose de se conformer à des normes notifiées dans le livre que les porteurs ne parviennent pas à faire entrer dans le bureau. Le brûler dispenserait de la formation aux ampoules. Tout remettre à plat. Lifting de jeunesse pour les poussiéreuses mesures. En attendant celui qui sauvera de la noyade bureaucratique les diverses institutions touchées par le phénomène, l'ensemble de l'édifice normatif continuera de coûter, chaque année, 60 milliards d'euros aux entreprises. En deux minutes, TF1 nous a mis au courant. Comme quoi...

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Oh oui ! Tout remettre à plat ! Tout vider ( les fonctionnaires dédiés aussi ) et refaire en simple ( « comme ma concierge parle »)

  2. Voyez ce qu’a dit Klaus Schwab. « Vous n’aurez rien et vous serez heureux ». On y arrive tout doucement… nous policer, surveiller, conditionner à ne plus rien avoir, ni en biens, ni en paroles, ni en pensées. Nous ne serons plus LIBRES et ne pourrons plus rien décider de nous-même. 1984 de Orwell : on y va.

  3. Il est pourtant évident, compte tenu des milliers de victimes dues chaque mois aux changement d’ampoules, qu’une règlementation s’imposait!

  4. Donc, il va y avoir une formation légère pour les petits culots, et une plus sérieuse pour les gros culots.
    Mais les barres de néon ???

  5. La formation continue: une manne qui frise l’escroquerie, qui en fin de compte est payée par le contribuable. Où passe ce fric de dingue: en partie ici.

    • NON ! Une mane qui EST une escroquerie. Sachez être véridique et cessez d’avoir peur des qualificatifs même s’ils vexent et blessent

  6. Il en est de même dans les Armées. Un militaire n’a plus le droit de changer lui-même une ampoule, déjà qu’il ne dispose plus d’ampoules de remplacement, ni de monter sur une échelle dans son service. Il doit faire appel par l’intermédiaire de papiers administratifs à l’organisme militaire (Base de défense) qui gère sa plateforme et qui se trouve à plusieurs kilomètres, pour que celui-ci diligente une personne qualifiée pour remplacer la dite ampoule. Des jours, voire des semaines passeront avant que ce petit travail soit effectué. On marche sur la tête ! Voilà où on en est aujourd’hui.

  7. Comme d’habitude à la lecture de Jany Leroy on se tord de rire. Malheureusement ces informations kafkaiennes montrent jusqu’à quel degré de stupidité notre administration en est arrivée, à grands coups d’application, entree autres, du stupide principe de précaution. Lequel néanmoins reste à géométrie variable, la justice pouvant décider qu’en attendant sa mise en examen le porteur de deux couteaux et ayant explicitement émis des menaces soit relâché dans la nature. Nous sommes dans une France en folie.

  8. L état nous prends vraiment pour des c….. faire un stage pour changer une ampoule et pour être ministre pourquoi ne pas faire de stage et sortir à la retraite seulement et pour tous le retraite a 64 ans comme tout le monde

  9. Il y eut en son temps le fabuleux « les 12 travaux d’Asterix » dont la fameuse scène d’anthologie où Asterix semme la panique dans un bâtiment administratif… quel délice mais aussi quel ancienne caricature qui ne cesse d’enfler jusqu’à… l’explosion ?

  10. « Les livres ne passent plus les portes des administrations. Élargir les encadrements suppose de se conformer à des normes notifiées dans le livre que les porteurs ne parviennent pas à faire entrer dans le bureau. » Excellent résumé de notre folie administrative. Le pouvoir rend fou, mais quand c’est l’administration qui l’usurpe, on touche au délire.

  11. Pour avoir été confronté aux problématiques de réseaux électriques et formé aux risques inhérents aux manipulations sur une installation électrique, je comprends que l’on veuille éviter des accidents trop souvent lié à l’habitude d’une opération que l’on fait chez soi. Mais de là à envoyer dans une formation aux risques électriques, avec une habilitation à renouveler tous les 3 ans, l’ensemble du personnel d’une administration, il y a une juste limite à trouver. Dans le cas du remplacement d’une ampoule, une procédure écrite par un électricien habilité suffit largement car bien souvent on ne pense pas à couper l’alimentation sur le circuit concerné.

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