Aretha Franklin : le génie sans forcer
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Aretha Fanklin n’aurait pas dû mourir. À 73 ans, il y a seulement trois ans, elle arrivait sur scène face à Obama, sa femme et tout un parterre de personnalités, s’asseyait au piano et collait toute la salle au plafond. Voix intacte, musicalité impeccable, swing étonnant… Les yeux fermés, c’était l’Aretha de 18 ans qui chantait. 75 millions de disques au compteur, classée en seconde position des Afro-Américains les plus connus au monde après Martin Luther King. Aretha Franklin avait le talent spontané. Un phénomène rare. Une manière naturelle d’envoyer les notes. Comme si elle parlait. Comme si elle ne pouvait s’exprimer que de cette manière. La musique était son langage. Sa langue natale.
Ses chansons ont accompagné l’adolescence de la génération des années 60/70. Et plus encore. L’empreinte laissée est indélébile. Avec Otis Redding, James Brown, Stevie Wonder, Fats Domino, Ray Charles, Wilson Pickett et tant d’autres, elle faisait partie intégrante de ce vivier hallucinant de talents tous plus magnifiques les uns que les autres. Un temps rêvé où les artistes ne se battaient pas dans les aéroports. Ne nourrissaient aucune agressivité les uns vis-à-vis des autres. Se contentaient de chanter et nous enchanter. Unanimement.
Aretha Franklin avait la grâce. Et grâce à elle, nous avons été transportés à chaque fois dans une légèreté, quelque part entre ciel et terre, dans une poésie, un flottement magique. Le message était dans sa voix, dans sa façon d’envelopper les mots d’un fin voile de sucre et d’acide mélangés. Le yin et le yang en une seule lampée. Le bien le mal réunis. Grandeur et misère humaines exprimées avec l’aisance de celui qui n’a pas la prétention de lancer un message. En toute humilité, l’artiste chantait. Aretha, fallait pas t’arrêter.
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