Après François, un « besoin d’unité et d’apaisement »

Si Curie, fidèles, clergé sont en prière, la question anime en coulisses toutes les conversations : quel pape pour succéder à François ?
À Rome, depuis le décès du pape François, l’heure est au recueillement. Depuis ce mercredi, et pour trois jours, les fidèles peuvent désormais venir prier sur la dépouille du Saint-Père qui a été transférée de la maison Sainte-Marthe à la basilique Saint-Pierre. Samedi matin, 26 avril, auront donc lieu les funérailles pontificales sur le parvis de la basilique avant que le corps de François ne soit inhumé à Sainte-Marie-Majeure, selon le souhait exprimé dans son testament.
« 1,4 milliard de catholiques attendent qu’on leur donne le meilleur pape », a déclaré le cardinal François Bustillo. L’évêque d’Ajaccio, apprécié du pape François qui l’avait créé cardinal en 2023, insiste sur l’importance de maintenir une démarche évangélisatrice vers les périphéries, chères au pape défunt, mais tout en notant qu’il faut aussi « évangéliser les centres ». Comme si un besoin de rééquilibrage se faisait sentir. On se souvient, en effet, que François n’appréciait guère la vieille Europe et qu’il préférait voyager à travers le monde dans les pays de tradition chrétienne plus récente. Le cardinal corse qui a eu le privilège d’accueillir l’homme en blanc sur son île, il y a à peine quelques mois, connaît les enjeux des vieilles sociétés européennes en proie à une déchristianisation traumatisante pour l’Église. On comptait 400.000 baptisés par an, en France, au début des années 2000, un chiffre qui a été divisé par deux en 25 ans.
« L’Église doit aussi déployer son action à partir des fondamentaux de la foi »
Monseigneur Dominique Rey, évêque émérite de Fréjus-Toulon, insiste auprès de BV sur « le défi pour l’Église de retrouver une unité » pour « sortir des communautarismes et des entre-soi ». Pour l’évêque, « il faut redécouvrir le prophétisme de l’Église qui est l’avenir du monde, c’est toute l’actualité de ce que l’Église peut apporter à notre société qui souvent manque de perspectives ». L’institution doit marcher sur deux jambes : « La présence de l’Église doit être incarnée à travers une pastorale », on retrouve ici aisément l’héritage du pape François, dans « son souci des pauvres, de la fragilité, son attention aux périphéries ». « L’Église doit aussi déployer son action à partir des fondamentaux de la foi qu’il nous faut rappeler pour prendre de la hauteur, de la transcendance », rappelle Monseigneur Rey, qui insiste : « Ce que le peuple chrétien et l’humanité attendent de l’Église, c’est qu’elle l’aide à avoir une vision, une espérance. »
Auprès de BV, Laurent Dandrieu, journaliste chez Valeurs actuelles, insiste lui aussi sur « le grand besoin d’unité et d’apaisement ». « Le pape François laisse l’Église dans un état de division qu'elle n’a plus connu depuis les années 60. » Ce fin connaisseur des affaires religieuses porte un regard réservé sur le pontificat, estimant que les cardinaux vont chercher « de la stabilité » après un pontificat dont « tout le monde sort essoré ». Beaucoup de lecteurs de BV se reconnaîtront sans doute dans cette image, tant les polémiques et les déclarations fracassantes de François furent légion. « Après un pontificat avec une gouvernance très autoritaire, avec une communication très difficile à suivre, les cardinaux vont chercher quelqu’un de plus doux, bienveillant, aimable, quelqu’un de moins compliqué », analyse Dandrieu. À ce titre la chaleur méridionale du cardinal Aveline, archevêque de Marseille, en fait un des papabile tout trouvé.
« Ce qui attire aujourd’hui les jeunes, ce n’est pas un discours politique, horizontal »
Laurent Dandrieu estime que, dans ce besoin d’unité et d’apaisement, une personnalité « plus à l’épicentre des sensibilités ecclésiales » pourrait émerger. « En prenant de la hauteur, on est capable de trouver des lieux de dépassement des tensions entre différentes sensibilités », souligne, lui aussi, Mgr Rey. Autre point soulevé par le journaliste : « Cesser les clivages très forts et aller vers un pontificat plus spirituel serait un bon moyen de réunifier l’Église, car ce qui attire aujourd’hui les jeunes, ce n’est pas un discours politique, horizontal, il y a une vraie soif de spiritualité, un appétit de surnaturel. » En témoignent les 17.800 baptisés cette année, lors de la nuit de Pâques.
« On voit des jeunes qui cherchent un cadre, un sens, une transcendance, une sacralité », constate Monseigneur Rey. Pour l’évêque, il faut « considérer que l’Esprit saint parle à travers ce rebond des catéchumènes » et qu’il faut ainsi « prêter attention à des postures nouvelles : la beauté de la liturgie, donner des repères clairs dans un contexte de très grandes confusions, que ces jeunes soient intégrés dans des communautés qui les accueillent ».
Trouver un pape spirituel qui fera repartir l’Église sur les chemins de l’évangélisation à partir d’une base unifiée. Tout un programme pour des cardinaux qui doivent élire l’un d’entre eux en quelques jours alors qu’ils ne se connaissent pas. Mais l’Esprit veille.

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Ne vous inquiétez pas : le Saint Esprit partage avec mon trisaïeul (qui a fondé la République … intérimaire, en attendant le retour du roi ; qui a canonisé Jeanne d’Arc ; et qui a aboli l’esclavage, ce qui m’autorisa, lors de la visite de Christine TAUBIRA à Angers, le vendredi 25 octobre 2013, à la saluer en ces termes : « C’est d’autant plus pour moi un honneur de vous accueillir, que c’est mon trisaïeul qui a affranchi le vôtre ») un solide sens de l’humour.
Que l’on en juge :
Acte 1 : Le Cardinal Robert Sarah étant né le 15 juin 1945 en Guinée, il aura donc 80 ans le 15 juin 2025, postérieurement à l’ouverture du conclave, le mois prochain.
Acte 2 : le Pape François a été hospitalisé du 14 février au 23 mars 2025 pour une double pneumonie, les cardinaux s’abattant à Rome, comme un vol de palombes passe les ports pyrénéens.
Acte 3 : Le Pape François exprime sa gratitude envers son infirmier, Massimiliano Strappetti, en lui disant :
« Merci de m’avoir fait retourner sur la place ». Cela faisait référence à son ultime tournée en papamobile sur la place Saint-Pierre, où, après la bénédiction Urbi et Orbi, il avait fait un tour en papamobile, bénissant des fidèles pendant environ quinze minutes. Suite logique : un AVC à 5h 30, chute dans le coma, décès à 7h 35.
Acte 4 : Météo marine : avis de grand frais N° 61 sur la Chapelle Sixtine entre le 5 et le 10 mai 2025.
Ce pape aura à l’intérieur de l’Eglise Romaine aura fait oeuvre de destruction, un peu comme macron pour la FRANCE.
Alors on n’est pas sorti de l’auberge!
Dès lundi j’ai réagi après l’annonce du décès du pape, ne supportant pas la saturation devant le déchaînement médiatique, tous médias confondus. Je suis aujourd’hui rassurée de constater que je ne suis pas seule à échapper à la généralisation des éloges, des commentaires, des témoignages exprimés de façon inorganisée et irréfléchie.
Un seul commentaire à propos du choix du nom « François ». La prière pour la paix de Saint François d’Assise rassemble, à mes yeux, tout ce qui peut inspirer le croyant, humble, généreux et confiant.
Espérons déjà que le prochain Pape ne soit pas pire ! Personnellement je verrai bien un cardinal asiatique prendre la place, un peu pour jouer le même rôle que St Jean-Paul II vis-à-vis de l’URSS. Je n’oublie pas la trahison de Bergoglio qui a contraint l’Eglise clandestine de Chine à se dévoiler et à se soumettre à l’Eglise Officielle de Chine nommée par l’Etat. Sans autre résultat que de la livrer à la dictature communiste chinoise ! Sinon, un Pape Africain serait aussi une bonne idée. Le pire serait un autre cardinal « progressiste » voire islamo-gauchiste adulé par les athées et les anticatho, comme Bergoglio à ses débuts avec ses positions immigrationnistes et pro-LGBT… Ensuite, il les a déçus en revenant aux dogmes catholiques sur l’IVG ou l’euthanasie…