Angela a compris. Et Wauquiez ?
Elle a tenu longtemps dans cette fameuse troisième voie centriste, entre le socialisme moribond et la droite dure qui monte.
Mais la diabolisation qui marchait depuis quarante ans avec l’utilisation des vocables « extrême droite », « fasciste », voire « nazi », ne parvient plus à contenir cette dernière. La chancelière allemande a décidé de passer la main au terme de son mandat, dans deux ans...
Le vieux monde monarchique s’est écroulé entre 1789 et 1945 sous la poussée d’un socialisme multiforme. Ce monde-là s’écroule aujourd’hui.
Ses combats sont obsolètes dans un contexte social où dominent le tertiaire, les applis, et le télétravail. Et l’effort de la gauche pour les remplacer par une lutte âpre contre la morale de papa, la consommation de viande ou l’existence de frontières étanches, non seulement n’a pas déchaîné l’enthousiasme, mais a dressé un à un les peuples contre elle.
Comme jadis au temps des châteaux forts, les peuples cherchent aide et protection auprès de chefs décidés à mettre police et armée à leur service.
Ces chefs sont « populistes », et alors ?
Le peuples de l’Est et du Sud disent à la gauche, qui a constellé la planète des plus grands totalitarismes, qu’elle peut désormais garder ses leçons de morale.
Emmanuel Macron l’a compris, et l'a dit, lors de son voyage à Bratislava en Slovaquie : "Les nationalistes sont là, ils ont déjà gagné."
Mais Laurent Wauquiez, interviewé le 30 octobre sur BFM TV au sujet de l’opportunité, pour lui, de changer de stratégie après toutes leurs victoires, s’est contenté de rabâcher le texte récité par tous les UMP - puis LR - depuis dix-sept ans : "C’est parce qu’on ne comprend pas le peuple qu’il vote populiste."
La réalité est qu’à LR, « on » comprend très bien - à bac plus 10, quand même ! -, mais « on » ne veut pas faire ce que demande la majorité des citoyens. Ce n’est pas de la bêtise, juste une immense lâcheté.
Orbán, Salvini, Trump, Poutine se sont levés avec courage, quoi qu’il puisse leur en coûter en termes de réputation, contre la nouvelle doctrine de la gauche mondiale, cocktail de progressisme sociétal et d’écologisme intégrale.
Fillon aussi avait pris des positions courageuses. Ce n’est pas le peuple qui l’a évincé, lui qui, au contraire, est venu, dans le vent et la pluie, lui crier son soutien au Trocadéro.
Quand Marine Le Pen dit au JDD, le 28 octobre, que "la ligne de Marion Maréchal, c’est celle de la droite de Laurent Wauquiez" et qu’"elle doit prendre LR", elle ne le dit pas au hasard. Un récent sondage du Point donne 44 % d’opinions favorables pour Marion Maréchal auprès des sympathisants LR, et révèle qu’elle est leur troisième personnalité préférée, devant Wauquiez.
Ce dernier n’a-t-il pas compris qu’il lui faut changer de stratégie ou disparaître ? Ou guigne-t-il, en protestant de sa vertu anti-populiste, une place auprès de Macron quand, ayant épuisé les charmes des « ralliés » de la première heure comme Philippe, il aura besoin de troupes fraîches ?
Dans ce cas, il aura été clairement démontré que la mirobolante troisième voie qui connut tant de beaux jours sous la forme de la démocratie chrétienne ou de la social-démocratie est bien devenue une impasse.
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