Accusé par Mediapart d’être proche de l’extrême droite, un conseiller du gouvernement démissionne

Capture d'écran ©RMC
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Il était l’un de ces jeunes conseillers comme il en grouille des dizaines au sein des ministères. Alexis Bétemps avait décroché son poste en octobre 2023. « J'ai le plaisir de vous annoncer ma nomination en tant que conseiller discours et prospective auprès d'Olivier Véran, ministre chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement », avait-il alors écrit, sur sa page LinkedIn, pas peu fier. Il était, depuis, conseiller de Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement. Inconnu du grand public, le trentenaire ne s’attendait sans doute pas à faire, un jour, l’objet d’une enquête de Mediapart. C’est pourtant ce qui vient de lui arriver.

Un procès en « extrême droite »

Entre deux papiers haineux sur CNews, le site d’extrême gauche s’est, en effet, penché sur le profil du discret conseiller. Et ce qu’il a découvert l’a sidéré. Des articles écrits pour le média Russia Today, des retweets de Julien Rochedy ou Florian Philippot, des posts hostiles au Parti socialiste… Il n’en fallait pas plus à Mediapart pour bombarder le jeune homme « relais de l’extrême droite sur les réseaux sociaux ». Il lui est également reproché un tweet datant de 2015 évoquant le sujet, alors naissant, des migrants, « thème apolitique par excellence, qui rend impossible toute nuance critique et substitue les bons sentiments à la réflexion ». Plutôt bien vu, mais absolument intolérable d'un point de vue islamo-gauchiste.

En quelques clics, on trouve également d’anciens articles du sieur Bétemps écrits en 2017 pour le site catholique Aleteia. De quoi alourdir encore son « casier judiciaire ». Il y faisait la critique de la politique mémorielle d’Emmanuel Macron, évoquait les aspects positifs de la colonisation de l’Algérie, dénonçait l’emploi de l’expression « violences policières ». Comble de l’horreur, le jeune diplômé de Sciences Po Paris y racontait sa conversion au catholicisme et son baptême à venir… On imagine l’effroi des scribouillards de Mediapart à la lecture de ces pages !

Une nouvelle victoire pour Mediapart

Ces derniers auraient, hélas, eu gain de cause et obtenu la tête du trentenaire. « Avant même d’avoir été publiée, une enquête de Mediapart sur le CV caché du conseiller "discours et opinion" de la porte-parole du gouvernement a provoqué sa démission, ont-ils ainsi annoncé fièrement, le 2 avril. Il dit avoir évolué, tout en refusant l’étiquette de "repenti". » Contacté par BV, le cabinet de la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, n’a pas été en mesure de confirmer l’information. Alexis Bétemps, lui, a jugé bon de basculer son compte X en mode privé et demeure, depuis, aux abonnés absents.

De quoi cet épisode est-il le nom ? Avant tout, d’une chasse aux sorcières médiatique dont le but est la mise au ban de tous ceux qui auraient des liens, aussi ténus soient-ils, avec « l’extrême droite ». Jean-François Achilli hier, Alexis Bétemps aujourd’hui. Mais, au-delà du sectarisme quasi pathologique de quelques pseudo-enquêteurs, c’est surtout la terreur intellectuelle qu’ils parviennent encore à semer qui ne laisse d’étonner. Comment se fait-il qu’en 2024, alors que la gauche morale n’a jamais été autant discréditée, certains acceptent encore de s’excuser, voire de démissionner après avoir été mis en cause par des militants du Monde ou de Mediapart ? Le conseiller débarqué n’avait rien à se reprocher (si ce n’est, éventuellement, d’avoir renié les idées qui étaient les siennes en échange d’un poste de conseiller en Macronie). À tout prendre, Alexis Bétemps aurait dû accueillir avec le sourire les accusations portées contre lui. C’est, aujourd’hui, une marque de qualité que d’être attaqué par l’extrême gauche haineuse.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 05/04/2024 à 23:05.
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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

22 commentaires

  1. C’est ce qui pouvait arriver de mieux à Alexis Bétemps. Il faut se rappeler que cela s’est mal terminé pour les pauvres qui sont restés jusqu’au bout sur le Titanic… Welcome back Alexis. Mais qu’était il aller faire dans cette galère !!!

  2. quand je lis tout cela cela me rappelle la deuxième guerre mondiale , les purges staliniennes la gestapo qui cherchait les gens, les dénonciations…..et médiapart….

    • Nous y sommes et allons le vivre sans tarder , déjà oser penser et pire exprimer des doutes à contre sens du pouvoir en place est susceptible d’amendes et même d’emprisonnement , si la police politique n’existe pas officiellement elle sévit bien réellement , mais les moutons français sont contents , cocus mais contents comme dans la chanson ,les bonimenteurs Emmanuel , Gabriel et tous ceux soumis sans amour propre ni personnalité savent les endormir , les hypnotiser , tout flatteur vivant aux dépends de ceux qui les écoutent .

  3. Rien de plus écoeurant que ce panier de crabes..et .attendons que Médiapart soit sa propre prochaine victime., ce qui ne serait que justice.

Commentaires fermés.

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