À Amilly, un club de foot patriote et made in France

À Amilly, commune d’un peu plus de 10.000 âmes au cœur de la forêt montargoise, dans le Centre-Val de Loire, l’ancien patron des jeunes du Rassemblement national et actuel leader de l’opposition au conseil régional, entend faire vivre le made in France et les valeurs patriotes au sein du club de foot qu’il dirigera, d’ici quelques semaines. De retour du MIF Expo (le salon du Made in France) qui se tenait les 6 et 7 mai à Paris, Aleksandar Nikolic est plus que jamais déterminé à faire de son club un exemple pour l’ensemble du foot français.

C’est en juin prochain qu’Aleksandar Nikolic, passionné de sport et « enfant adoptif » d’Amilly, succédera à l’actuel président du club de foot de la commune, Olivier Roulland. Un club « mythique » dans une ville elle-même référence régionale en matière de sport, qui compte près de 500 licenciés et plus de 30 équipes jouant en Régionale 1. C’est sur ses pelouses que se sont formés Patrice Loko, meilleur buteur de L1 à Nantes puis joueur du PSG, ou encore Gaëtan Huard, qui a évolué à l’Olympique Marseille puis aux Girondins de Bordeaux. Une herbe encore fraîche sur laquelle Aleksandar Nikolic compte marcher, à la suite de ces grands joueurs qui incarnent les valeurs qu’il souhaite voir défendues dans les vestiaires comme dans les tribunes : la courtoisie, le respect, l’amour de son territoire et de son pays, la fidélité et l’amitié.

Et cela passe d’abord par le fait de « porter concrètement ces valeurs » grâce à un tout nouveau maillot made in France (voir illustration), élaboré par une marque installée depuis 2019 à Perpignan, Le Maillot français, fondée par LCS Groupe (La Crémerie Sérigraphie), un atelier de personnalisation et fabrication française de textile. Une marque de sport « écoresponsable » au cœur du fief RN des Pyrénées-Orientales, de quoi rappeler symboliquement les positions localistes du maire Louis Aliot. « Le bleu-blanc-rouge sur les manches et cols fait référence au maillot de l’AS Saint-Étienne dans les années 70 et qui avait marqué la France, on veut jouer le côté "Allez les verts !" car nous souhaitons aussi incarner l’écologie », fait remarquer Aleksandar Nikolic à BV. Car au-delà du patriotisme, pour incarner le made in France, c’est aussi la protection animale (avec une louve comme symbole sur le maillot) et la souveraineté que veut mettre en valeur le club. « Aujourd’hui, malheureusement, beaucoup de gens s’intéressent au foot, 40 % des moins de 30 ans, mais le foot n’a pas une bonne image, car ils déplorent que les clubs soient juste des entités financières. Nous, on veut se démarquer et incarner quelque chose de différent, défendre des valeurs nobles : la protection animale, l’emploi en France, la courtoisie, le respect, et l’idée qu’un autre football est possible. »

Mais alors qu’ils souhaitent développer d’autres produits made in France, le futur président nous fait part des limites de ce secteur : « Les survêtements n’existent pas en made in France, il faudrait commander en Chine. Alors, on va partir plutôt sur des produits dérivés comme des gourdes à l’effigie du club ou encore des écharpes pour nos supporters, et faire des prix réduits avec des partenaires avec les membres du club afin de lutter contre l’inflation. »

Des décisions qu’Aleksandar Nikolic ne veut pas voir confondues pour autant avec son engagement politique : « Mon projet n’est en rien lié au RN. D’ailleurs, notre gardien est l’adjoint au maire LR d’Orléans ! » Pas, non plus, avec une volonté « identitariste » : « Le football doit participer au vivre ensemble, nos joueurs seront sélectionnés pour leur talent et leur attachement à notre pays, pas leur couleur de peau. Le tout est qu’ils se sentent français et en incarnent les valeurs. Nous souhaitons surtout nous opposer aux revendications communautaires. » Une volonté du futur président bien louable, eu égard à la poussée inédite de revendications communautaristes dans le milieu du sport.

Prochaine étape les dimanche 13 mai et 4 juin, dates où les patriotes du club d’Amilly joueront deux matchs décisifs pour espérer monter en Nationale, un élan nécessaire au développement du club et à la réalisation de ses projets : des équipements made in France, des joueurs made in Amilly.

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