Venezuela : le bras de fer entre Maduro et l’opposition !

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À une semaine de l’élection de l’assemblée constituante, projet du président Maduro pour tenter de contourner l’opposition majoritaire au Parlement, après le succès la semaine dernière du vote organisé par celle-ci (plus de 7.6 millions d’électeurs sur un corps électoral de 19,5 millions, dont 98.3 % d'entre eux ont exprimé le rejet de ce projet), la grève générale de jeudi dernier, d’autant plus suivie que nombre de secteurs sont déjà paralysés par de graves pénuries, les tensions redoublent, non seulement à Caracas, mais aussi dans tout le pays qui est, depuis le 1er avril, en situation de guérilla permanente. Il n’y a plus, désormais, une seule journée sans son lot de barrages, de manifestations et d’échauffourées avec les forces de police. Avec, à ce jour, un bilan particulièrement lourd : plus de 100 morts !

Forte de son succès populaire, la coalition de la MUD (Mesa de la Unidad Democrática) vient d’annoncer « 48 heures de grève civique » en milieu de semaine et, surtout, à la veille de l’élection de l’assemblée constituante, une marche le vendredi 28 juillet pour montrer "que nous ne voulons pas de l'assemblée nationale constituante", a déclaré le député de l'opposition Simón Calzadilla.

Sur le plan international, ce ne sont pas les déclarations à l’emporte pièce de Donald Trump annonçant "des menaces de sanctions économiques fortes et rapides" qui pourront faire reculer le pouvoir. Bien au contraire... Plus mesurés mais cependant bien impuissants pour l’instant, les pays du Mercosur (Mercado Común del Sur, constitué de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, dont le Venezuela est suspendu depuis fin 2016) ont officiellement demandé à Maduro d’abandonner ce projet d’assemblée constituante et le rétablissement de l’État de droit !

Il est peu probable que toutes ces déclarations puissent avoir un quelconque impact sur les décisions d’un président arc-bouté sur son pouvoir et toujours soutenu - et c’est une des clefs essentielles - par les forces armées. Et ce n’est pas ce qui aura constitué (les tenants et aboutissements de cette affaire sont encore à définir) une parodie de coup d’État, il y a trois semaines, avec un hélicoptère volé et des grenades lancées sur la Cour suprême et ce, sans aucun blessé, qui laisse augurer une possible rébellion militaire...

La solution à cette terrible crise vénézuélienne pourrait se trouver en fait à... La Havane !

Accompagné d’un certain nombre de dirigeants d’entreprises, Juan Manuel Santos, le président colombien, vient de se rendre à Cuba. Depuis l’accord de paix signé avec les FARC, dans lequel les Cubains ont joué un rôle important, les relations entre ces deux pays sont en effet au beau fixe.

Lors de son entretien avec le président Raúl Castro, la situation à Caracas a été abordée. Si les enjeux sont nombreux pour Bogota (flux migratoire constant, dégradation des échanges, conflits de frontières du fait de l’instabilité sociale et politique), ils le sont plus encore pour La Havane : en cause de multiples « partenariats » essentiels à sa survie économique et à son influence géopolitique.

D’autant que beaucoup l’ignorent ou feignent de l’ignorer : le blocus existe toujours entre les USA et Cuba...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:55.
Jean-Marie Beuzelin
Jean-Marie Beuzelin
Écrivain et journaliste

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