Top ! Surtout ne sauvez pas la droite : elle n’existe pas…

En ces jours étranges de fin d'été 2017, on observe de grandes manœuvres d'états-majors : au FN, au PS et aux LR, le bal des ambitions des apparatchiks est ouvert. Aux LREM, RAS : pas de programme, pas de thèmes, pas de cap, pas de figures identifiables. C'est le degré zéro de la politique, à ceci près que ce régiment de godillots a réussi une seule chose : la fusion effective et opérationnelle de l'UMPS. Avec des ministres dits de droite et des ministres de gauche (socio-libéraux). Et un glacis de députés LR "positifs", des centristes ; et des "société civile" qui sont n'importe qui sans expérience ni idées, mais capables de payer un droit d'entrée.

Un pôle européiste et donc socio-libéral s'est effectivement constitué. Et il est massif. Il est néanmoins plus que vraisemblable que ce décor de carton ne résistera pas aux tempêtes sociales bien réelles qui se profilent sur l'horizon. Le besoin urgent des Français de cesser de souffrir toujours plus. On m'objectera sans doute que je suis un oracle de malheur, et que si les Français se sont tenus jusqu'ici, ils sont suffisamment égarés, abstentionnistes, dégoûtés, ou "panemetcircenssifiés" pour continuer à se déliter sans moufter. Comme la grenouille qui, dit-on, si la température de l'eau n'augmente que très lentement, se laissera bouillir sans avoir bondi hors de la casserole.

Bien sûr, la "droite" peut estimer qu'en 2022 "cette-élection-imperdable-de-2017", cette fois-ci, elle l'aura à sa main. Ne fût-ce que parce que la seule possibilité qui reste aux derniers Français qui votent est, comme ils le font désormais, d'éjecter le Président en place, même si c'est pour élire une photo sur Paris Match.

Or, si les Français ont élu Emmanuel Macron, ce n'est que parce qu'ils avaient peur de Mme Le Pen. Et que les LR avaient été incapables d'éjecter un homme, faux, obstiné, avide, vaniteux, qui les menait à l'abîme.

Face à l'imposture élyséenne en cours, tant sur le plan politique, économique, sécuritaire ou migratoire, il ne faut pas tenter de "sauver la droite" car elle n'existe plus, depuis trente ans, et n'existera plus jamais. La confusion mentale s'est établie après le traité de Maastricht, résolument fédéraliste, atlantiste, mondialiste et ultralibéral.

Cinq questions cardinales en effet divisent profondément l'opinion publique à "droite" comme à "gauche" :

1) Souveraineté nationale : quel type de construction européenne désire-t-on, quelle part d'indépendance doit conserver chaque nation pour rester une nation ? Souverainistes et fédéralistes sont totalement non miscibles.

2) Souveraineté populaire : quel type de démocratie (référendum, proportionnelle) veut-on instituer pour restituer une vraie République ? Les grands partis et la caste politicienne en général maintiennent le statu quo tout en promettant, depuis quarante ans, de le faire évoluer.

3) Souveraineté territoriale : qui contrôle les frontières nationales et les conditions d'entrée et de séjour sur le territoire national ?

4) Souveraineté économique : quel type d'économie et de relations sociales les Français veulent-ils pour retrouver justice et dignité sociales ? Défense de l'intérêt national, interdiction du parasitage économique, rémunérations dignes en fonction de l'utilité, la qualification, le danger, la pénibilité.

5) Rétablissement de la sécurité physique, de l'État de droit et de la qualité judiciaire.

Sur ces cinq questions cardinales, il n'y a aucune transaction possible.

Oublions notre passé, nos parcours personnels, nos réflexes et nos phobies claniques : ce n'est pas la droite qu'il faut sauver mais la France, en rassemblant tous ceux qui veulent les quatre souverainetés, le rétablissement de la sécurité et de l'État de droit. La droite actuelle a trahi ces valeurs. Et ses caciques de profession sont très divisés sur les cinq questions... Il en est même qui refusent les quatre souverainetés majeures !

La gauche est vaporisée et l'extrême gauche inquiétante. Mais les abstentionnistes, les votants-blancs, les patriotes de droite et de gauche doivent se rassembler sur ces critères de bon sens et, désormais, de survie nationale : car la nation, qui souffre ou qui décide, c'est nous. On ne peut plus attendre car Macron a déjà échoué, et il ne pouvait en être autrement.

Henri Temple
Henri Temple
Essayiste, chroniqueur, ex-Professeur de droit économique, expert international

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