Violences conjugales : les étrangers plus touchés

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Le jeudi 16 novembre 2023, le ministère de l’Intérieur a publié un rapport sur les violences conjugales enregistrées par les forces de l’ordre en 2022. Beauvau indique : « Les services de sécurité ont enregistré 244.000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021, proche du taux d’évolution annuel moyen constaté depuis 2019. »

Le document de huit pages explique cette augmentation par la « libération de la parole » ainsi que par l’« amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie ». Le fait que la société soit plus violente pourrait aussi contribuer à cette hausse, mais cela n’est pas évoqué. L’étude présente ensuite ses statistiques. Comme attendu, la majorité des victimes sont des femmes (86 %), tandis que les mis en cause sont principalement des hommes (87 %) et « les deux tiers des violences conjugales consistent en des violences physiques ». Est également précisé : « 30 % des victimes de violences conjugales ont subi des violences verbales ou psychologiques : harcèlement moral (16 %), menaces (13 %), atteintes à la vie privée (5 %) ou injures et diffamations (1 %). »

D’autres conclusions semblaient moins évidentes. Le rapport démontre que, statistiquement, les étrangers seraient plus violents que les Français. 17 % des mis en cause sont de nationalité étrangère, contre 83 % de Français. Leur part dans les violences conjugales est donc plus importante que leur part dans la population car, comme le rapporte l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), « la population étrangère vivant en France s'élève à 5,3 millions de personnes, soit 7,8 % de la population totale ». À moins que les personnes victimes de violences conjugales de la part d’étrangers soient plus enclines à le signifier à la police ou à la gendarmerie que les autres ? Le ministère de l’Intérieur ne donne pas ce type d’informations.

Les victimes étrangères seraient également, proportionnellement, plus nombreuses que les victimes françaises. Le rapport fait état de 15 % de personnes étrangères touchées par ce fléau, contre 85 % pour les victimes françaises.

Enfin, le ministère étudie la géographie de ces actes. « Les communes rurales affichent globalement moins de violences conjugales », alors que la Seine-Saint-Denis (14 ‰) est le département au plus fort taux de victimes. Le rapport souligne que « le degré d’urbanisation » aurait un impact sur ces pourcentages. Rien de plus.

Si ces chiffres donnent des informations sur ce qui se passe au sein des foyers de l'Hexagone, ils restent néanmoins très parcellaires. D’après l’enquête de victimation Genese 2021, seul un quart des victimes se tournent vers les forces de l’ordre pour dénoncer les faits. Ces données ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. La parole se libère mais le chemin est encore long.

Vos commentaires

25 commentaires

  1. La Seine-Saint-Denis, ce département modèle qu’on nous cite comme la Californie française, notre berceau de « startup-nation ». Quel beau modèle à suivre.

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