Un salarié du privé sur quatre renonce à un arrêt-maladie prescrit

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Les dépenses liées aux arrêts-maladie explosent avec, pour ceux de plus d'un mois chez les salariés du secteur privé, une augmentation de 10 % entre 2010 et 2016. De quoi préoccuper le gouvernement. Le recul de l'âge du départ à la retraite - qui est aussi celui des maladies chroniques - pourrait expliquer, pour une part, cette évolution inquiétante qui s'accompagne d'une forte augmentation du coût des indemnités journalières : les rémunérations de cette tranche d'âge sont, en effet, plus élevées.

Toutefois, selon une récente étude de l'IFOP pour l'assureur Malakoff Médéric, un nombre croissant de ces arrêts de travail ne sont effectués que partiellement (8 %), voire pas du tout (15 %). Occasion de rappeler que si ces arrêts sont un droit, ils ne sont jamais une obligation. Les dirigeants salariés et les cadres sont en tête de ceux qui limitent leurs absences, et dans les tâches d'exécution, c'est dans l'hôtellerie-restauration et le commerce que, par égard pour ses collègues, on évite le plus de manquer à son poste.

Si nous savons tous ce qu'est une grippe ou une entorse, la santé est, pour l'OMS, « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». On comprend qu'à partir de cette définition, celle de la maladie peut s’interpréter de façon extensive aux situations devant lesquelles tous les systèmes autres que la médecine, à commencer par le social, ont baissé les bras.

Les salariés du privé semblent toutefois dotés d'une constitution infiniment plus robuste que ceux de la fonction publique, puisque ceux-ci s’absentent deux fois plus ! Surtout dans la territoriale (la brigade des feuilles des Chevaliers du fiel), qui reste néanmoins battue par les hôpitaux, où le taux d'absentéisme s'établit à 13 %. Et, en huit ans, le nombre de jours d'absence par agent hospitalier a augmenté de 32 % !

Outre ceux sans affectation, il est toutefois une classe de fonctionnaires qui n'a pas besoin de "poser ses jours", et sur laquelle Gérald Darmanin vient de braquer le projecteur. Selon la Cour des comptes, parmi les 120.000 qui gagnent entre 100.000 et 200.000 euros par an, certains, dans la magistrature, les finances, les préfectures… ont des salaires trop élevés au regard de leurs missions et, à vrai dire, on n'est pas toujours certain qu'ils en aient encore une. Un peu comme les livres d'une bibliothèque : ce sont les plus haut placés qui servent le moins…

Dans le cadre de la réforme de la fonction publique, un plan de départ volontaire serait à l'étude pour ces bénéficiaires de sinécures. Ils tiendront probablement très à l'aise dans une cabine téléphonique.

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Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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