[Tribune] Macron et la transition démographique : confusion et trahison
Dans l’Union européenne, aucun État membre n’atteint le taux de renouvellement des générations. Il est vrai que l’Union européenne a trouvé la solution : l’immigration.
Le 15 septembre dernier, le président de la République s’est exprimé devant les préfets sur le thème « Défis et priorités du nouveau quinquennat et le rôle des préfets dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale ». Très bon devoir pour étudiants de Sciences Po. La déclaration était largement passée inaperçue jusqu’à ce que quelques journalistes remarquent que parmi les défis énumérés figurait « la transition démographique » associée, dans le propos présidentiel, aux flux migratoires. Était-ce une officialisation du « Grand Remplacement » ? Qui n’existe pas mais que chacun constate dans certains territoires français.
Le propos présidentiel traduit d’abord un mauvaise usage du concept de transition démographique qui a une signification précise en science démographique. Il s’agit du moment où les peuples passent d’une situation de forte mortalité et de forte natalité qui s’équilibrent à une situation de faible mortalité et de faible natalité qui s’équilibrent aussi. Or, ce qu’évoquait en fait Emmanuel Macron, c’était, outre la question de la dépendance, ce que le démographe et géographe Gérard-François Dumont a nommé « l’hiver démographique », c'est-à-dire un faible taux de natalité qui ne permet plus le simple renouvellement des générations, voire un excès des décès par rapport aux naissances. Or, cette situation caractérise le continent européen, atteint en fait de mort lente.
Dans l’Union européenne, aucun État membre n’atteint le taux de renouvellement des générations. La France en approchait, mais l’acharnement des socialistes et de leurs alliés à détruire la politique familiale française, une des rares politiques nationales qui faisait figure d’exemple, pour en faire une simple politique sociale, a entraîné une chute immédiate du taux de natalité. On notera que la mise sous conditions de ressources visait notamment à défavoriser la classe moyenne pour en réserver le bénéfice aux classes dites populaires. Décidément, la gauche fait preuve d’une logique perverse pour se constituer un électorat de substitution avec les minorités de toutes sortes depuis qu’elle a décidé d’abandonner le monde des ouvriers et des employés à leur sort.
Ce qui est curieux, c’est de constater que M. Macron semble soudain découvrir cet « hiver démographique », en fait une crise européenne dissimulée depuis des décennies. Parce que parler de démographie, c’est parler d’enfants, et parler d’enfants, c’est parler aussi de parents. Donc de famille, mot honni par les progressistes de tout poil. Sur les 27 États membres de l’Union européenne, 16 ont un solde naturel négatif, c'est-à-dire un nombre de décès supérieur à celui des naissances (Autriche, Estonie, Pologne, Slovénie, Espagne, Finlande, Allemagne, Portugal, Lituanie, Hongrie, Roumanie, Croatie, Grèce, Italie, Lettonie, Bulgarie). Les 11 autres États membres (Irlande, Chypre, Luxembourg, Suède, France, Malte Danemark, Pays-Bas, Belgique, Slovaquie, République tchèque) ont encore un solde naturel positif mais aucun n’atteint le seuil de renouvellement des générations. Pour l’ensemble de l’Union européenne, le solde est négatif depuis 2012. Bref, le Vieux Continent devient un continent de vieux (Eurostat 111/2020).
La Hongrie, sous la houlette de Katalin Novák, ministre de la Famille devenue présidente de Hongrie, a engagé une vigoureuse politique familiale, très concrète, qui a porté ses fruits. De 1,25 en 2011, le taux de fertilité est passé à 1,59 en 2020, ce qui est le taux moyen dans l’Union européenne (Countryeconomy.com 2021). Éloigné, cependant, du 2,1 qui est le taux de renouvellement de la population. Conscient de l’importance de la question démographique, le gouvernement hongrois organise tous les deux ans un sommet mondial sur la démographie où, en règle générale, les pays de l’Europe de l’Ouest brillent pas leur absence, comme si la question ne les concernait pas ! Pourtant, la démographie est la maîtresse de l’Histoire.
Il est vrai que l’Union européenne a trouvé la solution : l’immigration. Et il n’est pas rare d’entendre à Bruxelles que la crise démographique n’existe pas car il y a du « matériau humain » en abondance dans le monde. Vision sans doute partagée par Emmanuel Macron, qui fait un lien entre ce qu’il nomme à tort la « transition démographique » et les flux migratoires.
Le problème, c’est que les êtres humains ne sont pas interchangeables, tout comme les peuples. Ce ne sont pas des pions, comme les peuples ne sont pas de simples agrégats indifférenciés. Ils ont des histoires, des cultures, des langues, des us et coutumes qui diffèrent et font la richesse du monde. Le nier ou le sous-estimer est en fait inhumain. Pour redresser notre démographie, et c’est affaire de temps long, on pourrait imaginer d’audacieuses politiques familiales, de valoriser la famille et la vie plutôt que de développer une culture de mort qui tend à faire des exceptions au respect du droit à la vie humaine. Lutter aussi contre la mort politique, sociale, historique et culturelle qu’est la déconstruction des nations. Les peuples qui doutent d’eux-mêmes finissent par douter de leur droit à exister. Et sont mûrs pour être remplacés. Mais le rôle du président de la République ne serait-il pas de veiller à la pérennité de la nation ? Et l’inverse ne serait-il pas une trahison ?
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
La grève des trains prend les Français en otage
Lire la vidéo
21 commentaires
Entre la robotisation et l’automatisation de la plupart du travail autrefois manuel, entre la paix qui régnait jusqu’à maintenant en Europe depuis la 2e guerre mondiale, et les limite de ressources, il n’est que normal que la population européenne a réagit par une baisse (temporaire?) des naissance, totalement en adéquation avec la situation extérieure, comme l’auraient fait tous les espèces vivantes dans les memes circumstances.
Ce qui est totalement contre nature et totalement aberrant est de perturber ce fin équilibre naturel comme les font les nuls qui ont saisi le pouvoir dans nos pays, qui, pour un profit a court terme pour eux-memes et leurs copains goulus, détruisent a jamais l’équilibré délicat qui règne depuis des millions d’années sur le monde et sur la nature.
C’est la Mondialisation En Marche, et en France c’est la Loge du Grand Orient de France qui mène la Danse….Souhaitons que ce ne soit pas la danse du grand chaos…
N’oublions pas que Mr Véran, alors ministre de la Santé pendant le premier épisode du COVID, s’alarmait du fait que les avortements baissaient en France. Il n’avait pas de stock de masques, mais avait un stock d’immigrés, il fallait faire de la place.
Oui, vous avez raison, « la démographe est la maîtresse de l’histoire ». Tout homme d’état sensé devrait le savoir.
» l’acharnement des socialistes et de leurs alliés à détruire la politique familiale française, » Leurs alliés de droite, il faut préciser. Oui, ceux qui se cherchent un dirigeant…
La première question à se poser est pourquoi ?
Au-delà de la disparition des politiques familiales il y a l’état moral de l’Europe. Est-ce un beau cadeau à faire à un être humain que de le mettre au monde dans la situation délétère où se trouve le vieux continent… les parents ont des devoirs vis-à-vis de leurs enfants, la qualité de vie en est un des premiers. Je vous laisse faire la liste de ce qui va et ce qui ne va pas et le bilan.
Une seule réponse. Ne faites plus d’enfants. Pauvres petits. Quel avenir leur avons nous préparé? J’ai eu des enfants, mais si j’avais vingt ans aujourd’hui, je n’en aurais pas.
Bien vu, vraiment !
Les animaux régulent leur population en fonction de leur environnement, pourquoi en serait-il autrement des humains ?
Les pays dont la population a le cerveau dans la boîte crânienne et non sous la ceinture l’on peut être compris inconsciemment !
De quels pays parlez-vous?
Il serait intéressant de citer également le collectif « Où est mon cycle » regroupant des centaines de victimes de la « vaccination » qui ne sont plus fertiles ! Autre moyen de stériliser notre pays !
Qu’est-ce que ça aurait pu faire que les Européens voient les naissances diminuer sur leur continent puisque n’importe quelle machine remplace des milliers de petites mains .Le problème ,ce n’est pas qu’ils soient peu nombreux ,c’est qu’ils soient remplacés.Et qu’ils l’acceptent.
Oui mais il faut mettre tout cela en perspective avec un autre élément : si le remplacement est une évidence au regard de la baisse démographique il faut noter que ce même remplacement représente une véritable opportunité pour le système et l’hyper classe. Les gens qui arrivent doivent progressivement participer à la destruction de l’ancien monde et surtout ne sont porteurs d’aucune transmission de l’esprit des luttes ancestrales europeennes. Double chance pour les système: travailleurs dociles et sans mémoire d’un capital historique construit par l’ancienne classe ouvrière.
Le grand remplacement est voulu depuis le début on le sait
Oui mais il ne peut marcher que dans le monde rêvé de la gauche : la fourmilière où, en dehors de la reine et des soldats, tous les sujets sont interchangeables et surtout ont une pensée COLLECTIVE. C’est pour ça que les peuples finiront par se réveiller et bouter les envahisseurs hors du continent.
Je me demande s’il y a une opposition en France. A part JP Tanguy du RN. Silence sur l’immigration, silence sur la violence débridée, silence sur l’islamisme à l’école, silence sur la vente de gaz à l’Allemagne, silence sur l’auto-inflation et l’auto-suicide des sanctions à la Russie, silence ou plutôt pitoyable soumission devant les humiliations successives des USA (sous marins, gazoducs, politique belliciste avec la Russie…). L’UE attend sa mort et l’accélère même. Vite qu’on en finisse. Vite le chaos et la révolte et on verra après.
Même si le terme de transition employé par Macron est inapproprié nous avons hélas très bien compris ce qu’il voulait dire, à savoir combler le déficit démographique français par le recours à l’immigration au lieu d’une véritable politique familiale. De la même façon que l’expression transition écologique qui signifie le remplacement d’une politique énergétique basée sur le nucléaire par une autre inefficace et désastreuse basée sur les énergies prétendues propres.
E Zemmour et MLP avaient fait des propositions pour la politique familiale.
Macron , pour l’instant , il disperse les » nouveaux Français » dans les petites villes , c’est ça sa politique familiale .
comme si des hommes seuls (95% des immigrés…) pouvaient répondre à une politique familiale cohérente. Macron oublie (car il ne sait pas faire) que pour faire des enfants il faut un homme et une femme et que ce sont les femmes qui mettent les enfants au monde !
La culture, les us et coutumes, les traditions, voire, même la langue ne sont pas un argument pour les progressistes. Ces populations déplacées et implantées n’ont pas besoin de s’intégrer ou de s’assimiler. Le mondialisme consumériste se charge de leur fournir, clefs en main, une bouillie culturelle , culinaire et comportementale.