Rodéos urbains : Une Marseillaise fait condamner l’État pour inaction

Darmanin Dupont-Moretti

Toulouse, Colmar, Pontoise, Verdon-sur-Mer, Avignon, Annecy… Chaque été, le fléau des rodéos urbains s’abat inlassablement sur la France. D’abord confiné aux quartiers « populaires », le phénomène s’étend désormais aux centre-villes et zones rurales. Depuis le début du mois de juin, les graves accidents ne cessent de se multiplier. En Gironde, à la suite d’une collision entre deux motos, deux adolescents sont blessés, dont l’un grièvement. À Pontoise, début août, deux enfants ont été violemment percutés par une moto alors qu’ils jouaient sur une esplanade.

L’État devant les tribunaux

Face à la multiplication de ces rodéos sauvages, une habitante des quartiers nord de Marseille a décidé d’agir. Depuis 2012, le phénomène s’est installé dans son quartier, engendrant d’importantes nuisances sonores et une mise en danger des riverains. Elle décide donc d’alerter la police et la mairie, mais rien ne change. « [Les policiers] étaient rassurants, nous disant qu’ils étaient là. Mais ils nous ont confié que depuis l’affaire de Villiers-le-Bel [en 2007, deux adolescents trouvent la mort après une collision avec un véhicule de police], ils avaient des instructions pour ne pas intervenir », confie cette Marseillaise au Journal du dimanche. Et d’ajouter : « La politique de l’État, c’est de faire l’autruche. » Excédée, elle assigne en justice la préfecture des Bouches-du-Rhône. Neuf ans plus tard, elle obtient finalement en appel la condamnation de l’État pour inaction contre les rodéos sauvages.

Un arsenal législatif insuffisant

Cette Marseillaise n’est pas la première à pointer du doigt l’impuissance de l’État face aux rodéos urbains. David Lisnard, maire LR de Cannes, abonde dans le même sens. « Ce qu’il manque, comme hélas souvent en France, ce ne sont pas des textes mais leur application », explique-t-il dans les colonnes du Journal du dimanche.

En effet, depuis 2018, la France s’est dotée d’un arsenal législatif pour lutter contre ce phénomène. Désormais, les adeptes du rodéo sauvage s’exposent à une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. La loi du 24 janvier 2022 ajoute la possibilité de confisquer le véhicule impliqué. Pour appliquer la loi, les préfectures multiplient les contrôles depuis quelques semaines. Ainsi, dans le Tarn, 85 opérations anti-rodéos ont été menées depuis le début de l’année 2022, entraînant la saisie de sept véhicules et la poursuite de douze individus. À Toulouse, une opération de police conduite dans la nuit du 12 au 13 août a permis six interpellations et trente-deux verbalisations.

Malgré cette intensification « des opérations de lutte contre les rodéos urbains » demandée par Gérald Darmanin, la colère des riverains ne retombe pas et beaucoup réclament davantage de moyens dans la lutte contre ce fléau. Certains proposent ainsi de revoir la doctrine imposée aux forces de l’ordre. Actuellement, il est en effet demandé aux policiers de ne pas engager de course-poursuite avec les motards en fuite afin d’éviter des blessures ou dommages supplémentaires. Pour certains, cela est insuffisant car de nombreux suspects, faute d’identification, échappent à la sanction. François Jolivet, député Horizons de l’Indre, à l’instar de Nadine Morano, se dit donc « favorable à l’expérimentation de la méthode du contact tactique par des policiers formés, afin de casser la dynamique meurtrière d’un rodéo urbain ». Cette technique, qui consiste à percuter un suspect en fuite, autorisée au Royaume-Uni, est pour l’heure proscrite en France.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Il faut créer des centres de transits fermés Pour délinquants, sans papiers, drogués etc. avant expulsions ou cases prisons en attendant des places disponibles.

  2. Tant qu’on aura pas remplacé ces juges islamo-gauchistes qui quasiment « relaxent les voyous , ça ne changera pas . Il faut donc « tamponner » à la manière anglaise ces délinquants potentiellement criminels . S’ils sont blessés ou tués , c’est leur problème . Les flics n’auront fait que leur boulot : protéger les citoyens honnêtes , pas les racailles . Et bien sûr , ils ne doivent pas être poursuivis sinon c’est la porte ouverte à des procès iniques .

  3. Pour ceux qui sont en faveur du « contact physique », je dis: arrêtez de rêver. Tant que la Justice ne lèvera le petit doigt pour se remettre en cause et changer la loi, il n’y aura pas d’intervention, musclée ou non. Personne n’a envie de se retrouver au pilori pour avoir voulu régler le problème « à sa façon »! Je profite donc de l’occasion pour reparler de l’Institut pour la Justice, qui a conscience et concentre ses efforts depuis 15 ans pour faire réformer notre système judiciaire au bénéfice premier des citoyens, mais surtout des victimes….

    • La méthode anglaise , on peut l’appliquer en France . Le problème est la volonté politique et ça, c’est pas avec l’équipe gouvernementale en place qu’on risque d’employer la méthode dure. Faut surtout pas abimer ces pauvres petits ….
      En attendant la pauvre gamine restera certainement handicapée toute sa vie. Alors , en ce qui me concerne , je n’aurai aucune compassion si un de ces voyous reste dans un fauteuil pour le restant de son existence.

      • Tant que la loi n’aura pas changé, on ne peut pas appliquer la méthode anglaise, comme vous dites. Et vous avez raison de vous en prendre à l’équipe gouvernementale, mais le mal est fait!

  4. Les deux uniques responsables de l’ inertie et l’inaction de l’état sont Emmanuel 2 et Dupont-Moretti.
    le premier demande au second de ne pas appliquer la loi, les racailles ont reçu le message 5 sur 5.
    Ce sont deux accusés en sursis qui devront rendre des comptes prochainement.
    Leur silence devant la gangrène qui gagne chaque jour plus de terrain est assourdissant. Autant que révélateur de leur volonté de défendre la racaille au profit des honnêtes gens.

  5. Une stricte application des textes de loi suffirait à régler le problème car tout y est prévu, mais encore faudrait-il le vouloir !
    Ne pas faire de vagues, laisser faire pour maintenir ce qu’ils nomment « la paix sociale » est un choix du gouvernement parfaitement incapable de mener cette guerre, car oui les crapules sont en guerre contre les citoyens redevables de l’impôt…

  6. Les « politicards » français sont des « Virenque en puissance »:
    « Pas coupables … Pas responsables … à l’insu de leur plein gré »
    Les condamnations prononcées sont à l’image de ce qui a « sanctionné » la miss buzyn pour « services rendus à la France et aux français » … Elle est où maintenant ?
    Son pote fabius pourrait aussi parler de sa sanction après « l’affaire du sang contaminé » …
    Et que dire de ce qui devrait « attendre » macron qui brade et massacre la France depuis qu’il est dans les arcanes du pouvoir … Toutes ses interventions nous coûtent un pognon de dingue et lui aussi nous coûtera très très longtemps un pognon de dingue …

  7. C’est bien de faire condamner l’état. Mais l’état, c’est nous, les contribuables. Grosso modo on s’autocondamne. Ceux qu’il faut assigner, ce sont ceux de la chaîne de décision … dont les magistrats.

  8. belle victoire pour cette marseillaise que la condamnation de l’Etat …. cependant le peuple excédé par ces nuisances n’y trouve pas son compte … Ce sont le président Macron et ses sbires Darmanin et Dupont Moretti qui devraient être condamnés pour complicité dans ces actes de délinquance et ces homicides ….

  9. On entre en délinquance par le tag, le rodéo, en faisant le chouf ; ensuite commence l’ascension dans la hiérarchie du crime. Et si un immam « un peu intégriste » veut sauver l’âme de cette brebis égaré, il mettra sa détestation des forces de l’ordre et des institutions de la France et des valeurs occidentales au service de la plus noble des causes : le Jihad.

  10. Condamner l’Etat revient à nous faire payer l’incurie de ses dirigeants. Ce n’est pas « l’Etat » qu’il faut condamner, mais les élus et ministres en charge de ce problème. Je suis sur que si c’était le cas, les choses s’amélioreraient très vite…

  11. Heureux d’apprendre que l’Etat peut-être condamné pour non assistance à personnes en danger.
    Je regarde parfois des reportages sur le quotidien des policiers et gendarmes,et je suis stupéfait de la manière dont les malfaiteurs s’adressent aux représentants de l’ordre,insultes et menaces de représailles.
    Comme nombre de citoyens Français j’ai été choqué par la violence du préfet Lallement et des policiers face aux Gilets-Jaunes,cet homme devrait-être poursuivi en justice.Mais la violence au quotidien envers les représentants de l’ordre me scandalise!

  12. Une fois de plus, la vie du malfrat est plus précieuse que la vie des innocents.
    En tout cas, moi, je n’ai pas voté pour les personnages qui laissent se perpétuer de telles pratiques.

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