Re-lecture de confinement : Maria Chapdelaine, de Louis Hémon, 1916
Maria est une jeune fille vivant au Québec dans un village de bûcherons, isolé dans le nord. Les hivers y sont longs et le travail très dur. Pourtant, ces hommes et ces femmes ont des moments de bonheur. Les étés sont éclatants et les familles unies. L'amitié entre ces rudes descendants de colons français est belle, et une magnifique joie de vivre les habite. Faite aussi de résignation devant un destin qu'il faut bien accepter.
Les mentalités évoluent toutefois et les jeunes rêvent de la ville, comme Maria à qui la solitude imposée par la nature pèse trop. Mais elle a 16 ans et plusieurs jeunes gens attirés par sa beauté commencent une cour discrète et délicate qui révèle un monde nouveau à Maria : « Elle sentait que depuis le commencement du monde il n'y avait jamais eu de printemps comme ce printemps-là. » Son cœur penche pour François : « Le bruit de pas au dehors lui avait fait monter le sang aux tempes et voici que la présence de celui qu'elle attendait la frappait comme une surprise émouvante. » Mais le destin sera bien cruel pour ces jeunes amoureux.
Ce beau et triste roman est posthume car l'auteur est mort en 1913, à 32 ans, écrasé par un train dans ce Canada qu'il aimait tant. Breton d'origine, il avait voulu partager la vie de ces défricheurs du bout du monde qui le fascinaient.
Il en a fait une œuvre singulière, sans doute la plus belle sur nos cousins du Québec, ceux « qui se souviennent qu'ils sont nés sous les lys du roi de France ».
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