Présidentielle : c’est déjà la bousculade dans les starting-blocks
L’été n’est pas encore fini que la rentrée électorale est déjà dans toutes les têtes. Sans troupes et surtout sans parti – LREM est cul-de-jatte –, Emmanuel Macron compte sur le Covid pour assurer sa réélection. La trouille bien entretenue et la psychose sur une cinquième, voire une sixième vague avant le printemps sauront bien lui assurer une abstention record et, ce faisant, une réélection avec 25 % des voix. C’est en tout cas ce qu’il espère. Problème : juguler la grogne qui monte autour du passe sanitaire, l’impossibilité de faire ses courses de rentrée dans les supermarchés risquant de mettre les pouilleux que nous sommes en nombre dans la rue.
En face, on a les institutionnels déclarés depuis quelques mois déjà : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Des historiques, en quelque sorte, les « candidats naturels », comme on dit dans les grandes maisons, de ceux qui ne verront personne leur disputer la place. A droite – la vraie, celle qui n’a pas peur de son ombre –, la dissidence pointe son nez. Les aficionados attendent la candidature Zemmour que les sondages mettent autour de 5 %. De quoi jouer la boule dans le jeu de quilles.
Pour les candidats « propres sur eux », ceux qui se rincent trois fois la bouche au désinfectant avent de causer sur Twitter ou Instagram, c’est tour des plages en pédalo et causeries aimables à l’heure du pastis sur la sauvegarde du patrimoine naturel et la défense de l’environnement. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse font mine de s’apprécier mais, le premier étant en rupture de ban, la seconde ne doute pas d’emporter les primaires de son parti. Primaires qui, toutefois, n’auront peut-être jamais lieu…
Il se dit, d’ailleurs, que Laurent Wauquiez, actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, est en embuscade, prêt à se déclarer. Une nécessité, là encore, car « ne pas y aller, c’est prendre le risque que Xavier Bertrand, même en cas de défaite, prenne le leadership de la droite pour les années qui suivent ». On prête ainsi à l’ex-président des Républicains le pouvoir de « reconfigurer la droite ». Avec celle qu’on dit extrême ? Sûrement pas…
Du côté écolo, le show a commencé la semaine passée à Poitiers et, là aussi, ça se bouscule au portillon. Déjà Yannick Jadot, Éric Piolle, Sandrine Rousseau, Delphine Batho et Jean-Marc Governatori sont sur les rangs pour la primaire : consultation en ligne des militants du 16 au 23 septembre. Entre écoféminisme radical, écologie punitive, refonte du contrat social et décroissance, les meilleurs amis de la planète vont continuer de s’écharper.
Bref, l’union de la gauche verte n’est pas pour demain. Pas plus que l’union de la gauche rose ou rouge, d’ailleurs. Mélenchon ira tout seul, vu que « la République, c’est lui ». Quant au PC, il a lui aussi désigné son candidat : c’est son patron, bien connu dans sa cage d’escalier. J’exagère : il est député du Nord.
Reste le PS, le Parti socialiste qui se pense toujours comme « la force centrale » de la gauche, le pilier rassembleur, le giratoire des progressistes. Il se cherche lui aussi un(e) candidat(e) naturel(le) et d’aucuns pensent l’avoir trouvé(e) en la personne d’Anne Hidalgo. La France la réclame, qu’ils disent. Sa ville crasseuse, ses pistes Covid, ses camps de migrants baladés d’un arrondissement à l’autre et ses idées « époustouflifiantes » feraient rêver au-delà du Marais et même du périphérique.
Alors, on la presse de se déclarer. Ce vieux cheval de retour de Cambadélis, espérant une place dans l’écurie présidentielle, en est sûr : si son Anne ne monte pas dans les sondages, c’est parce qu’elle ne s’est pas encore déclarée. « On est sur une annonce dès septembre. La dynamique viendra quand elle sera vraiment en campagne », dit-il. Ben tiens.
Du coup, certains adjoints mal-pensants craignent qu’elle ne mette sous le tapis les sujets qui fâchent… On se demande bien pourquoi.
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