Lorsqu’en 1973, le réalisateur Richard Fleischer sort le film d’anticipation Soleil vert, il avait vu juste, pour la pratique de l’euthanasie, mais il était un cran en dessous dans l’horreur et le sordide. L’histoire du film se déroule en 2022, à notre époque où l’euthanasie est déjà légale dans de nombreux pays depuis plusieurs années. À grand renfort de témoignages larmoyants pour préparer une opinion publique facilement manipulable, la France, jusqu’ici épargnée, s’apprête sans doute à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté. La différence étant que, dans un cas, ce sont les autres qui décident pour vous et, dans l’autre cas, c’est vous qui choisissez le jour et l’heure de votre passage à trépas. La société est mise à contribution dans ce qui relevait jusqu’ici de l’intime et d’un choix personnel souvent occulté.

Puisque la mort à la carte est devenue exigible, il est bien naturel qu’un marché macabre se constitue dans un monde où le sacré n’a plus sa place et où la rentabilité financière est reine. Il est, par conséquent, inéluctable que les serviteurs de Mammon recourent à des « influenceurs » pour vanter les mérites de l’euthanasie. Des sociétés commerciales nous fourniront le mode d’emploi adapté à toutes les bourses. J’imagine une influenceuse avenante pour m’inciter à choisir la marque Mourir en beauté qui vous promettra une mort joyeuse et festive. Sa concurrente, la société Sans lendemain, vous garantira une mort certaine, avec obligation de résultat et un service après-vente irréprochable si le résultat escompté n’est pas atteint. Nous aurons aussi la société au nom évocateur Mort subite, pour les personnes pressées de quitter ce monde. La compagnie Pour en finir aura pour cibles les nihilistes. L’entreprise Fermez le rideau visera les artistes. Les agnostiques se dirigeront vers la société Monte là-haut voir si j’y suis. Et enfin, pour les déshérités, une filiale qui s’appellera Mort à crédit se retournera sur vos ayants droit si vous n’avez pas de quoi régler par avance votre mise à mort. Les amateurs de Céline apprécieront. Bien entendu, tout cela se fera dans la dignité des personnes et un respect de l’environnement. Nous aurons une mort éco-citoyenne. Voilà un métier d’avenir : influenceur pour l’au-delà, c’est joli, n’est-ce pas ? Souriez, vous allez mourir ! Tout est une question de mot. C’est tout de même plus attrayant que le « thanatophile » ou encore l'« assistant au suicide ».

Les influenceurs seront de deux catégories : il y aura l’influenceur public, soucieux du budget national, qui nous encouragera à faire un geste pour sauver la planète et les finances de l’État. En nous résignant au suicide assisté, ou en prévoyant notre euthanasie, nous serons montrés en exemple, puisque nous ne coûterons plus rien à la société. Et il y aura les influenceurs du privé qui, jamais à court d’imagination pour attraper le chaland, nous octroieront des réductions si nous parrainons des candidats au suicide. Le professeur Jean-Claude Martinez a tout expliqué dans son livre Euthanasie, stade suprême du capitalisme aux Éditions Via Romana. Plus de quarante ans après l’abolition de la peine de mort, un nouveau bourreau moderne est né, au goût du jour, souriant, connecté, solidaire avec une méthode participative car le client suicidaire procédera à la partie fatale, c’est-à-dire létale, lui-même. Quel progrès ! Une question me taraude : à l’heure où le chirurgien urologue Laurent Alexandre nous promet l’immortalité pour bientôt, les autorités ne vont-elles pas inciter fortement au suicide pour compenser le trop-plein de centenaires et, ainsi, soulager les finances publiques ? Je crains que le prétendu « libre choix » ne devienne une option recommandée.

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28 mai 2023 à 12:15

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37 commentaires

  1. Définition à trouver un jour dans un jeu de mots croisés : « condamné à mort » en deux lettres. Réponse : « né ».

  2. Pendant 10 ans J. Attali conseillé auprès de F. Mitterrand l’avait harcelé à l’Elysée pour qu’il fasse voter l’Euthanasie…30 ans déjà ! Quand ILS ont une idée dans la tête ces Mondialistes Progressistes , ils ne l’ont pas ailleurs !
    Maitriser la naissance, toute au long de la vie, et la mort, c’est s’arroger en Dieu suprême, le remplacer….Pour moi ILS sont de la Contre Eglise, donc Satan….Car ce qui est à inquiéter c’est qu’ils ne resteront pas tout au long des années à la même Loi votée….Ils vont la durcir s’ils ont la Majorité. Souvenons nous du Covid et Pass sanitaire…
    Calculez combien de milliards d’euros par an un pays économise (ne paie pas) sur les retraites et pensions en réduisant de par exemple 300 000 âgés (malades ou pas) par an euthanasiés…

  3. Société folle et décadente en perte totale de valeurs fondamentales, qui s’illustre dans la barbarie, la sauvagerie et banalise la mort ! Terrifiant !

  4. Et vous n’avez connu personne qui soit traumatisé par la dégradation progressive de la santé et/ou des facultés intellectuelles d’un proche, mort à petit feu ?

  5. Je pense que c’est surtout « Mort aux cons » qui aurait le plus grand succès!

  6. La camarde ne nous pardonnera certainement pas d’avoir semé des fleurs dans les trous de son nez ! J’opte personnellement pour le zèle imbécile et ce qui tue lentement, n’étant guère pressé…

  7. Un rêve que n’avais peut être même pas caressé les Nationaux Socialistes qui devient la réalité dans cet infernal début du vingt et unième siècle ! ( Moi aussi je peux utiliser le point Godwin si cher à mes détracteurs) Mourir dans la dignité dans une société – civilisation dégénérée ou le vivre dans la dignité n’est guère évoqué . La représentation parfaite de ce que représente Macron et sa bande de malfaisants .

  8. Comment se fait-il que cette « bonne » euthanasie ne sera pas proposée aux criminels, mais seulement aux gens honnêtes, qui ont bossé et cotisé, mais pour lesquels on n’a pas les moyens d’organiser des soins palliatifs dignes de ce nom ? Que fait donc ce gouvernement des impôts et autres mille taxe soutirés au con-tribuable honnête spolié ? Où passe donc ce pognon de dingue ? A bichonner les criminels alors que leur séjour en prison est gratuite, pendant que nos « petits vieux » déboursent au moins 3 000 €/mois pour financer leur séjour en maison de retraite ?

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