Ourika : Succès mitigé pour la série de Booba

booba ourika

C’était l’événement télé de la semaine : la sortie, jeudi 28 mars, sur Amazon Prime, d’Ourika, la série de et avec Booba. Annoncé dès 2021, le projet était attendu de pied ferme par la presse. Il faut dire que son pitch avait de quoi ravir la bien-pensance. Ourika place judicieusement son intrigue en 2005, année qui a vu les banlieues s’embraser à la suite de la mort de Zyed et Bouna, deux jeunes électrocutés après avoir échappé à un contrôle de police. C’est dans ce contexte explosif qu’un méchant coup de filet des Stups vient perturber le gentil business illégal de la famille Jebli, qui régnait jusqu’alors sans embûche sur sa cité d’Île-de-France. Harcelés par des policiers sans pitié, les frères Moussa et Driss doivent notamment faire face au zèle de William, jeune flic aux dents longues, bien décidé à les faire tomber afin de se faire bien voir par sa hiérarchie…

Sans surprise, une bonne partie de la presse a adoré ce tableau des cités, brossé entre pauvreté, délinquance et violences policières. « La série mérite d’être vue à plusieurs égards. Elle coche de très nombreuses cases », s’enthousiasme, par exemple, Le Huffington Post. France Info applaudit, de son côté, une « série musclée qui lorgne du côté d’Olivier Marchal », tandis que Télérama y voit carrément une « fresque politique ».

Tous saluent la performance de Booba, très convaincant en repris de justice. En revanche, rares sont-ils à se souvenir qu’il ne s’agit pas vraiment d’un rôle de composition, puisque le rappeur a déjà fait pas moins de trois passages par la case prison au cours de son existence…

Des critiques acerbes

D’autres médias, en revanche, ne cachent pas leur déception. C’est le cas de Marianne, qui reproche à Ourika un début « poussif », ou encore de nos confrères de Ouest-France, pour lesquels la série « semble passer à côté de son sujet ». « Il faut avouer que l’on peine à voir la véritable originalité de cette série, qui saute à pieds joints dans des poncifs vus et revus », reconnaissent-ils, dépités.

Plus surprenant, 20 Minutes - dont la ligne éditoriale très à gauche n’est pourtant plus à démontrer - n’a pas hésité à étriller la fiction de Booba, pointant un « manque d’originalité » doublé d’un « goût amer de déjà-vu ». « Sur le papier, la série envoie du lourd, mais elle peine à soutenir la comparaison avec les grandes séries françaises qui s’imposent depuis quelques mois », tranche le quotidien. Pour ce dernier, inutile d’y aller par quatre chemins : « Booba fait une entrée ratée dans le monde des séries. »

Comme à son habitude, celui qu’on surnomme le « duc de Boulogne » divise l’opinion et ne laisse personne indifférent. Et si c’était cela, son principal talent ?

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

7 commentaires

  1. Pour pouvoir porter un jugement honnête, j’ai regardé deux épisodes de la S1 de la série Ourika. Scène de crime improbable d’entrée où les murs semblent repeints avec du sang, suite à ça des plans serrés (trop) dans le noir pendant le premier quart-d’heure. Franchement, ça ne donnait pas vraiment envie de voir la suite. Je me suis quand même forcé mais j’ai décroché vers la moitié de l’épisode 2. Sans être critique de cinéma, le rythme n’y est pas et les poncifs habituel des films police-banlieue sont biens au rendez-vous.

  2. Sans intérêt ces films ou séries qui pointent toujours du doigt les méchants policiers , les méchants blancs et qui défendent les petits anges des banlieues , persécutés , malmenés etc …..ca ne prend plus tout ça , on a donné .

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