Nantes efface la statue de Louis XVI pour son festival de l’« Étrangeté »

Une série d'expositions très politiques orneront les rues de la ville pour l'annuel « Voyage à Nantes ».
Capture d'écran X.
Capture d'écran X.

Depuis ce mardi 17 juin, la statue de Louis XVI a disparu de la place Maréchal-Joffre, à Nantes. Officiellement, elle est toujours là. Mais plus personne ne la voit. La colonne sur laquelle trône le souverain a été recouverte de miroirs, renvoyant le ciel à son reflet. L’œuvre, installée dans le cadre du festival annuel Voyage à Nantes, inaugure une édition 2025 placée sous le signe de « l’étrangeté ». Une étrangeté très orientée.

Un effacement revendiqué

Car ce camouflage est pleinement revendiqué par la ville. Il s’agit, dit-elle, de « réinterroger la présence des symboles monarchiques dans l’espace public » et de renouer avec la période révolutionnaire, lorsque la colonne était restée vide pendant plus de trente ans. Mais en 2025, c’est l’instabilité idéologique qui semble dicter ce genre d’opérations : « Comme si on redonnait à la colonne son statut de colonne de la Liberté », ose le communiqué officiel.

Le monument est désormais flanqué d’une sculpture moderne en bronze, volontairement anonyme, censée incarner « l’esprit décalé » du quartier. L’objectif, selon l’artiste colombien à l’origine du projet, est de rappeler que « l’Histoire n’est jamais figée » et qu’elle se réinvente donc à volonté.

Le passé mis entre parenthèses

Mais cette disparition symbolique du roi n’est qu’un avant-goût. Car cette année, le Voyage à Nantes multiplie les gestes déconstructivistes. À commencer par la fontaine de la place Royale, privée, elle aussi, de ses figures classiques. Les statues allégoriques du XIXe siècle — représentation de la ville, allusions à la Loire et à ses affluents — ont été temporairement mises au placard pour laisser place à « quatorze figures hyperréalistes de Nantaises et de Nantais contemporains ». Des citoyens choisis pour « leur métier, leur engagement » ou leur lien avec « les mutations de la ville » qui doivent, à eux seuls, incarner le XXIe siècle. « Les priorités, la morale, l’économie et la démographie évoluent. Le patrimoine local ne le devrait-il pas aussi ? », interroge l’artiste néerlandais à l’origine de cette opération.

Identités flottantes

Plus loin, l’exposition In Silentio franchit un pas supplémentaire. Le visiteur y est invité à interroger des présences « ni hommes, ni femmes, ni humaines, ni animales ». Les artistes entendent « explorer le secret et les murmures, les paroles intérieures », proposant au spectateur « un monde peuplé par des corps qui ne sont réductibles ni au genre, ni à l’espèce, ni à aucune autre catégorie ». Trouble érigé en horizon.

Et quand il s’agit de dénoncer « la folie exploratoire de l’univers » ou l’empreinte de l’homme sur la Terre, le festival sait aussi mobiliser l’écologie. L’artiste Gloria Friedmann expose des œuvres censées nous faire réfléchir à notre « capacité à garder notre âme en respectant notre Terre ». Une écologie mise en scène comme dernier repère moral dans un monde où l’homme est d’abord vu comme une menace.

Réinvention permanente

Derrière ce voyage soi-disant poétique, c’est surtout une trajectoire politique que dessine la ville de Nantes, dirigée depuis 2014 par la socialiste Johanna Rolland. Les milliers d'habitants de Nantes célébraient, ce samedi 14 juin, « le mois des fiertés » et revendiquaient « le droit d'exister ». Effacement des figures historiques, mise à distance du patrimoine local, célébration d’identités floues et suspicion envers la mémoire : une ville qui regarde partout, sauf vers son passé qui l’a construite. Au fil des éditions, le Voyage à Nantes ressemble de moins en moins à un festival et de plus en plus à un programme de réécriture culturelle. Cette année, le roi a disparu. Et avec lui, un peu de ce que fut la ville.

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Bien entendu, le contribuable nantais est ponctionné pour des oeuvres que seuls certains trouvent géniaux, pourquoi ne pas leur faire payer? J’aimerais aussi savoir qui paie les déplacements de notre maire pour les besoins du parti socialiste….

  2. L’histoire n’est pas figée? Si elle l’est, se sont des faits et se qui est passé ne peut être changé. Célébrer la révolution ? On à remplacer les nobles par les bourgeois et le roi par un président. La révolution c’était contre les taxes il me semble ? On est le pays le plus imposé au monde.je ne parle pas des privilèges sur l’éducation, la santé, l’emploi de cette nouvelle noblesse qui sait que l’argent attire l’argent, donc pour sortir du trou c’est presque impossible. Bref rien à changeait et seuls les idiots se réjouissent. Venant de la gauche je leur pardonne c’est génétique chez eux mais pour la droite je suis plus sévère.

  3. Les écolos sont devenus comme LFI, idem pour le PS ( et sa pauvre « direction » ) etc bref, la Nupes ou… j’oublie le dernier nom avec Mme ? qui devaient « ensembles » gouverner la France ! ( ce qu’ils exigeaient du moins…)

  4. Et en plus on va chercher (et sans doute rémunérer comme il se doit) des artistes non Français ! Une Ville, ce n’est pas un Club de foot ! Elle a son Histoire, ses célèbrités, ses racines ! Une Ville, cela se respecte ! Tiens un nom me revient : Jules Verne ! Comme il doit souffrir là où il se trouve !

  5. Cet « artiste » colombien est encore un de ces ignares de gauche car, qu’ils le veuillent ou non, l’histoire est figée. Car, normalement, lorsqu’on a un minimum d’honnêteté, ce qui n’est pas la principale qualité des gauchistes, un fait est un fait et est donc figé.
    Encore de la réinterpretation historique et de la déconstruction bien-pensante … et la destruction de que Nantes était, c’est à dire une ville où il faisait bon-vivre. Merci aux socialistes et à ses alliés du NFP d’avoir tout cassé.

  6. La république aurait elle peur d’une comparaison en effaçant deux mille ans d’Histoire ..royale ?

  7. Qu’un artiste puisse être fumeux, ma foi la folie est un trait de génie mais quand il s’aventure à créer au nom de son ignorance il met en péril sa ville. Nantes, semble-t-il sombre dans la mer des Sargasses d’un socialisme municipal pris dans les filets de l’ignorance. Ils ont fait tomber un roi qui aimait son peuple, c’était sa faiblesse, et ils l’ont remplacé par le miroir aux alouettes.

  8. Le beau disparaît pour laisser place au vide.Vide vers lequel nous fonçons tête baissée.

  9. Ville écologiste donc le « beau » ils détestent et le laideur ils aiment, et ça va couter en plus une blinde pour rien ! Alors qu’à Nantes ils ont quand même de gros problèmes de sécurité mais non ils ont d’autres « priorités » !

    • Qu’est ce que le beau ? Une œuvre est faite pour interpeller et chacun a sa notion du beau. C’est pour cela qu’il existe autant de peintres, sculpteurs et que personne ne les apprécie de la même manière, Arretez de tout politiser c’est pénible

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L’islamo-gauchisme n’existe pas. Comme le grand remplacement…
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois