Les émeutes continuent : des Irlandais du Nord manifestent contre l’immigration

Un viol serait à l'origine des troubles déclenchés le 9 juin. Pour Nigel Farage, il s'agit d'un « avertissement ».
Capture écran Le Figaro
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Des heurts ont éclaté, lundi 9 juin, à Ballymena, en Irlande du Nord, à l'issue d'un rassemblement en soutien à une jeune fille qui aurait subi une tentative de viol. Les deux jeunes de 14 ans inculpés seraient d’origine roumaine, d’après la BBC, qui a rapporté la présence d’un interprète roumain lors de leur comparution au tribunal. Depuis, l'Irlande s'embrase.

De lundi à jeudi, des jets de cocktails Molotov et de projectiles divers ont été dirigés contre les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des canons à eau. Sur la même période, 63 agents de police irlandais ont été blessés. Des manifestants masqués ont pris d'assaut des propriétés en ciblant celles des populations immigrées et ont brûlé des voitures. Ces actes de violence se sont même étendus à d'autres localités, mercredi et jeudi. À Larne, une ville située à environ trente kilomètres à l’est de Ballymena, un centre qui avait hébergé la veille des personnes en urgence à cause des troubles, a été également incendié, mercredi. Désordres et violences ont secoué la ville de Portadown pendant de nombreuses heures, jeudi soir. La police constate aussi des incendies à Coleraine, à Newtownabbey. Plusieurs graffitis anti-immigration font l'objet d'une enquête.

Les réponses policières

Le pouvoir, lui, regarde ailleurs. Le Service de police d'Irlande du Nord communique de manière très factuelle sur le viol à l'origine des émeutes, déclarant : « Nous avons jusqu'à présent accusé deux adolescents de tentative de viol et nos enquêtes se poursuivent. » Mais sur les émeutes déclenchées par ce viol, le ton change. Le chef adjoint de la police Ryan Henderson admoneste : « J'exhorte vivement toute personne impliquée dans les émeutes et le désordre d'hier à réfléchir longuement à ses actions et à son impact. » Les auteurs présumés du viol ne sont pas invités à réfléchir à leurs actes... Le même cherche à en finir avec ces émeutes : « Je répète, une fois de plus, notre appel au calme dans toute l'Irlande du Nord dans les jours à venir. » Mais au gouvernement, personne ne semble prendre la mesure de l'exaspération populaire vis-à-vis de l’immigration. Les schémas restent les mêmes.

Violence révélatrice d’un malaise

La gauche locale crie au « racisme », comme le député Danny Donnelly, sur X« Les dégâts causés au centre de loisirs de Larne ce matin sont évidents. Il s'agissait d'une attaque dégoûtante et soutenue contre cet établissement avec des personnes à l'intérieur par une foule raciste parce qu'il avait été utilisé comme abri d'urgence pour deux familles qui avaient été chassées de leurs maisons par le feu. »

Racisme ? Pourtant, les immigrés qui affichent leur nationalité autre que roumaine ou leur engagement en Irlande, par exemple une appartenance au corps médical, sont épargnés. Du côté de la droite irlandaise, on indique clairement les causes de cette révolte spectaculaire. Pour le député Jim Allister, membre du parti Traditional Unionist Voice, qui s'exprime sur X, « il n'existe aucune excuse à de tels actes, mais le gouvernement doit prendre conscience des tensions sous-jacentes engendrées par une immigration incontrôlée et souvent clandestine ».

Le leader du parti britannique Reform UK, Nigel Farage, rappelle qu'il préconise une immigration contrôlée : « J'ai dit : soyez prudent ! Obtenez des chiffres d'immigration considérablement plus bas. Ne permettez pas aux personnes qui viennent illégalement de rester. Assurez-vous que ceux qui viennent sont le genre de personnes qui s'intégreront dans nos communautés. »

Ces émeutes ne sont pas les premières, en Grande-Bretagne. Elles ressemblent à celles qu'ont connues, l'année dernière, les villes de Hull, Manchester, Liverpool, Stoke ou Belfast. Après une tuerie à Southport par un meurtrier d’origine rwandaise, des manifestations avaient éclaté contre l'immigration de masse.

Pour Nigel Farage, « Ballymena est un avertissement ». Il prévient que les Anglais peuvent s'attendre à une violence de plus en plus intense si rien ne change au sujet de l'immigration, et certainement pas à un apaisement.

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Marie Vallette
Etudiante en philosophie, stagiaire à la rédaction

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Français « de tous temps » (puisqu’il ne faut plus dire « de souche », ce serait raciste) vont aussi se révolter contre les migrants qui voudraient faire la loi en France, la pillent et la saccagent.

  2. Bizarre ces Irlandais, je comprends leur frustration face à une immigration envahissante, apportant avec elle une autre culture, d’autres moeurs et de la violence. Ils manifestent contre cette population et ils manifestent aussi pour une Palestine libérée, est que quelqu’un pourraient expliquer aux Irlandais que ces palestiniens dont même les pays arabes de la region refusent des les accueillir, que ce sont de la même graine que ceux contre qui ils manifestent

  3. Viols, crimes, en France ce n’est pas un , le compteur tourne chaque jour et on commence seulement à entendre quelques murmures. Visiblement les Irlandais sont plus réactifs

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