Le Paris d’Anne Hidalgo : la faute à Macron !

Souvent femme varie, Anne Hidalgo aussi, comme le chantait Fernandel à propos de Félicie. Aujourd’hui, Paris a des airs de Naples ou de Beyrouth, la mafia et le Hezbollah en moins, précisons. Les ordures s’amoncellent sur les trottoirs, tandis que les rats – pardon, les surmulots – sont à la fête : happy hour et open bar all day long.

Si ça continue, il faudra que ça cesse, estime le préfet de police Laurent Nuñez, qui ordonne à Notre Dame de Paris de remettre un semblant d’ordre dans cette ville autrefois synonyme de lumière. La réponse d’Anne Hidalgo est tout aussi comminatoire : « J’ai conscience, comme de très nombreux maires, des désagréments causés par la crise actuelle aux habitants, commerçants et visiteurs de nos villes. La situation que vous évoquez est entièrement imputable à la volonté du gouvernement de légiférer pour reculer l'âge du départ à la retraite. »

Bref, c’est la faute d’Emmanuel Macron pour lequel notre mairesse a néanmoins appelé à voter au second tour de l’élection présidentielle de 2022. Quant à la suite de sa réponse au préfet, elle vaut son pesant de jus de tofu : « La revendication des éboueurs de la ville de Paris, qui souhaitent légitimement ne pas travailler deux ans de plus et qui se mobilisent pour s’y opposer, est juste, explique-t-elle. La seule réponse susceptible d'apaiser le climat actuel est d'engager le dialogue social plutôt que de livrer une épreuve de force en procédant aux réquisitions que vous appelez de vos vœux. Dès lors, je vous informe que je ne donnerai pas suite à votre sollicitation. » Emballé, c’est pesé.

Ma réponse au gouvernement sur la demande des réquisitions. ⤵️ pic.twitter.com/iazgOD0aDk

— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 15, 2023

Résistance et ¡No pasarán!. C’est beau comme du Louise Michel, mais version Zara. C’est d’autant plus beau qu’Anne Hidalgo n’a pas toujours eu la fibre insurrectionnelle, n’ayant pas hésité à jouer les briseuses de grève en 2016. La France manifestait alors contre la loi Travail, réforme portée par Myriam El Khomry, naguère ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Là, déjà, les éboueurs parisiens étaient aux abonnés absents, mais Anne Hidalgo ne l’entendait pas de cette oreille. D’où cette déclaration plus que martiale : « Nous avons pu accéder aux garages dans lesquels sont les camions-bennes qui permettent le ramassage des ordures à Paris. Nous avons mobilisé la collecte privée pour nous aider à résorber tout cet existant qui n’est pas tolérable. Je l’ai dit, je ne veux pas que la ville soit dans cet état. D’abord il y a l’image, la question sanitaire, la question de la sécurité également. Je mets en place les moyens de résorber. Les ordures seront ramassées. Maintenant, aujourd’hui, elles sont en train d’être ramassées. »

Il est vrai que la réforme en question relevait alors d’un François Hollande dont on aurait presque oublié, aujourd’hui, qu’il fut un jour Président. Il y aurait donc de bonnes réformes, de gauche, et de mauvaises réformes, données pour être de droite : celle d’Emmanuel Macron, en gros. En attendant, les seuls à sortir vainqueurs de cette joute sont les surmulots plus haut évoqués qui, à force de faire bombance, seront bientôt aussi imposants que des veaux. Logique : eux ne se mettent jamais en grève et doivent beaucoup au maire de Paris. Anne Hidalgo marche sur les traces du joueur de Hamelin qui aurait troqué sa flûte contre une grosse caisse et un pipeau.

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