Joli mois de mai, qui s’ouvre par la demande d’un congé avortement !

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Le mois de mai a une très longue histoire culturelle. C'était, autrefois, le mois de la renaissance, du printemps, des floraisons et de la séduction. Le mois du retour de la vie et de sa célébration. On dansait autour des arbres, couverts de rubans, qui portaient le nom de ce joli mois. Hier encore, dans une France chrétienne, mai était, dans tout le pays, l'un des deux mois (avec octobre) consacrés à la Sainte Vierge. C'était, c'est encore pour un petit troupeau qui se réduit, le mois de la maternité, de la douceur, de la tendresse. Le mois des mamans.

Par un renversement que l'on pourrait, avec un peu de complotisme métaphysique, croire intentionnel, mai 2023 s'ouvre avec la publication d'une tribune dans le JDD, signée par une trentaine de personnalités, qui réclame, dans les entreprises, un congé avortement. S'appuyant sur le congé attribué aux femmes enceintes qui ont fait une fausse couche, ce congé d'un nouveau genre se présente comme tout naturel. Après tout, l'avortement est désormais défendu par tous les partis politiques, même le RN, qui a déposé un amendement pour son inscription dans la Constitution. L'IVG, comme si un acronyme suffisait à le rendre sympa, ne fait plus débat.

Cependant, il semble que perdre un enfant que l'on désire et provoquer la mort d'un enfant que l'on ne désire pas ne soient pas tout à fait comparables. Arrachement involontaire dans un cas, meurtre consenti et même sollicité dans l'autre. Traumatisme quoi qu'il arrive, certes, mais l'État nounou, aussi intrusif qu'impuissant, doit-il créer un congé infanticide ? Pas sûr.

La loi Veil devait permettre des conditions sanitaires correctes pour éviter des tragédies. C'est ainsi qu'elle avait été présentée, et Simone Veil elle-même (y croyait-elle ?) disait que, malgré le vote de sa loi, l'avortement devrait rester un acte minoritaire. Aujourd'hui, une femme sur trois a déjà avorté et cet avortement est remboursé par la Sécurité sociale comme une vulgaire paire de verres progressifs.

On peut objecter que tout ça est dépassé. Que les combats pour la vie ne mènent à rien et que nos penderies de losers politiques sont pleines de tee-shirts orange (le PACS), roses et bleus (la Manif pour tous), pleines de pin's à petits pieds de fœtus, pleines de messages écrits sur des ballons ou des pancartes -et que nous n'avons jamais gagné aucun combat. C'est vrai. Est-ce une raison pour considérer un congé IVG comme relevant de l'ordre normal des choses ? Pas sûr.

Ce premier mai n'est pas la fête du muguet, pas davantage que Noël la fête des cadeaux ou Pâques celle du chocolat. C'est la fête de saint Joseph artisan, patron des travailleurs, et c'est, par la grâce de la parodie républicaine, la fête du tTavail en général. Le travail, c'est aussi celui qui permet la délivrance, dans le langage des obstétriciens. Ce travail-là est bien plus saint que de nombreux bullshit jobs que nous feignons de prendre au sérieux.

Avant d'accorder trois jours de pause à une mère infanticide, profitons peut-être de la journée d'aujourd'hui pour penser à toutes les mamans qui ont fait le choix de garder leurs enfants à naître, malgré la pauvreté, la nullité ou la fuite du père ou les complications professionnelles. Qui ne verse pas une larme dans une salle d'accouchement n'a pas de cœur. Et qui prétend donner des vacances pour se remettre d'un IVG n'a pas de tête.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Mais que dire ? Le Pape lui-même se contente de déplorer la diminution de la natalité en Europe, ce qui d’après lui est une bonne raison de faire venir davantage de migrants… L’occident coure à sa perte mais même les plus hautes autorités s’en moquent, que dis-je, l’encourage?

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