Invités pas très neutres sur France Inter : mensonges et cachotteries

Sur France Inter, de nombreux invités et experts sont politiquement engagés de gauche... à l'insu de l'auditeur
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France Inter, financée par tous les Français via leurs impôts, respecte bien sûr les points de vue de tous. France Inter, si volontiers donneuse de leçons de déontologie, est elle-même irréprochable : « D'où parles-tu, camarade ? », lançait-on, en 1968. Par acquis de conscience, BV a tout de même voulu vérifier la grande objectivité de la première radio de France par son audience, sur une courte période. Hélas, France Inter invite de nombreuses personnalités de gauche... sans mentionner leur orientation politique. Quelques exemples, parmi tant d’autres.

Culture ou contre-culture ?

Pour parler de la Série noire chez Gallimard, France Inter invite trois intervenants, le 1er mai, dans L'Invité de 8h20 : le grand entretien. Leur point commun ? Tous les trois de gauche. En effet, Stéfanie Delestré, présentée comme « directrice de collection littéraire, spécialiste du roman policier », a également dirigé la collection Le Poulpe, engagé politiquement à gauche, de 2008 à 2012. Le second invité, Caryl Férey, « écrivain » selon France Inter, soutient en 2012 Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle. Enfin, le « critique littéraire » Arnaud Viviant, est accessoirement candidat indépendant mais étiqueté extrême gauche par la préfecture aux élections législatives de 2017 dans la dix-huitième circonscription de Paris. Une diversité de points de vue politiques très relative, sur France Inter

Ce n’est pas tout. Raphaël Quenard est présenté comme « comédien » mais également écrivain : France Inter l’invite, le 8 mai, dans L’Invité de 7h50 pour parler de la publication de son premier roman. Le média omet de dire qu’il a été, pendant six mois, assistant parlementaire de Bernadette Laclais, députée de la quatrième circonscription de la Savoie, affiliée au PS.

Pour évoquer le 78e Festival de Cannes, l’invitée du 13 mai à 7h50 est la présidente du jury de ce festival, Juliette Binoche. Accompagnée d’une centaine d'autres artistes, elle appelle, en janvier 2022, à voter à la primaire populaire à l'occasion de l'élection présidentielle.

Lors de L'Interview de 9h20, le 14 mai, le « rappeur » Médine est invité pour faire la promotion de son nouvel album et de sa tournée. Il annonce, par ailleurs, soutenir Jean-Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle de 2022 et participe aux universités d’été d'Europe-Écologie-Les Verts et de La France insoumise, en 2023. Détails que France Inter a malencontreusement omis.

L'économie et le climat, en toute objectivité

Le 8 mai, au sujet de la « guerre commerciale », le « grand économiste français » Olivier Blanchard est invité sur France Inter à 8h20. Cet expert en économie est en réalité proche du Parti socialiste. Il se définit lui-même, en 2008, dans Le Monde, comme « très à gauche en 1968 avant de devenir social-démocrate en apprenant l'économie ».

Finalement, le 11 mai, le podcast L'Invité de 8h20 présente à ses auditeurs Jean Jouzel, « climatologue, ancien vice-président du GIEC ». Climatologue impartial ? Quittant le terrain scientifique pour des engagements plus politiques, comme il le déclare en 2019 dans Le Monde en répondant à une question sur ses prises de position avant les élections : « Oui, toujours à gauche. Cette année, j’ai préféré ne pas me prononcer pour que le pacte finance-climat, que j’ai lancé avec Pierre Larrouturou, lui-même candidat sur la liste PS-Place publique, reste un peu au-dessus de la mêlée. »

L'évidente neutralité de France Inter permet donc à ses auditeurs de s'informer en toute objectivité ! D'après une analyse de l'Institut Thomas More sortie en mai 2024 et portant sur une semaine de programmes de France Inter (du 19 au 23 février 2024), 32 % des participants (animateur + chroniqueur + invité politique + invité culturel + invité société civile) peuvent être classés dans le camp « socialiste et progressiste », contre 7 % dans le camp « libéral et conservateur ». Soit quatre à cinq fois plus !

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Marie Vallette
Etudiante en philosophie, stagiaire à la rédaction

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Tout ça fait un peu désordre, non ?… Qui peut encore croire à l’utilité d’un « machin » comme l’Arcom ? Si l’Arcom faisait son boulot elle exigerait que les chaines TV payées par le contribuable soient obligatoirement composées à 50% de gens de sensibilité à droite et 50% à gauche… C’est la moindre des choses !

  2. L’Arcom a fermé arbitrairement des chaines la 8 la 12 par contre des chaines qui font de la désinformations et que nous payons tous, rien, c’est pas juste.

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