Entre wokisme et MeToo outrancier, ces adolescents tentés par le masculinisme

Alors que le féminisme est valorisé, le masculinisme serait une déviance méritant la vigilance, voire un accompagnement.
@Leah Hetteberg-Unsplash
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Deux drames épouvantables, l’un à Nantes, en Loire-Atlantique, l’autre à La Grand-Combe, dans le Gard, ont émaillé la fin de semaine dernière. Dans les deux cas, la victime a été lardée de coups de couteau. Dans les deux cas, les assaillants (masculins) sont à l’évidence déséquilibrés ou, du moins, « en détresse psychologique », comme on dit pudiquement aujourd’hui, où les dingues se multiplient. C’est dans ce contexte que Madame Figaro, magazine qui se veut attentif à l’éducation des enfants, s’inquiète des propos et des comportement « masculinistes » en augmentation chez les adolescents.

Le féminisme, oui ! Le masculinisme, non !

On peut sans doute juger audacieux de vouloir établir un lien entre tout cela, et pourtant, à en croire Madame Figaro, le masculinisme est une dérive dangereuse qui guette nos jeunes gens. En 2024, le rapport annuel du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) sur « l’état du sexisme en France » révélait que « les jeunes garçons étaient de plus en plus nombreux à considérer qu’il est difficile d’être un homme dans la société actuelle (39 et 40 % pour les 15-24 et 25-34 ans, soit des taux en progression de 14 et 6 points) ou à avoir le sentiment d’avoir été moins bien traités en raison de leur sexe ». Un rapport d’étape du même HCE dit qu’en ce début 2025, « les femmes sont plus féministes, et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes ». Mais encore ? De qui, de quoi parle-t-on ? Quelle est la définition du masculinisme, par exemple ?

Alors que le féminisme est partout valorisé, on sous-entend tout au long de cet article que le masculinisme est une déviance qui mérite au minimum la vigilance de l’entourage, si nécessaire un suivi psychologique.

Convoquée pour analyser la chose, Quitterie Chadefaux, consultante égalité hommes-femmes et prévention des violences, nous livre sa définition : « Les masculinistes proposent des codes de genre traditionnels, il est donc essentiel que l’enfant ait été exposé dès le début de sa vie à des modèles alternatifs de masculinité. Le père a alors un rôle à jouer, en montrant sa vulnérabilité, par exemple, en favorisant l’empathie. » C’est Madame Figaro, pas Libé, donc on n’accuse pas les adolescents masculinistes d’être d’extrême droite ; et l’on se garde bien d’aller regarder du côté « communautaire ». Pas de vagues.

Et si c’était, justement, ce perpétuel « pas de vagues » qui crée cette fameuse détresse psychologique ?

Ces injonctions contradictoires qui nous rendent fous

Une étude d’Axa Prévention, réalisée en collaboration avec le Pr Michel Lejoyeux, chef de service et professeur de psychiatrie et d’addictologie à l'université Paris Cité, portant sur l’état de la santé mentale des Français, nous apprenait récemment que 36 % des Français sont en détresse psychologique, taux qui monte à 56 % chez les moins de 25 ans. C’est la raison pour laquelle la santé mentale a été déclarée « grande cause nationale 2025 ».

Pourquoi tant de souffrances, tant de passages à l’acte violents, tant d’agressions, de haines recuites, d’agressivité ? On nous répond solitude, réseaux sociaux, peur de l’avenir, angoisse écologique, confinement… Il y a tout cela, bien sûr, mais ce n’est pas la cause profonde, ce sont ses effets. Les effets d’un mal qui nous ronge et nous rend fous : celui, en tout domaine, des injonctions contradictoires. C’est le fait de devoir, en permanence, admettre des mensonges érigés en vérité, qu’il s’agisse de l’immigration et du « vivre ensemble » forcément idyllique, de l’indifférenciation entre hommes et femmes ou des désordres climatiques érigés en dogme.

Ajoutons à cela que tout, à l’inverse là encore des discours lénifiants, est pensé en termes de domination et de pouvoir. Particulièrement dans les relations hommes-femmes, comme en témoigne cet article de Libération qui, se penchant sur un phénomène en augmentation, s’interrogeait dernièrement : « Femme plus âgée dans le couple hétérosexuel : un renversement des pouvoirs de domination ? » Et d’assener : « Les relations d'hommes avec des femmes plus âgées pourraient modifier les dynamiques de pouvoir habituelles, mais ne suffisent pas à abolir la domination masculine. »

Dans nos sociétés façonnées par le mensonge, où l’échange est impossible et bannie la confrontation d’idées, il ne reste à beaucoup que la violence pour s’exprimer. Et aux autres l’illusion de tenter de s’en préserver… Après le drame de Nantes, une fouille a été organisée à l’entrée des écoles : sur 1.000 sacs visités, 100 armes ont été trouvées. Ce sont donc 10 % (au moins) des enfants qui se rendent armés à l’école. On apprend également par la Fédération de sports de combat et d'arts martiaux que le nombre de licenciés a explosé, ces quatre dernières années : de 15 à 30 % chez les femmes, notamment.

Pour en revenir à la masculinité, on retiendra les propos de Simruy Ikiz, psychologue clinicienne, expliquant à Madame Figaro que « l’adolescence est un temps de fragilité personnelle, où l’on est particulièrement réceptif aux influences extérieures, surtout quand elles viennent faire écho à un malaise intérieur ». Pourquoi cette vérité d’évidence ne mériterait-elle attention que lorsqu’un jeune se sent bafoué dans sa masculinité, mais ne vaut pas qu’on s’y arrête lorsqu’on prétend résoudre les malaises adolescents par le miracle de la transition de genre ?

Picture of Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Des adolescents tentés par le masculinisme , je pense que cela doit plaire à des adolescentes qui sont attirées par un physique de sportif . Les femmes aiment le beau , et un corps grassouillet et sans énergie n’est pas beau .

  2. Quelques constats tirés du monde de l’élevage à l’adresse de Sandrine Rousseau.

    Les veaux mâles sont destinés à la boucherie; sinon ils sont castrés et deviennent alors des bouvillons puis des boeufs;
    Les porcelets sont castrés sans anesthésie pour leur enlever l’agressivité et l’odeur que prend leur viande;
    Dans les couvoirs les poussins mâles sont détruits en les broyant vivants; ou alors, une fois castrés, quelques uns deviennent des chapons pour les fêtes de fin d’année;
    La féministe Sandrine Rousseau dit fièrement de son compagnon qu’il est  » déconstruit « , c.à d. castré psychiquement et la donzelle de s’en réjouir ouvertement, ce que beaucoup d’autres font silencieusement à la petite semaine; tout en déplorant, par la suite de subir, venant des mâles, des agressions verbales et physiques que les juges – des femmes dans leur grande majorité -, ne peuvent ni ne veulent punir comme il le faudrait car elles sont soumises à des menaces réelles dont la grande presse ne se fait pas l’écho…

    Le mouvement féministe s’est formé au XXe siècle, bien qu’il ait eu des antécédents dans les siècles précédents. Le féminisme est né en réaction à une certaine dévalorisation de la femme et à la prépondérance parfois abusive de l’homme, réalité historique qui signifie une perte de l’équilibre originel (« l’homme et la femme étaient nus, mais ils n’avaient pas honte »). L’injustice dont les femmes ont été victimes s’est produite dans des contextes culturels différents, bien que l’on puisse dénombrer des régimes dans lesquels les femmes l’ont emporté.

    Le principal problème du féminisme est son caractère revendicatif voire agressif. La proclamation des « droits » de la femme est vécue en ignorant l’équilibre originel, d’où les fausses solutions du divorce, de la contraception, de l’éclatement de la famille. Le rôle de la femme en tant qu’épouse et mère, engagée dans l’éducation de ses enfants, est cependant irremplaçable.

    Certaines, influencées par le marxisme et la lutte des classes, ont transposé cette dernière dans le couple, le faisant éclater : je vois mal en effet un chef d’entreprise vivre avec la déléguée syndicale de son lieu d’exercice…

    Les russes ont un adage plein de sagesse :  » l’homme est la tête, la femme c’est le cou; quand le cou turne la tête suit… »

  3. Les français sont simplement victimes de leur lois. Mais ils n’en sont pas conscients. Il suffit pourtant d’observer l’environnement de chacun. Lever le petit doigt devient interdit. Si par malheur un mouvement de la rame du métro vient à vous projeter au contact d’une femme. Ah, le malheur possible. Agression ….Si dans une phrase vous utilisez « les » au lieu de « des » plus restrictif, . Horreur, il ne faut surtout pas généraliser. Alors que chacun a compris que n’était visée qu’une partie de la population. Et ainsi de suite. Jusqu’à Pascal Praud qui s’obstine devant Wuilliam Goldnadel a défendre la femme supposée jamais agressive . Le mal ne viendrait que des hommes. Et au sommet de l’Etat, un individu qui met tout en oeuvre pour déstabiliser les esprits les plus solides avec ses théories à dormir debout, l’homme enceint jamais démenti, l’IVG en outrance jusqu’à piétiner le serment d’Hippocrate, en obligeant à l’euthanasie notamment, la transition humaine supportée par l’affichage, etc. La société construite et défendue par le progressisme macronien est totalement hors sol. Comment voulez-vous que la jeunesse y trouve des assises, des repères solides?. Qui plus est , une jeunesse au caractère yper-fluide, qui na’ jamais été soumis aux contraintes, au Devoir.

  4. En attendant, on différencie l’homme avec ses deux chromosomes X etY et la femme avec ses deux chromosomes X. Jusqu’à ce que les apprentis sorciers arrivent à ?….

  5. Les hommes doivent être des hommes et les femmes… des femmes ! Et quand un homme en est un vrai ; il défend les femmes ! Cela s’apprend dès la maternelle. C’est du classique, du fondamental, un rien « réac » pour certains, mais si ces « certains » courent aussi vite que je les méprise, ils seront champions de course à pied ! Ils n’auront pas fait le voyage pour rien.

  6. Le retour de manivelle ! Un excès en génère un autre, les ultra féministes qui veulent des hommes « déconstruit » on la monnaie de leur pièce !

  7. L’année dernière, le sujet du bac de philo était le suivant :

    Abordez de la manière la plus concise possible
    les trois domaines suivants :
    1. la religion,
    2. la sexualité,
    3. le mystère.

    La copie la plus courte a reçu la note de 20 sur 20.

    On a pu y lire :

    Mon Dieu !… Je suis enceinte !… Mais de qui ?

  8. Je ne connaissant pas l’expression, masculinisme, j’ai pris connaissance dans un feuillleton de fin de journée où il en était question, et ça semblait être une fameuse déviance. La police surveille en cachette la salle de « musclu » etc…Je me disais aussi qu’il y a le féminisme, et donc, le masculinisme doit exister aussi, mais je m’égare sans doute…

  9. Testostérone et oestrogènes ont – toujours – été complémentaires ! Chez tous les mammifères. Tout le reste c’est de la masturbation mentale.

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