Église catholique : après la nuit, la clarté du jour
La publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), à la suite de l’initiative de l’Église catholique en France, a été un acte courageux et douloureux. Courageux, car il fait une terrible introspection sur les turpitudes d’une part du clergé français, de silences difficilement compréhensibles, de communications ratées, de décisions manquées. Il est douloureux pour les victimes pour lesquelles nous avons une grande compassion et pour tous les catholiques qui ont vu des clercs trahir les fondements évangéliques.
Le travail colossal de recensement fait par cette commission est impressionnant. Les quarante-cinq recommandations seront discutées, elles paraissent déjà, pour certaines, discutables. Il est surprenant que les recommandations aient été rendues publiques sans qu’il y ait eu, a priori, d’échanges préalables avec le mandataire da la commission - la CEF, en l’occurrence.
Si la vérité est ici rude et râpeuse, de nombreux chrétiens ont pu être choqués, à certains moments, du ton extrêmement dur employé lors de la restitution à l’encontre de l’ensemble de l’institution.
Le pape François et ses prédécesseurs Benoît XVI et saint Jean-Paul II ont toujours indiqué clairement que la pédophilie était un « péché détestable aux yeux de Dieu », « un crime atroce » et « qu'il n'y a pas de place dans le ministère de l'Église pour ceux qui commettent de tels abus ».
Le renvoi de leur sacerdoce pour des ecclésiastiques n’aurait-il pas dû s’appliquer rigoureusement dès que les preuves de la culpabilité étaient certaines ? Saint Matthieu lui-même nous rapportait les paroles du Christ : « Malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Que si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le et jette-le loin de toi... prenez garde de mépriser aucun de ces petits... »
Une partie de notre clergé a cru que la miséricorde de Dieu existant à travers la confession pouvait remplacer la justice des hommes. Or, cette dernière doit aussi s’appliquer. Cette faiblesse ecclésiale a créé des drames. Le principe de précaution aurait dû s’appliquer en tout temps. Toutes les actions auraient dû être prises pour que les personnes responsables de tels actes pédophiles soient empêchées de recommencer et sévèrement sanctionnées. Cela n’a malheureusement pas été le cas, et depuis 1950, trois pour cent des pasteurs ont trahi l’Église.
Pendant ce temps, quatre-vingt-dix-sept pour cent de nos prêtres et religieux tentent, eux, de vivre saintement au service de leurs frères. Comme catholiques, nous avons le devoir de les soutenir dans leur tâche immense et difficile, de les remercier de leur présence attentive. Un travail colossal est fait sur un plan temporel et spirituel au sein de l’Église. Saint Pierre, nous a laissé cette phrase mémorable : « À qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle. »
Le vide spirituel que nous observons dans notre pays doit être comblé. La France est devenue, au XXIe siècle, une nouvelle terre de mission. Après la nuit vient la clarté du jour. L’Église devra relever ce défi pour porter ce renouveau et l’espérance dont le monde a besoin.
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