Des policiers attaqués au mortier à Alençon, au cœur de la Normandie

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Alençon était autrefois une terre de tolérance et de courage. Tolérance de la « bonne duchesse » Marguerite de Valois qui, en pleine guerre de religion, fit ce qu'elle put pour accorder assez de liberté aux protestants et évita le bûcher ou la corde à bon nombre d'entre eux. Courage, entre autres, d'Eugène Lecointre, maire de la ville sous l'occupation prussienne, qui, menacé de pillage par les troupes ennemies, leur jeta les clés de sa propre maison en lançant crânement: « Pillez ! La force prime le droit ! », clin d'œil acide à la phrase favorite de Bismarck.

Désormais, comme tant d'autres communes normandes, Alençon vit sous une loi différente, mélange d'occupation étrangère et de guerres de religion. Mardi soir, des policiers ont été attaqués au mortier dans une cité « sensible » ou « de reconquête républicaine ». Ils avaient été appelés pour des voitures de particuliers incendiées - particuliers qui ne sont que les victimes collatérales des tensions qui se jouent sous nos yeux. Ils n'ont pas riposté, achetant une nouvelle fois la paix sociale - si on peut l'appeler ainsi. La raison de ces « scènes d'émeute » ? L'arrestation d'un dealer dans le quartier. Les pauvres ! Voir un de leurs bons amis, petit ange parti trop tôt en garde à vue, « arraché » par la police de bon matin alors qu'on ne tardera pas à découvrir que, « poli et discret », il « aidait à porter les courses » et « voulait devenir footballeur »... C'est l'horreur absolue, l'innommable. Plus jamais ça, scandent ces drôles de victimes, debout sur les berlines calcinées.

Il y a quelques mois, notre amie Sabine de Villeroché avait dit un mot sur la gangrène islamiste au sein de la riante Normandie. À Argentan, plus récemment, les policiers étaient appuyés par les CRS pour leurs contrôles d'identité. Et voici que Ouest-France (« Ouesteufrance », prononce-t-on dans le coin) nous apprend les détails de ce guet-apens, en nous précisant que cela peut durer longtemps.

La Normandie a déjà été cédée une première fois à un peuple étranger, pour acheter la paix sociale. Il s'agissait des Vikings. Deux siècles plus tard, ils soumettaient l'Angleterre. Depuis, la France n'a eu qu'à se louer de ses Normands. Faudra-t-il envisager une deuxième (sé)cession à titre gracieux pour qu'un semblant d'ordre revienne au pays des chaumières et des vergers ?

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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