De Richelieu à Catherine Colonna : la diplomatie LGBT+ d’Emmanuel Macron

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Un an après avoir nommé un ambassadeur à la cause LGBT+, voici que le ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, vient d’annoncer la création d’un fonds de deux millions d’euros pour défendre les droits des personnes LGBT+ dans le monde. Qui pourra désormais oser dire qu’il n’y a pas de cohérence dans la politique étrangère d’Emmanuel Macron ? Le reproche lui est souvent fait d’avoir conforté comme jamais notre pays dans son rôle de remorque de la politique étrangère américaine dans le monde. Cet ajout sociétal au train diplomatique de la France va bien dans ce sens, les États-Unis de Joe Biden n’étant pas en reste sur ce sujet.

Est-ce bien là que l’on attend la diplomatie française ?

Certes, il existe tout un tas de pays à travers le monde qui se moquent comme d’une guigne des droits des « personnes LGBT+ ». Prenons, par exemple et au hasard, l’Arabie saoudite et le Qatar, avec qui la France entretient les meilleures relations du monde et dont les souverains sont reçus par Emmanuel Macron avec tous les honneurs dus à leur rang et à leur portefeuille ainsi qu'avec force embrassades et accolades sur le parvis de l’Élysée. On ne peut pas dire que, dans ces pays, le miel et le lait coulent pour les homosexuels. Nos ambassadeurs de Riyad et de Doha vont-ils puiser dans ce fonds pour soutenir « celles et ceux qui défendent les droits des personnes LGBT+ au quotidien, parfois au péril de leurs vies », pour reprendre les mots du porte-parole du Quai d’Orsay ? On pose ça là.

Certes, il ne paraît pas incongru de se soucier des personnes LGBT+. Mais est-ce bien là que l’on attend la diplomatie française, si tant est qu'il y ait encore une diplomatie française ?

« Les États n’ont pas d’amis, seulement des intérêts », disait de Gaulle, qui reprenait et assumait à travers cette boutade toute la tradition héritée de la monarchie. Une tradition qui faisait que François Ier pouvait s’entendre avec le Grand Turc ou le très catholique Louis XIII, sur les conseils du très catholique cardinal de Richelieu, avec les puissances protestantes, et ce, dans le but séculaire de desserrer l’étau des très catholiques Habsbourg qui menaçaient la France. Du reste, cela n’empêchait pas la monarchie de combattre le protestantisme au sein du royaume. Pour parler le langage d’aujourd’hui : pas d’idéologie, seulement du pragmatisme. Voire du cynisme. Talleyrand fut un maître en la matière.

La France inaudible

Aujourd’hui, il faut reconnaître que l’on peine à discerner la voix de la France dans le monde. Son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU est lorgné par nos chers amis d’outre-Rhin selon le fameux principe que ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est éventuellement à moi. Et si nous n’avions pas l’arme nucléaire, l’affaire serait peut-être déjà entendue. Il suffit de regarder ce qu’il se passe en Afrique, où notre pays subit revers et humiliations à répétition, pour réaliser l’ampleur du recul de notre pays sur le plan diplomatique.

Comment, d’ailleurs, pourrait-il en être autrement, alors qu’Emmanuel Macron ne conçoit la souveraineté qu’à travers l’Union européenne ? La France n’étant plus audible, pour ne pas dire plus crédible, il reste à notre pays la diplomatie des bonnes causes comme celle, donc, des droits LGBT+. Il y a des ONG qui font ça très bien. La France, une ONG+, comme l’Église catholique dont le chef actuel, comme par hasard, s’entend si bien avec notre Président ? Si l’on voulait s’inspirer à l’envers de la devise de Fouquet, on pourrait se demander : jusqu’où ne descendrons-nous pas ? Au fond, un Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères sous Mitterrand, était plus proche de Talleyrand que de Colonna. La chute aura été rapide.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Triste époque ou le « Département » (le ministère des affaires étrangères pour les anciens) se soucie plus de dorloter les LGBT que de s’occuper de sauvegarder ce qui peut encore l’être de nos relations à l’internationale… Nos diplomates ne sont plus respectés car plus respectables, et l’image de la France est aujourd’hui bien ternie… Et ce n’est certes pas en dégradant l’image de la France lors de ses discours en terre africaine que notre président peut arranger la situation. J’ai servi ce ministère pendant quarante ans et je ne le reconnais plus.

  2. La Françafrique finit de se désagréger, et la seule chose à laquelle pense la chef de notre diplomatie, c’est de promouvoir des « gay-pride ». C’est particulièrement savoureux en Afrique où la colonisation a vanté pendant un siècle les valeurs de la famille chrétienne. Les Africains doivent nous prendre pour des fous, d’ailleurs Berthon s’est fait jeter du Cameroun …

  3. Regardez bie la composition du gouvernement, les nominations, -se souvient on de la nomination du Consul Général à Los Angeles-, suivez les actes, la conclusion est évidente : un lobby bien puissant que la franc maçonnerie dirige la France.

  4. Et allons y ! La valse des millions continue, y a plus un rond dans la caisse mais la distribution ne ralentis pas. Il y a vraiment une grosse remise à plat à faire dans ce pays, qui en aura le courage ?

  5. Que ce soit la diplomatie française menée par le président ou sa représentante , c’est toujours la culture wokiste qui leur indique la marche à suivre , afin de ne pas être à la « remorque » de la politique américaine.

  6. Deux million seulement ? Outre que ce sera sans aucun doute d’un totale inefficacité, voilà bien une façon débile de dépenser nos impôts. On peut néanmoins parier que personne dans le personnel politique osera questionner le gouvernement sur cette initiative stupide.

  7. ou va la France avec des personnages de ce type. Le colonel à raison la politique du locataire de l’Élysée est bien cohérente avec son idéologie.

  8. Voilà bien expliqué où nous conduit en matière LGBT le « en même temps » de Macron, à croire qu’il penche particulièrement de ce côté… à 2 millions d’euros quand même dont on peut se demander comment Colonna pourra bien l’utiliser, puisqu’il est peu probable qu’elle en inonde l’Iran, le Qatar ou l’Arabie…

  9. On peut lutter pour que les personnes LGBT ne soient pas persécutées mais on peut lutter aussi pour refuser la prise de pouvoir de nos sociétés par les minorités. Les LGBT sont une minorité, de fait qu’ils vivent leur petite vie sans chercher à modifier la vie, les démarches, de la grande majorité des français. Qu’on arrête avec les marches des fiertés (fier de quoi ?), la propagande dans les établissements scolaires !

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