Andrea Kotarac, symbole d’une certaine gauche passée chez Le Pen

Aujourd’hui conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, Andrea Kotarac s’est confié à BV sur ses premiers pas à gauche et les raisons de sa venue au RN. « Je me suis engagé à gauche tout simplement parce que j'avais, et j'ai toujours d'ailleurs, la justice sociale chevillée au corps. Je n'acceptais pas qu'on puisse laisser sur le bord de la route un Français, que des gens qui travaillent dur n'aient pas la rétribution qu'ils auraient méritée. »
Mélenchon, souverainisme et combat social
Mais quand d’autres formalisent leur engagement en intégrant d’abord un syndicat ou un parti, Andrea Kotarac a suivi un homme : « À gauche, il y avait une personne qui, pour moi, à l'époque, sortait du lot. C'était un petit sénateur pas très connu du grand public. Il s'appelait Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ? Parce qu'il tranchait clairement avec tout ce que je n'aimais pas à gauche, à savoir le social-libéralisme à la Tony Blair et autres Ségolène Royal. » Qu’y avait-il donc, dans le Mélenchon d’alors, de si particulier ? « C'était le seul qui parlait de souveraineté - qui était critique vis-à-vis de l'OTAN, par exemple -, le seul qui parlait de récupérer les ouvriers, les salariés, les employés, c'est-à-dire ceux qui devraient être le cœur de la gauche et qui ne l'étaient plus. Il était, comme moi, en opposition à la philosophie de Terra Nova, qui consistait à dire que la gauche, désormais, ce n'était plus les ouvriers, les salariés, mais les pôles urbains, les minorités et même une partie de la bourgeoisie. C'est-à-dire une addition communautariste. Je n’ai adhéré au PS (dont je n’avais rien à faire) que pour rejoindre Mélenchon, y rester un mois, le temps de le soutenir puis de quitter le parti avec lui. » Commence alors une autre aventure, avec le Parti de gauche, puis le Front de gauche… « C'était, pour moi, une expérience désagréable, parce que c'était un cartel de partis avec des gauchistes, comme Clémentine Autain, ce qui ne me convenait pas vraiment. Mais nous construisions un pôle populiste - au sens noble du terme - face au Front national qui, lui, avait les ouvriers, les salariés et parlait aussi de souveraineté nationale… » Puis il y a eu LFI et tout allait bien… jusqu’à 2017.
La dérive communautariste de LFI
« D’un coup, ça a été la catastrophe : on revient sur un clivage gauche-droite, on nous met Manon Aubry comme tête de liste aux européennes, il y a des purges de tous les souverainistes. J’étais le dernier et la ligne ne me convenait plus. Je n’avais pas de problème avec Mélenchon, avec qui j’ai dîné en janvier 2019, mais avec la ligne politique. LFI se dirigeait petit à petit vers un communautarisme assez prononcé. On ne faisait plus de tracts à destination des policiers, des gendarmes et des pompiers. On faisait des tracts sur les violences policières. Après avoir rencontré Marine Le Pen, j’ai pris la décision de partir au RN et j’ai démissionné de mon mandat, par honnêteté. J’ai retrouvé au RN ce que je ne trouvais plus chez LFI. Un souverainisme social. » En fait, n’est-ce pas LFI qui a quitté Andrea Kotarac que l’inverse ?
Kotarac n'est pas le seul...
D’autres ont quitté, eux aussi, la gauche pour le RN, souvent pour les mêmes raisons. Parmi eux, des anciens de l’ultra-gauche, comme Aurélien Legrand, ex-Ligue communiste révolutionnaire (LCR) puis Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), au FN puis RN de 2014 à 2022. Des syndicalistes, comme Fabien Engelmann, cégétiste passé chez Lutte ouvrière (LO), au NPA avant d’arriver au FN en 2014 et, aujourd’hui, maire RN d’Hayange. Philippe Théveniaud, venu de la CFTC, passé par le gaullisme puis LR avant de rejoindre le RN à Amiens. Stéphane Blanchon, écologiste et syndicaliste (UNSA), élu conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes sous étiquette RN avant de quitter le groupe pour créer le sien. Particulier est le cas du socialiste Frédéric Bort, ancien bras droit de Georges Frêche, passé sans grand succès par En Marche avant de rejoindre Louis Aliot au RN, puis de se présenter aux législatives de 2024 sans investiture. Exclu, il a, depuis, adhéré à Reconquête. Et comment ne pas citer aussi Florian Philippot, gaulliste de gauche qui a soutenu Jean-Pierre Chevènement à la présidentielle de 2002, adhéré au FN en 2011 avant de le quitter en 2017 pour fonder Les Patriotes.
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver des figures issues de la droite nationale et passées à gauche. Un signe des temps, peut-être…

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27 commentaires
Comme quoi, quand le réel vous rattrape avec violence…
Aucun de ces partis ne remet en cause les dégats causés par George Soros et sa bande. Sont-ils tous subventionnés ?
» En fait, n’est-ce pas LFI qui a quitté Andrea Kotarac que l’inverse ? »
quel français de contrebande !
» plutôt que l’inverse »
Relisez-vous svp !
@Saffroy
Si vous voulez dégoûter les auteurs de rédiger des articles en vue de nous informer, continuez comme ça.
Saffroy, nous ne sommes pas abonnés à BV pour assister à des leçons d’orthographe malgré tout , Alésia a raison.
Eh oui : il y a un nationalisme de droite et un nationalisme de gauche. L’ambiguïté durera jusqu’à la prise de pouvoir, mais après ?
C’est bien dans ce sens que MLP ne souhaite pas reconnaitre ce clivage au RN. On peut être souverainiste que l’on soit aussi bien de droite que de gauche. Il n’y a pas d’ambiguïté. Notre souveraineté est en majeure partie liée à l’Union Européenne. Un grand nombre de pays membres pensent comme nous et veulent se libérer… ne voulant pas dire « quitter » l’UE mais réviser nombre de traités a adapter pour chacun, laissant les pays libres de leurs décisions nationales qui répondraient à leurs intérêts, mais qui n’iraient pas à l’encontre d’un ou des autres ( exemple déshabiller Paul pour habiller Jacques… délocaliser les usines d’un pays membre et plonger des milliers de personnes au chômage pour en industrialiser un autre au cout de main d’œuvre moins contraignant… après on nous joue la réforme des retarîtes car les caisses se vident …
bravo a tous ces messieurs d’avoir ouvert les yeux.
ça fait longtemps que je dit que la vrai gauche c’es Marchais, que l’immigration était voulue par le patronat et (pour citer Marchais) elle n’était pas dans l’intérêt des travailleurs » et elle ne l’est toujours pas
Intéressant
Pourquoi rester au RN quand on est souverainiste ? Un parti européiste comme l’est le RN n’est souverainiste que de façade, de mot. Les vrais patriotes prônent le frexit, la sortie immédiate de l’u.e. (qui est d’extrême droite, supranationale donc totalitariste, exploitant les peuples).
Il aurait été plus juste et plus crédible de suivre Florian Philippot quand il a créé les Patriotes, en toute logique.
C’est très bien que les gens sachent réfléchir…j’ai beaucoup apprécié Philippot en son temps. Un temps résolu car les évènements avancent très très vite. Depuis 2017 les états membres de l’UE ont énormément évolué et avancé sur ce sujet, alors qu’il y a 8 ans le FN et Philippot était le seul parti de l’UE (sans allié) a demander un Frexit à l’image de la GB qui elle se débâtait avec son Brexit… Aujourd’hui on sait qu’on pourra sérieusement faire bouger les choses, sans pour autant tout « casser ».
Avant que l’UE et les financiers ne s’emparent de la CEE (poire qu’ils envisageaient très juteuse pour eux) cette Communauté Economique Européenne était une excellente collaboration entre pays adhérents. Chacun était souverains et indépendants. Aucune incompatibilité.
C’était bien sûr avant l’arrivée de ces charognards destructeurs des nations. Les patriotes en général ont tous dans leur cœur une part d’Europe, ils se sentent attachés au continent, on a tous plus ou moins des racines…Espagne, Italie, ne serait-ce que par voisinage…mais les racines ne poussent pas sous la mer…On peut être européen et attaché à sa nation en priorité.
« Les vrais patriotes prônent le frexit, la sortie immédiate de l’u.e. »
Sortir de l’UE me semble être l’urgence absolue, car elle nous enferme dans un solide carcan.
Je me méfie du terme droite. Je préfère Patriote. Kotarac c’est la classe!
La grande majorité des électeurs du FN puis du RN sont d’anciens électeurs communistes. J’en fais partie.
BRAVO!
Moi aussi.
C »est effectivement l’analyse de certains observateurs politiques.Ces nouveaux électeurs RN restent mentalement ancrés à gauche,notamment au plan sociétal.Ce qui expliquerait la frilosité,voire le rejet du RN mariniste de se rapprocher de Zemmour,clairement nationaliste,lui.
Ah!..Mr Lombard,savez-vous combien de dockers de Marseille sont passés vers le FN,à l’époque…quand le FN a évolué dans la région PACA ?
Quand je lis : » Je n’avais pas de problème avec Mélenchon, avec qui j’ai dîné en janvier 2019, mais avec la ligne politique », je me gosse ! …
Mitterrand avait eu une discussion avec sont pote de promo Debré qui lui a dit : « alors françois, tu vas faire quoi ? … François a répondu : Ca fait un moment que la « droite est au pouvoir alors je vais dire que je suis « de gauche » car les français sont lunatiques et en ont marre de la droite ! …
Se gausser, très amicalement.
Prions pour l’homme et ses gosses afin d’envoyer le potentiel.
J’aime bien votre pédagogie et c’est la meilleure ,celle de l’humour!
En 1960, Mitt’rand se trouvait en voiture avec le Préfet Pinel, il dit au chauffeur : arrêtez, j’ai besoin de réfléchir Sa réflexion fut la suivante : De Gaulle est au pouvoir, nous en avons pour ans Après il faudra s’appuyer sur les communistes, alors qu’il était anti-communiste Il fallait prendre la droite par la gauche! Georges Marchais en a fait les frais !
de GAULLE disait de Mitt’rand :
Fin stratège, rusé, intelligent, enjôleur et faux cul, François Mitterrand est élu en 1981, après avoir « plumé la volaille communiste » comme il aimait à le dire à ses proches
Y’a bien Villepin, mais a-t-il jamais été « de droite » – comme du reste son mentor caméléonesque Jacques Chirac (à droite, c’était Bernadette, rien qu’elle). Et puis, ses motivations sont financières, pas idéologiques !
Vous dites : « Ya bien villepin » ! … Je vous trouve bien « ségrégationniste ! … les ségolène, raffarin et jospin ? ! … C’est pas « rien » ! …
Et toutes les « perles » pas encore usées de LFI ou mieux des « Vert-pastèques » ? ! …
La FRANCE bouge encore un peu alors il faut un virus efficace ! …
2025 sera « olympique » politiquement ? ! …
Combien de temps Jospin a t’il passé à droite ? On peut peut être raisonnablement l’ oublier ?
Laissons Villepin là où il est, de grâce !
Si seulement ils étaient beaucoup plus nombreux à ouvrir les yeux et faire la même chose, pour essayer de sauver le navire France !