17 novembre : fronde des automobilistes ou nouvelle « Révolution » française ?

carburant

Un sondage effectué les 30 et 31 octobre 2018 nous apprend que 78 % des Français soutiennent le projet de blocage des routes le 17 novembre 2018, initié par les réseaux sociaux.

Les Français vont faire la « révolution », non pas parce que le pain manque, ni parce que l’insécurité envahit toutes les régions de notre territoire français (en même temps que les clandestins), ni parce que l’accès aux soins médicaux devient difficile, etc., mais pour une raison qui ne semble pas prioritaire : parce que l’État ne cesse d’augmenter les taxes afférentes au prix du carburant.

Évidemment, tous ces motifs de mécontentement se cristallisent dans le seul besoin viscéral des Français de pouvoir utiliser leur véhicule en toute indépendance sans être constamment en butte aux diverses tracasseries administratives, aux innombrables chicanes, gendarmes couchés, dos d’âne (les unes et les autres si bien nommées) destinés à décourager les automobilistes, aux persécutions constantes d’une police (nationale et municipale) et d’une gendarmerie se résignant à traquer les vieilles dames qui ont oublié d’attacher leur ceinture, tâche moins difficile et plus rentable que de s’aventurer dans les zones de non-droit - et on les comprend bien, d’autant plus que les forces de l’ordre ne sont soutenues ni par leur hiérarchie (en remontant jusqu’au ministre de tutelle) ni par la Justice qui, dans l’ensemble, a choisi son camp : celui des (vrais) délinquants.

L’automobile est le moyen de transport auquel le Français est sentimentalement attaché, parce qu’il est partie intégrante (et souvent indispensable en France dite rurale) de sa vie de tous les jours, de son confort, de son statut et, en un mot, emblématique de sa liberté.

Ce peuple français révolté (réfractaire ?) ne va pas prendre la Bastille, qui a déjà été prise, ni même l’Élysée, Le Touquet ou Brégançon (tous trois lieux de villégiature et d’amusement – surtout le premier - du Président Macron), mais il a opté pour le blocage des routes et autoroutes.

Une grande partie des guerres des XXe et XXIe siècles ont été menées pour le contrôle du pétrole ; en termes de « communication », celle que la doxa mondialiste nous vante, qui doit « rassembler les peuples », les grandes compagnies internationales ne se sont intéressées plus prosaïquement qu’à celle qui leur permettait de remplir leurs caisses en même temps que leurs cuves : les pipe-lines. Que l’on songe que l’islamisme - cette déviance sectaire et totalitaire d’un islam qui semblait apaisé - a été réveillé grâce à la manne pétrolière dont quelques bédouins ont bénéficié au début du XXe siècle et qui, devenant ainsi les maîtres du monde, en ont profité pour financer les nombreuses factions extrémistes musulmanes qui terrorisent la planète.

Que l’on songe que cette pollution que nos gouvernants reprochent à l’automobile ne représente qu’une infime partie de celle qui est engendrée par les déplacements voulus par la mondialisation, sur mer : supertankers et immenses navires de croisière ; dans l’air : avions-cargos et jets privés de la super-classe (incluant, bien sûr, nos hommes politiques) qui se fiche comme d’une guigne de l’incidence sur l’environnement de ses dispendieux déplacements.

Alors, que le carburant soit mondialiste ou identitaire, il constitue l’un des principaux points de tension d’une société à la dérive : la nôtre. Aussi, quel que soit le succès de cette manifestation à venir, convient-il d’en tenir compte.

Que l’on se souvienne du film prophétique de George Miller avec Mel Gibson, sorti en 1981, Mad Max II, qui avait si bien mis en scène ce qui continue à être l’enjeu vital du XXIe siècle : le pétrole.

Pierre-Émile Blairon
Pierre-Émile Blairon
Écrivain, journaliste

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