[Une prof en France] Les mesures chocs pour la rentrée, un flop prévisible
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Les parents sont destinataires d'un nouveau document produit par le ministère, intitulé Rentrée 2023 : ce qui change pour votre enfant. Le titre est explicite et peut susciter l'intérêt du public ciblé. Mais par quoi commence-t-il ? « Des professeurs mieux rémunérés : pour reconnaître leur engagement auprès de vos enfants, tous les enseignants bénéficient dès septembre d'une augmentation de salaire sans condition de 125 à 250 € nets par mois. » On se demande en quoi la question du salaire des enseignants concerne les parents et constitue un « changement » pour leur enfant ? Ils ont même mis en gras les mots « augmentation de salaire », pour être sûrs que les parents ne passent pas à côté de cette information essentielle…
Gabriel Attal reprend l'idée des remplacements au débotté. Rien de nouveau, cela se faisait déjà dans la plupart des établissements lorsque c'était possible, ce qui est malheureusement rarement le cas.
Il annonce « plus de savoirs fondamentaux ». On ne peut que s'en réjouir. Quels changements, pour cela ? Ils revoient enfin les programmes et le contenu des examens ? Ils suppriment les activités annexes chronophages et inutiles ? Non. Ils intègrent une heure de soutien en 6e, en français ou en mathématiques, et imposent une nouvelle évaluation en 4e, qui s'ajoute aux évaluations de CP, CE1, 6e et seconde. A-t-on vraiment besoin d'évaluer encore les élèves, alors que les enseignants passent leur temps à le faire et que nous pourrions tous parfaitement renseigner l'administration sur le niveau de nos chers petits ? Le diagnostic est posé depuis longtemps, le temps du traitement curatif semblerait venu. Mais pas pour le ministre, qui veut toujours plus d'évaluations « diagnostiques » (c'est leur nom, comme si les élèves étaient malades…).
Dernière mesure : « Pour consolider les savoirs fondamentaux et combler d'éventuelles lacunes, davantage de stages de réussite sont organisés pendant les vacances scolaires. 100.000 heures supplémentaires à l'échelle nationale seront assurées par des professeurs ou des personnels de l'éducation nationale. » 100.000 heures pour 12 millions d'élèves, ça ne fera pas lourd par élève… Si on les prend par groupe de 15, cela fait 6 minutes de cours. De quoi combler de grosses lacunes. Cela ne concernera donc qu'un petit pourcentage d'élèves. On se demande bien lesquels…
Enfin, le document présente les dernières mesures chocs. D'abord l'ouverture d'une « plate-forme d'écoute spécialisée » pour lutter contre le harcèlement scolaire. Tout va donc changer et l'on peut dormir tranquille dans les chaumières. « Les équipes sont formées à la prévention, au repérage et à l'écoute. » Première nouvelle ! Cela a dû être une formation flash, car on ne l'a pas vue passer. Ensuite, « afin de lutter contre les infections à papillomavirus humains, votre enfant pourra dès octobre être vacciné gratuitement au collège ». Les garçons aussi, évidemment, car on ne va pas les priver de ce vaccin au motif qu'ils ne peuvent pas développer de cancer de l'utérus. Le document paraphé par le ministre se termine sur cette information essentielle, qui saura rassurer tous les parents soucieux de l'avenir de leur enfant. Ayez confiance, le ministre prend à bras-le-corps la question de la chute du niveau scolaire ! Ça va bien se passer.
42 commentaires
Attendons de voir, mais j’ai peu d’espoir de voir une nette amélioration de la situation. Si vous êtes des parents d’enfants scolarisés, faites partie des « parents vigilants » du parti Reconquête, ce qui vous permettra de participer à l’amélioration de l’instruction de vos enfants et à la lutte contre les propagandes dont ils sont victimes.
je refuse qu’on touche à mes petites filles, quelle que soit la dépravation des moeurs généralisée et prescrite !
Je m’étonne qu’il n’ait pas abordé le « si beau projet » du président, de voir chaque enfant planter son arbre ! Bla-bla et autres enfumages…