Macron renonce à sa retraite de Président : notre père Noël fait sa nuit du 4 août ?

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Le maître des horloges s'est déguisé en père Noël. Dès le début du conflit sur les retraites, les militaires, puis les policiers, par Christophe Castaner, ont été rassurés sur la pérennité de leurs régimes spéciaux. Emmanuel Macron a, d'ailleurs, profité de sa traditionnelle tournée des popotes au Sahel pour le redire lui-même aux militaires. Jusque-là, tout va bien. À peu près.

Avant-hier, les enseignants décrochent, sans vraiment y croire, des milliards d'euros de revalorisation ; hier, les cheminots obtiennent également la préservation de fait de leur régime spécial. À tel point qu'on se demande : mais pourquoi donc cette réforme, alors ? Trois semaines de grèves et de blocages pour, finalement, lâcher des milliards et renoncer à la suppression des régimes spéciaux ? Sans rassurer pour autant ni les « nés avant 1975 » qui auront droit aux joies de l'ancien système (les 43 annuités, la décote, le malus) sans les revalorisations, ni les autres qui vont basculer dans le système à points. Tout ça pour ça ?

Dernière nouvelle de notre père Noël (né après 1975, lui) : l'Élysée a annoncé, samedi 21 décembre, qu'Emmanuel Macron renonçait à sa retraite de Président. Une retraite spéciale, souvent décriée, instituée par la loi du 3 avril 1955 qui prévoit que les anciens chefs d’État se voient verser à vie, dès leur départ de l’Élysée, une pension équivalente au salaire d’un conseiller d’État, soit 6.220 euros bruts mensuels. Une somme qui n’est soumise à aucune condition d’âge ni de durée de mandat, ni de plafond de revenus. Pour l’Élysée, « il n’y a pas de volonté d’affichage », mais « une volonté de cohérence » de la part d’Emmanuel Macron. Pour les futurs Présidents, « un nouveau système sera créé dans le cadre du futur régime universel par points ».

On ne peut que saluer l'initiative sur ce sujet qui devenait un point de crispation pour de nombreux Français. Cette retraite - cumulable - était perçue comme un véritable privilège. Mais, de la part d'Emmanuel Macron, quoi qu'en dise l'Élysée, en ce 21 décembre, jour de ses 42 ans, il y a bien un effet d'affichage, comme le trahit la phrase du communiqué à l'AFP : « Il a décidé qu’il ne s’appliquerait pas cette loi à court terme en 2022, ni en 2027 en cas de deuxième mandat. » Ah, c'était donc ça, la pensée du rasage du 21 décembre au matin : le deuxième mandat...

Notre plus jeune Président pensait nous faire croire à sa nuit du 4 août, jetant au feu, comme le duc d'Aiguillon en 1789, ses privilèges et ceux de ses successeurs ? Le problème est que la décision arrive bien tard, et que c'est par là qu'Emmanuel Macron aurait dû commencer. Le problème, c'est aussi qu'Emmanuel Macron, le père Noël du « en même temps », peut nous annoncer que tout le monde sera gagnant dans cette affaire, personne ne le croit, même ceux qui croient au père Noël. Et ça, c'est un sacré caillou dans sa botte ; pour la fin de son quinquennat, évidemment. Mais aussi dans la perspective d'un « deuxième mandat ».

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