[LE GÉNIE FRANÇAIS] Chevalerie et courtoisie

L’ « interdit d’interdire » a balayé les codes d’une certaine galanterie, générant les comportements abusifs actuels.
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« Quel est l’inventeur de la courtoisie ? C’est la France de la chevalerie. » Philippe de Villiers l’écrit dans son dernier livre (Mémoricide, page 156) en citant un grand historien républicain, Charles Seignobos.

Le génie du christianisme

La terre de France est pétrie de valeurs chevaleresques qui l’ont façonnée par le christianisme et les paroles du Christ transmises dans les Évangiles.
Ces paroles ne restent-elles pas toujours d’actualité, vingt siècles plus tard ? Notre langue est riche de ces expressions qu’utilisent tous les jours les Français, même sans le savoir. La France est fille aînée de l’Église, en référence au baptême de Clovis, premier roi baptisé ; formule appliquée ensuite au royaume de France, puis à la France républicaine au XIXe siècle.

La France a pris son essor avec la chevalerie

La chute de l’Empire romain et l’arrivée du christianisme ont vu l’essor de la chevalerie, au milieu du Moyen Âge. Le métier de chevalier était exercé par des soldats à cheval au service d’un maître, d’un seigneur ou d’un roi. Et sous le regard de Dieu.
Un bon chevalier était brave, vaillant, loyal, courtois, généreux, soucieux de justice et de clémence. Obéissant aux prescriptions bibliques, il devait défendre les veuves, les orphelins et les personnes opprimées ou dans la précarité : la solidarité d’aujourd’hui.
Accomplir son devoir par le don de soi était le moteur de sa vie et la source de son épanouissement. Le culte de l’esprit était à la mesure du culte du corps aujourd’hui où, désormais, la consommation et les plaisirs des sens ont pris la place. L’éthique chevaleresque s’est ainsi propagée dans l’ensemble de l’Europe. Nos règles actuelles de savoir-vivre à la française sont héritées de cette époque.

La courtoisie allait de soi

Dans le contexte de la chevalerie, la courtoisie envers les femmes allait de soi. Le devoir de protection des dames était une valeur fondamentale du chevalier.
La galanterie correspondait à une forme d’équité pour compenser la supériorité physique des hommes. Elle est toujours en vigueur dans notre civilisation occidentale : un homme descend un escalier devant une femme au cas où celle-ci tomberait. De la même manière qu’il porte naturellement son bagage. Etc.
L'amour courtois était un art codifié dans lequel l'homme devait, pour séduire la femme qu'il aimait, montrer sa valeur en la courtisant avec constance, politesse, générosité, loyauté, fidélité, discrétion et sans rien réclamer en retour.
La vérité historique n’est pas toujours enseignée par les ministères de la République. Courageux, il n’hésitait pas à risquer sa vie pour sa dame. Et mettait un genou à terre en signe de soumission pour la demander en mariage.

Autres règles de vie

Ceci s’apprenait dès l’enfance à l’école : on n’attaquait pas à plusieurs contre un. C’était jugé aussi honteux que de frapper une femme. Il y a quelques décennies, encore, avant qu’on ne vote trente-six lois inefficaces contre la violence, la simple peur du déshonneur suffisait à dissuader certains comportements de voyous. Hélas, entre reniement de nos valeurs, manque d’éducation et multiculture, nos gouvernants et nos élites ont perdu tout esprit chevaleresque.
Il y a quarante ans, la jeunesse avait encore la chance de voir ces films de cape et d’épée à la télévision qui les incitaient à ressembler à ces héros qui font toujours rêver : Bayard, Arthur, Richard, Ivanhoé, Lagardère, d’Artagnan…

Le don de soi

Est-ce qu’on peut comprendre, aujourd’hui, ce joli sens de la soumission choisie, le don de soi libre, l’allégeance, la promesse de fidélité et toutes ces valeurs qui remontent aux sources de notre civilisation chrétienne ? C’est le Christ lui-même qui les a enseignées à l’humanité, en commençant par le pardon. Il a demandé de pardonner à la femme adultère que les hommes voulaient lapider. Obligés de reconnaître leurs propres fautes, ils se sont éclipsés la tête basse.
Par la promotion de la chevalerie, la France voulait mettre fin à la barbarie, à la cruauté gratuite et à l’égoïsme. Toujours inspirée par le Christ, elle promettait que le bonheur de donner était plus grand que celui de recevoir. C’est sans doute par la chevalerie que la France est devenue ce pays où foisonnent ces inventeurs qui utilisent simplement leur intelligence au service du monde.

Honneur à la dame la plus célèbre de l'Histoire

Et quelle plus belle preuve de respect de la femme pouvaient donner les bâtisseurs de cette magnifique cathédrale qui fait honneur à la dame la plus célèbre de l’Histoire ! Les Révolutions (de 1789 à Mai 68 !) ont tenté de faire table rase de ce passé pourtant glorieux. En rejetant Dieu et le roi. Puis l’ordre moral et le patriarcat censé protéger la famille. L’« interdit d’interdire » a balayé les codes d’une certaine galanterie, générant du même coup les comportements abusifs dénoncés justement aujourd’hui.
La « jouissance sans entraves » a pris la place de la morale et de la pudeur. On se moque du puritanisme, on rejette le christianisme. Mais les principes de l’égalité et des droits de l’homme et des minorités semblent dépassés par l’inversion des valeurs. Pour combien de temps ? Restons dans l’espérance, le génie français a plus d’un tour dans son sac !

Picture of Antoine de Quelen
Antoine de Quelen
Ex-publicitaire et rédacteur pour la télévision

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Nostalgie…Hélas, d’avoir beaucoup lu de bels et bons livres et poésies durant mes 24 premières années, je ne peux qu’être effarée et sidérée de découvrir à 70 ans, étalée sur pleins écrans (surtout les minis) toute l’abjection – que certains trouvent normalité – du verrat en rut qu’on mène à la truie..

  2. La profession de foi de mai 68, « il est interdit d’interdire » est un acte contre nature. Il suffit d’observer les animaux pour s’en convaincre, notamment au sujet de la galanterie. On ne peut que s’émerveiller en regardant les mâles, notamment chez les oiseaux, faire leur parade d’amour pour séduire leur belle. Ces rituels de séduction existent chez de nombreuses espèces. Et les femelles conservent leur droit de choisir le futur père de leur portée. C’est magnifique à voir et plus d’un humain devrait s’en inspirer.

    • Excellente et très juste comparaison ! Il faudra en finir avec cette obsession de l’égalité (qui n’a entrainé que rivalité et jalousie) et revenir à la complémentarité naturelle de l’homme et de la femme. Celle-ci est souvent la le chef et la maîtresse de maison et à l’intérieur le mari n’ a rien à dire !

  3. Qu’il est loin le temps où les jeunes garçons se rêvaient en chevalier, où dans leurs jeux ils reproduisaient les gestes d’un Thierry La Fronde, d’un mousquetaire du Roi, d’un Lagardère, etc…Mais très vite on leur fit comprendre qu’il leur fallait changer de monde, où seul primait la fanfaronnade. L’amour d’un travail fit place à celui qui rapporterait. On remplaça la recherche du beau par le paraître. Alors, non, il ne faut pas s’étonner d’une société malade quand ceux qui s’en plaignent aujourd’hui sont les premiers responsables.

  4. Une encyclopédie en 100 volumes ne suffirait pas à inventorier tout ce que l’idéologie de gauche a détruit dans ce pays. Notre pays souffre, les citoyens souffrent, les enfants souffrent, car la gauche a tout détruit. Et elle péjore encore.

  5. Quand on voit les nombreux exemples du comportement des gauchistes à l’AN et ailleurs , de vrais gougnafiers ! La courtoisie, le respect, la dignité existent encore dans les milieux censés transmettre nos belles valeurs . C’est ce qu’on appelle l’éducation . Je me souviens qu’en primaire, la matinée commençait toujours par une leçon de morale

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